🤝 Développer des relations influenceurs pour promouvoir sa marque, avec Axelle Marot

Notes de l’épisode 14 du pOD : pour ce quatorzième épisode, nous échangeons ensemble sur la question des relations influenceurs. Retrouvez ci-dessous les principaux éléments abordés durant cet épisode (pour rappel, ce sont des notes 😉), ainsi que différents liens et ressources utiles pour approfondir votre réflexion.

Ecouter l’épisode

Avant-propos

Pourquoi est-ce que l’on a choisi d’aborder ce sujet ? Parce que depuis plusieurs années maintenant, le terme d’influenceur revient très souvent. Et le marketing d’influence va s’appuyer sur ces « influenceuses et influenceurs » pour promouvoir une marque ou un produit. Mais alors, est-ce vraiment performant ? Et si oui, comment s’y prendre pour se lancer ? Quelles sont les bonnes pratiques ?

Pour cet épisode, nous avons proposé à Axelle Marot d’intervenir. Dans ses expériences professionnelles passées, elle a dirigé le Pôle Social Media & Influence d’une grande marque de retail français. Elle a ainsi mené plusieurs opérations d’influence. Aujourd’hui, elle est Social Média Manager Freelance et créatrice du Podcast « La Grande Aventure » 🙂 

Les intervenants sur cet épisode de podcast sont donc :

• Gwen, chef de projet social media Ouest Digital
• Bryan, co-fondateur Ouest Digital
• Axelle, invitée.

Axe 1 – Marketing d’influence et relations influenceurs : les fondamentaux

Le marketing d’influence permet de bénéficier de l’audience et de la crédibilité d’un tiers pour faire la promotion d’une marque ou d’un produit.

L’influence est souvent mal perçue, mal comprise et mal connotée, mais elle a toujours existée (propagande, marketing, etc.).

« Tout l’intérêt du marketing d’influence c’est qu’on ne fait pas seulement appel à une audience ou à une visibilité, on fait aussi appel à de l’humain et à une personnalité. » – Axelle

Il y a deux volets importants dans le marketing d’influence : 

1. L’audience : Cela permet de profiter de l’audience d’un tiers pour promouvoir une marque ;
2. La crédibilité et la personnalité : Cela donne l’occasion de faire connaître une marque de façon différente de ce qu’elle peut faire en temps normal.

Il existe différents types de relations influenceurs, notamment 2 identifiés par Axelle : 

• Le partage produit : La marque envoie un/des produit(s) à l’influenceur pour qu’il teste et partage son expérience avec ce produit.
• La création ou co-création d’un produit : La marque co-créé un produit ou une gamme de produit de A à Z avec un influenceur (choix du produit, design, suivi de production, marketing, communication).

« Pour moi, les influenceurs sont des puits de connaissance pour une marque ! » – Axelle

Les utilités des relations influenceurs pour une marque : 

Axe 2 – Les relations influenceurs : les étapes clés

« Il faut se poser la question de la stratégie de marque au global. Le marketing d’influence n’est pas forcément fait pour tout le monde ! » – Axelle

Les étapes clés à suivre quand on veut se lancer dans les relations influenceurs :

1. Avoir des objectifs précis : Il existe différents objectifs comme vendre un produit, gagner en notoriété, gagner en crédibilité etc.
2. Être prêt à laisser un tiers valoriser la marque avec sa propre personnalité et ses mots.
3. Choisir les bons influenceurs : Ce choix est très important, il faut choisir des profils cohérent avec sa marque, intéressants stratégiquement et pertinents par rapport à ses objectifs.
4. Avoir un projet clair à proposer : En effet, pour que ce soit confortable pour la marque et pour l’influenceur il faut avoir un projet réfléchi en amont et clair à mettre en place.
5. Contacter l’influenceur en se démarquant : Les influenceurs reçoivent plein de demandes de collaborations chaque jour. Il faut donc lui faire savoir qu’on le connaît et qu’on s’intéresse à lui.
6. Échanger avec l’influenceur : Les échanges en amont du lancement pour cadrer le projet et commencer la collaboration sur de bonnes bases sont très importants.

3 critères pour bien choisir un influenceur ou une influenceuse : 

💡 L’astuce d’Axelle pour s’assurer que les profils identifiés sont les bons :

« Je faisais une mise en quarantaine de l’influenceur pendant deux semaines. Concrètement, je suivais son compte, pas en tant que marque mais en tant qu’Axelle. J’interagissais avec ses publications et répondais à ses stories. L’objectif était d’évaluer sa capacité et sa disponibilité pour échanger avec sa communauté et à répondre à ses messages privés ! » – Axelle 

Pour juger de la pertinence de votre choix, vous pouvez également regarder les chiffres visibles sur son profil. Mais attention, cela ne fait pas tout 😉

Les statistiques que vous pouvez regarder sur le profil de l’influenceur  :

Pour analyser la performance de ses relations influenceurs, il faut se baser sur les objectifs fixés au début du projet. Si votre objectif était : 

« C’est à la marque de fournir des liens trackés à l’influenceur. Cela permettra à la marque de tracker les ventes, la conversion etc. » – Axelle

Axe 3 – Conseils et astuces pour se lancer dans les relation influenceurs

« Le marketing d’influence ne doit pas être réfléchi tout seul. Il doit être réfléchi dans un dispositif de communication global en fonction de la marque. » – Axelle

Les bonnes pratiques quand on veut se lancer dans les relations influenceurs :

• Avoir de l’empathie : Il ne faut pas oublier que les influenceurs sont des passionné(e)s, qu’ils ont une vie à côté. Essayez de ne pas les considérer comme de simples prestataires faits pour exécuter des demandes.
• Être honnête et transparent : Pour créer une confiance réciproque, il faut que la marque soit claire dès le début sur ce qu’elle attend et sur la contrepartie.
• Bien choisir les influenceurs (on ne le répètera pas assez) :
  • Il est important de faire un bon sourcing : privilégiez la qualité à la quantité et abstenez-vous de faire des relations influenceurs comme des relations presse, en louant des fichiers presse pour envoyer des mails déshumanisés au plus grand nombre de personnes.
  • Choisissez des influenceurs produisant des contenus de qualité et surtout, ayant une vraie relation avec leur communauté.
• Garder contact avec eux même après l’opération et continuer de les suivre pour entretenir des relations et imaginer des actions régulières sur le long terme.

« Un influenceur qui connaît bien une marque et qui a une affinité particulière avec elle, va forcément savoir bien en parler. Cela se ressentira dans son discours et ses contenus ! » – Axelle

A l’inverse, les erreurs à éviter : 

Pour conclure ce sujet

Les maîtres mots pour se lancer dans les relations influenceurs : 

• Avoir une démarche professionnelle et exigeante : Cadrez votre projet et choisissez bien vos influenceurs ;
• Adaptez-vous aux influenceurs : C’est vous qui avez besoin d’eux, alors soyez reconnaissant de leur travail et faites en sorte que la collaboration se passe bien ; 
• Lâchez prise et acceptez de ne pas tout maîtriser : Dans les relations influenceurs il est important de laisser sa liberté à l’influenceur sinon, le projet risque de mal se passer. 

👉 L’astuce pour être capable de lâcher prise et d’avoir confiance ? Bien les choisir en amont. CQFD 😉

Enfin, voici un mémo fort utile pour vous aider à développer des relations influenceurs pour votre marque 😉

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<img src="https://www.keepitsimple.fr/wp-content/uploads/2021/02/etapes-cles-developper-relations-influenceurs-promouvoir-marque-683x1024.png" alt="Infographie - Les étapes clés pour développer des relations influenceurs pour sa marque - © Agence Ouest Digital" />
Source: <a href="https://www.keepitsimple.fr/developper-relations-influenceurs-promouvoir-marque-axelle-marot-974863">Keep it Simple - Développer des relations influenceurs pour promouvoir sa marque, avec Axelle Marot (Le pOD, épisode #14)</a>

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Transcription de l’épisode

[Gwen] Bonjour et bienvenue sur Le pOD, le pODcast qui décortique les problématiques des médias sociaux avec une dose de stratégie proposée par l’agence Ouest Digital. Durant une vingtaine de minutes, nous échangeons ensemble sur les métiers liés à la communication digitale, savoir-faire, conseils, bonnes ou mêmes mauvaises pratiques du métier, on se dit tout, et on partage nos approches, nos trucs et astuces pour être le plus efficace au quotidien. Dans l’épisode d’aujourd’hui, je suis accompagnée d’Axelle et de Bryan, et nous allons vous parler de l’impact que les relations influenceurs peuvent avoir sur une marque, quelle est l’utilité et comment bien choisir ses influenceurs.

Un dernier mot avant de vous laisser avec l’épisode. Si ce pODcast vous plaît, pensez à vous abonner sur votre plateforme d’écoute préférée pour être sûr de ne rater aucun épisode. Allez, je vous laisse avec l’épisode, c’est parti !

Bonjour et bienvenue dans ce quatorzième épisode du pOD. Alors aujourd’hui, nous allons parler de marketing d’influence. Pour aborder ce sujet, je suis bien entourée, toujours avec Bryan.

Bonjour Bryan. Bonjour Gwen. Mais également notre invité du jour, Axelle, qui connaît bien ce sujet pour avoir mené des opérations assez poussées avec des influenceurs dans son parcours professionnel.

Axelle, je vais te laisser te présenter si tu veux bien.

[Axelle] Oui, bonjour Gwen et puis merci pour l’invitation à vous deux. Donc moi, je suis Axelle Marot, je suis freelance en social media depuis un petit peu plus d’un an maintenant et j’ai un parcours spécialisé social media, on va dire. Et j’accompagne aujourd’hui les entreprises dans le développement de leurs réseaux sociaux pour effectivement faire rayonner leur plateforme de marque sur Instagram, sur Facebook, sur LinkedIn et plein d’autres.

Et effectivement, j’ai pu mettre en place pas mal d’opérations de marketing d’influence. Et puis j’ai surtout vu l’évolution en fait de ce nouveau secteur d’activité entre guillemets et donc c’est ce dont on va parler je crois aujourd’hui.

[Gwen] Tout à fait. Et d’ailleurs, tu auras certainement l’occasion de nous reparler de tes expériences puisque dans le pOD, on est très friands des anecdotes et des histoires vécues. Très bien.

Alors, juste un petit mot de pourquoi est-ce qu’on a choisi d’aborder ce sujet aujourd’hui. Comme tu le disais, depuis plusieurs années maintenant, c’est un nouveau terme qui revient assez souvent, celui d’influenceur et notamment de marketing d’influence. Donc le marketing d’influence, lui, va s’appuyer justement sur ces personnes que l’on appelle influenceurs pour promouvoir une marque ou un produit.

Et aujourd’hui dans l’épisode, on va voir si cette technique est performante et si oui, comment est-ce qu’on s’y prend pour se lancer. Donc comme d’habitude, on vous explique tout en toute simplicité, toujours avec des conseils, des astuces et plein d’anecdotes. Alors c’est parti.

La première question que je voulais te poser pour introduire ce sujet, c’est qu’est-ce que c’est exactement le marketing d’influence tout simplement ?

[Axelle] Alors pour moi, le marketing d’influence a deux volets. Si je devais résumer en une phrase, je dirais que c’est bénéficier de l’audience et de la crédibilité d’un tiers pour faire la promotion de sa marque en fait. Pourquoi je dis qu’il y a deux volets, c’est qu’il y a vraiment cette notion d’audience et c’est souvent celle qu’on retient majoritairement, c’est que finalement, on va faire appeler à quelqu’un parce qu’il est suivi par un volume de personnes qui est intéressant, donc qui va amener de la visibilité.

Mais je rajoute toujours la notion de crédibilité et de personnalité parce que c’est ce qui fait, je trouve, la beauté du marketing d’influence et l’intérêt du marketing d’influence, c’est qu’on ne fait pas appel juste à une audience ou une visibilité, mais on fait aussi appel à de l’humain et à une personnalité. Et donc, c’est important de le rappeler. Et c’est pour ça aussi, je trouve que souvent, on parle beaucoup d’influenceurs et pas forcément de créateurs de contenus, alors que cette notion, elle est hyper intéressante parce que les influenceurs, ils ont aussi leur personnalité, ils ont aussi leur manière de créer leur propre contenu et c’est ce qui fait que les gens adhèrent à leur personnalité et les suivent.

Donc, c’est vraiment important, je trouve, de garder cette notion-là. En tout cas, de la garder en tête parce que quand on va travailler avec un influenceur ou un créateur de contenu, c’est vraiment quelque chose à prendre en compte dans la collaboration.

[Bryan] C’est bien justement que tu aies abordé le sujet sous cet angle-là parce qu’en fait, c’est souvent un point qu’on oublie quand on fait du marketing d’influence. C’est l’importance justement de bien choisir les personnes avec lesquelles on va travailler, de bien s’assurer en fait que les deux univers peuvent coexister, qu’il y a un intérêt des deux parties en fait, à la fois pour la marque, pour aller toucher une communauté qui correspond d’une certaine manière aux personnes à lesquelles elle cherche à s’adresser, mais aussi pour la personne qui crée le contenu, qui possède entre guillemets ou qui anime la communauté parce qu’il faut que ce soit cohérent avec ce qu’elle a l’habitude de raconter. On ne va pas aller chercher des influenceurs pour parler de cosmétiques si la personne ne parle que d’événements sur un territoire. Donc c’est hyper important en fait qu’il y ait une adéquation entre les deux univers en fait.

Tout à fait. Ça c’est quelque chose qui est souvent oublié, j’ai l’impression, quand même dans le marketing d’influence. On fait un peu de la masse.

On fait un peu comme dans les relations presse, on loue des fichiers et puis on envoie un message un peu indifférent à tout le monde et on voit ce qu’il prend. En tout cas, moi je l’observe beaucoup. Alors moins maintenant quand même, ça a bien évolué, mais dans le passé c’était quand même une pratique qui était très régulière.

[Axelle] Mais c’est assez ressemblant avec le social media, c’est-à-dire que pendant très longtemps on ne regardait que la métrix du nombre de fans, sans forcément s’intéresser à la notion d’interaction, de taux d’interaction pour une marque sur les réseaux sociaux. Et maintenant on commence à regarder l’engagement, on commence à regarder vraiment le contenu. Les influenceurs c’est exactement la même chose, c’est qu’on va aller regarder est-ce que la communauté est engagée ou pas du tout.

Et c’est ce qui fait par exemple, je trouve, la différence entre des influenceurs, je ne veux pas caricaturer, mais quand même, par exemple des influenceurs télé-réalité qui sont beaucoup plus sur du portage produit, montrer le produit, mais sans forcément l’expliquer ou sans avoir une lignée éditoriale eux-mêmes très poussée, et des influenceurs plus « classiques », qui eux ont vraiment développé eux-mêmes leur plateforme de marque, leur identité, et c’est ça qui fait vraiment la différence entre les deux.

Mais si vous regardez un influenceur télé-réalité, si vous regardez juste les chiffres, ah bah oui, c’est forcément des gens qui sont extrêmement suivis. Par contre, est-ce que derrière ça va répondre à l’objectif de la marque qui va être de gagner par exemple en visibilité ou en crédibilité ou de générer de la conversion par exemple ? Ça ce n’est pas évident, même si l’influenceur a une très grosse communauté.

[Bryan] C’est vrai qu’aujourd’hui, quand on source des influenceurs, nous on ne regarde plus trop la taille de la communauté, on regarde beaucoup, est-ce que sa communauté réagit, interagit, pose des questions, et surtout, est-ce que la personne répond ? Est-ce qu’elle est dans la conversation en fait ? Et c’est pour ça que parfois on va sélectionner des personnes qui ont au moins 500, 600 personnes qui les suivent.

C’est bien, c’est une belle petite communauté, mais on ne va même plus forcément regarder la taille de l’audience, mais on va vraiment regarder l’interaction, la conversation qu’elle a avec la communauté. Et c’est marrant parce que j’ai une anecdote là-dessus qui m’avait vraiment marqué à l’époque. Il y a plusieurs années, il y a trois ans maintenant, j’avais travaillé avec une marque sur des relations influenceurs pour faire découvrir le concept.

Donc on avait travaillé avec beaucoup d’influenceurs locaux, c’était hyper intéressant. Et il y avait un influenceur qui nous avait contacté en direct en nous disant voilà, je voudrais aussi venir découvrir le concept. Donc il y avait une question de gratuité derrière, il n’y avait pas de rême, rien du tout, mais c’était de la gratuité, c’était du produit qui était vraiment proposé gratuitement à l’influenceur.

Et en fait, ce qu’il avait mis en avant, c’était j’ai 90 000 personnes qui me suivent sur Instagram. Alors forcément, mon client m’a dit c’est énorme, il faut qu’on accepte, c’est une opportunité de dingue, etc. Moi j’étais beaucoup plus mesuré parce qu’en fait, en regardant son compte, en fait il partageait des photos, mais jamais personne ne posait de question, il n’y avait jamais d’interaction, jamais d’échange en fait, c’était très plat.

Et en fait, ce qui s’est passé, c’est qu’on l’a fait venir, on a travaillé avec lui, en fait il a posté quelques photos et ça n’a eu aucun impact. Zéro impact. Zéro impact.

Donc en fait, là on était vraiment dans un exemple où ce n’est pas la taille de l’audience qui compte, c’est vraiment sa capacité à interagir avec l’audience. Et ça, je pense que c’est un point qui est clé quand on fait du marketing d’influence.

[Axelle] Et dans mon ancienne entreprise, donc moi je travaillais dans une entreprise, un retailer de mode français, donc effectivement l’influence aujourd’hui dans le secteur de la mode, c’est vraiment un point très très important d’une stratégie. Et on faisait ce qu’on appelle une mise en quarantaine. Alors bon, avec le Covid, ça a pris une autre dimension, mais moi j’appelais ça la quarantaine, dans le sens où on mettait un influenceur avec qui on aimerait bien travailler, on le mettait dans une espèce de sas de quarantaine pendant 15 jours, où en fait l’idée ce n’était pas d’interagir en tant que marque avec la personne, mais moi en tant que personne lambda, j’envoyais des messages privés, je répondais à des stories ou des choses comme ça, et je regardais en fait si l’influenceur en question répondait à mes questions ou interagissait avec moi, ou finalement il ne se passait rien du tout. Et je trouvais que c’était une bonne manière en fait d’évaluer aussi l’implication de l’influenceur avec sa communauté. [Bryan] C’est hyper intéressant. Il faut qu’on le note ça Gwen, parce que c’est pas simple, c’est hyper intéressant. C’est une bonne technique. [Axelle] Parce qu’en fait le taux d’interaction n’est pas si simple à calculer. On peut le faire gros smile par rapport au nombre de commentaires et au nombre de likes par rapport à la communauté, mais souvent on va dire qu’il y a ou des grosses différences, et là on voit qu’il y a un bug, comme tu parlais de la personne qui était suivie par 90 000 personnes par exemple, si elle a trois likes et puis jamais de commentaires, bon là on se dit qu’il y a un problème. Mais il y a aussi pas mal d’influenceurs qui peuvent avoir pas mal de likes, quelques commentaires, mais quand même on n’arrive pas trop à savoir si c’est vraiment très engagé ou pas, et en fait je trouvais que ce système était assez efficace pour ça.

Et ça permettait vraiment de détecter des influenceurs qui n’étaient pas du tout impliqués, qui ne jouaient pas forcément le jeu de la communauté, qui jouaient plutôt le jeu de je publie beaucoup et je récolte beaucoup de métrics, mais je n’échange pas forcément. Et on le verra après, mais par exemple des influenceurs qui sont très très engagés et qui génèrent beaucoup d’interactions avec leur communauté, en fait pour les marques c’est un puits de connaissances qui est pour moi, c’est ma vision, mais qui est pour moi aujourd’hui complètement sous-évalué, c’est-à-dire qu’au-delà de faire du marketing d’influence pour encore une fois être visible, il faut bien se dire qu’un influenceur qui est spécialisé dans son domaine par exemple, c’est un puits de connaissances énorme, parce qu’il va avoir des échanges humains avec vos prospects ou vos clients, que vous en tant que marque il est beaucoup plus difficile de récolter.

On peut faire des tests, on peut faire des enquêtes, mais on ne répond pas à une enquête comme on échange avec un influenceur qu’on assimile à un copain ou une copine en fait. Et ça c’est hyper intéressant d’avoir ces connaissances-là pour développer des produits.

[Bryan] C’est vrai qu’on le voit, d’ailleurs c’est aussi une des raisons pour lesquelles souvent on fait du marketing d’influence, c’est de faire porter un message par un tiers de la marque, parce qu’on a souvent plus confiance en un proche, ou en tout cas une personne qui nous ressemble, que la marque elle-même qui va dérouler son argumentaire commercial. C’est hyper intéressant d’avoir cette approche-là, c’est très malin. [Axelle] Et puis c’est amené de l’humain, pareil l’influence est souvent encore une fois vue comme une manière d’être visible, mais il y a aussi cette notion de crédibilité, dans la marque pour laquelle j’ai travaillé par exemple, il y avait un vrai déficit de notoriété, avec une image qui n’était pas forcément toujours positive, et de passer par des influenceurs, ça permettait d’amener une caution mode, sur lequel on savait qu’on était un peu déficitaire.

Et c’était aussi par un tiers, ramener une certaine crédibilité, parce qu’on savait que la personne qui allait suivre un influenceur, qui était très reconnue par exemple pour son goût, pour la mode par exemple, ne serait pas allée dans le magasin de la marque, par contre quand elle voit la personne porter la marque, elle dit ah oui, en fait c’est plutôt pas mal, peut-être que je vais retourner voir cette marque-là, parce que je pensais que je n’aimais pas du tout, mais en fait c’est plutôt pas mal. Et toute cette notion-là, elle est hyper intéressante à travailler aussi en influence, vraiment là on parle de la qualité de l’influence, et puis vraiment cette notion de crédibilité à travers ces influenceurs.

[Gwen] On reparlera après de toute la partie process, comment choisir ses influenceurs, etc. Moi je me demandais, je t’ai pas mal entendu parler, un coup de marketing d’influence, un coup d’influenceur ou de relation influenceur, est-ce que tu fais une différence entre ces deux termes ? [Axelle] Non. Franchement je crois qu’il faut aussi un peu amener de simplicité, quand je parle de relation influenceur ou de marketing d’influence, pour moi c’est la même chose, après peut-être que certains ont d’autres avis, mais pour moi c’est la même chose, c’est faire appel à des influenceurs. Après il y a différents types de relations influenceurs, ou d’opérations influenceurs, ça va du simple portage produit, à effectivement créer ou co-créer un produit avec un influenceur, ça c’est très différent, et je trouve qu’il y a différents steps de collaboration, mais après sur le terme en général, pour moi ça englobe à peu près la même chose.

Ça marche.

[Gwen] Alors dans le pOD, on aime bien demander à chaque fois, puisqu’on change de thématique à chaque épisode, quelle est l’utilité pour une entreprise, parce que c’est vrai qu’il y a des personnes qui nous écoutent des fois, et qui disent, ça ne me concerne pas du tout, donc quelle est l’utilité pour une entreprise selon toi, de se lancer dans le marketing d’influence ? [Axelle] Alors avant de se poser la question de l’utilité, pour moi il faut se poser la question de la stratégie de marque au global, parce qu’effectivement l’influence, elle n’est pas forcément nécessaire pour tout le monde, ou il n’y a pas forcément d’opportunité à le faire pour tout le monde. J’allais te demander justement après, si ça concerne tout le monde. En fait c’est vraiment comme le social media, aujourd’hui il y a quand même un mythe du social media, et un mythe de l’influenceur, qui peut être très puissant, mais sur lequel il faut répondre à un certain nombre de critères, et parfois toutes les entreprises n’ont pas forcément un intérêt à aller sur le social media, c’est un peu bizarre de dire ça pour une freelance social media, mais je suis tout à fait honnête avec ça, il y a des entreprises qui n’ont pas forcément d’opportunité sur les réseaux sociaux très développés, ou en tout cas l’énergie à mettre pour développer les réseaux sociaux est trop grande par rapport aux bénéfices qu’ils pourraient recevoir, l’influence c’est exactement la même chose, il faut vraiment se poser la question de qu’est-ce qu’on attend de l’influence, pour moi il y a plusieurs objectifs possibles, soit on attend de vendre très basiquement un produit, Phare par exemple, donc on a un produit identifié qu’on veut vendre massivement, et auquel cas on veut trouver un influenceur qui va relayer ce produit-là pour le vendre, ensuite on veut gagner en notoriété et aller se faire connaître auprès d’une nouvelle cible par exemple, ça peut être un autre objectif, ou encore une fois gagner en crédibilité, parce qu’aujourd’hui on a identifié qu’on avait un besoin de se réapproprier une certaine image qu’on a perdue, ou parce qu’on a changé un produit qui était un petit peu décrié, et on voudrait montrer qu’aujourd’hui il est très différent, c’est encore un autre objectif, donc avant de faire appel à des influenceurs, comme tout projet de communication finalement, c’est important de définir les objectifs et ce qu’on attend de ces relations influenceurs, pour aussi avoir un projet très clair, et proposer des projets très clairs aux influenceurs, parce que souvent ça c’est pas si évident que ça. Oui, ça marche. [Bryan] Ce que ça veut dire en fait, c’est que c’est pas trop une question du secteur d’activité, de taille dans l’entreprise, etc. C’est plutôt une question d’objectifs, comme tu l’as très bien dit, et donc ça veut dire aussi une chose, c’est que si on a bien défini son objectif, et qu’on a bien compris aussi ce qu’on cherchait à avoir dans l’opération d’influence, notamment donner du crédit à une marque, on peut très bien aussi faire du marketing d’influence quand on est une entreprise en B2B, dans le conseil, etc. Complètement !

C’est pas restreint qu’au B2C, comme parfois on pourrait le laisser penser, puisque moi je lis beaucoup d’articles qui parlent beaucoup des relations influenceurs en B2C, c’est vrai, il y a beaucoup d’opportunités en B2C, mais en fait, même en B2B, même quand on est dans une entreprise de conseil, on peut aussi mener des campagnes de marketing d’influence à condition que ça soit aligné avec ses objectifs.

[Axelle] Complètement ! Et encore une fois, ce sera certainement pas les mêmes critères de sélection de l’influenceur, parce qu’on ne va pas regarder les mêmes métriques, on peut être influenceur sur Instagram, sur Twitter, sur LinkedIn, tout dépend de son niveau d’influence et de son secteur d’influence, on va dire, mais complètement, on peut faire du B2B, du B2C, comme on peut travailler avec des micro-influenceurs, comme des très gros, mais il faut vraiment se poser cette question d’objectif, et derrière l’objectif, il y a aussi de pouvoir identifier les KPIs pour voir si ça a été performant ou pas, donc ça veut dire aussi de définir les différents éléments qui vont nous permettre de dire est-ce que mon opération a été réussie ou pas, et ça ne passe pas forcément par de la vente. [Bryan] Tout à fait. [Gwen] Alors justement, sur la partie process mise en place pour une entreprise qui souhaite se lancer dans le marketing d’influence, puisqu’elle considère que c’est dans ses objectifs, après avoir défini ses objectifs et s’être dit qu’elle allait se lancer dans cette aventure, par quoi est-ce qu’on continue ? Qu’est-ce qu’il faut identifier ? Quel est un peu le process de mise en place ? [Axelle] La première étape, c’est vraiment la sélection des influenceurs, donc là, c’est une étape très chronophage, parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas si évident que ça de pouvoir… Il n’y a pas un moteur de recherche de thématique d’influence, par exemple, donc il faut un peu s’armer d’huile de coude et se relever les manches pour aller rechercher des influenceurs intéressants et qu’ils soient pertinents, surtout au-delà d’intéressants, c’est vraiment pertinent pour le projet et pour servir les objectifs qu’on aura définis. Mais une fois qu’on a sélectionné ces influenceurs, je crois qu’il faut aussi un peu démystifier les opérations influenceurs et c’est un petit peu comme n’importe quel projet, c’est-à-dire qu’il faut contacter la personne, lui proposer un projet.

Par contre, c’est comme ce que je disais avant, c’est important de cadrer ce qu’on attend pour ne pas avoir de mauvaises surprises et parfois, on a tendance à penser que relâché influenceur, on envoie le produit et puis après, l’influenceur se débrouille. Et en fait, c’est là où généralement, personne n’est content parce que finalement, on n’a pas cadré ce qu’on attendait, on n’a pas cadré les différents éléments. Évidemment, le client avait envie de plus et puis l’influenceur a déjà eu l’impression de faire beaucoup.

Donc, je dirais que le conseil que j’ai, c’est vraiment de cadrer en amont ce qui est attendu, de laisser une part aussi de personnalisation à l’influenceur. Ça, c’est quelque chose qui revenait très souvent. Comme je disais au début, on choisit un influenceur parce qu’il est spécialisé dans son secteur et parce qu’on aime aussi sa personnalité et la manière dont il échange avec sa communauté.

Donc, il faut lui laisser la place de s’exprimer comme il en a l’habitude. Ça passe par plusieurs choses. Ça passe par ne pas lui envoyer, par exemple, un texte tout fait à réciter.

Ça, c’est catastrophique. Je trouve que c’est contre-productif pour tout le monde. C’est pas authentique.

C’est pas du tout authentique. On voit très bien les gens qui lisent des phrases toutes faites parce que ça ne correspond pas à leurs phrases habituelles, parce que ce n’est pas leur personnalité. Par exemple, ça, ça ne fonctionne pas.

Ça passe par leur laisser, par exemple, un choix parmi plusieurs produits, si c’est possible, parce qu’évidemment, si vous êtes dans un objectif de valoriser un produit en particulier, ça, ce ne sera pas forcément possible. Mais même sur la mise en scène du produit ou comment il va le montrer, il faut laisser un certain degré de liberté.

[Bryan] Il ne faut vraiment pas les considérer comme des prestataires. J’ai déjà eu le cas avec certains clients par le passé qui les voyaient comme des prestataires. On va contacter les influenceurs pour qu’ils testent le produit et qu’ils en parlent.

On va leur envoyer des éléments de langage et après, on va s’assurer qu’ils ont bien présenté le produit comme on l’entendait. En fait, ce n’est pas du tout des prestataires. Il ne faut pas oublier qu’avant tout, ce sont généralement des passionnés de leur sujet et qu’ils ont leur propre caractère.

Donc, il faut les laisser vraiment libres et s’exprimer. Et puis, il faut aussi avoir un petit peu d’empathie pour les personnes avec lesquelles on travaille. Il ne faut pas oublier que généralement, ce n’est pas leur métier.

Ils font ça à côté. C’est leur passion. Pareil, si on organise un événement, on ne va pas les inviter en journée.

On ne va pas leur fixer des deadlines. Et ça, je pense que c’est aussi une difficulté pour un grand nombre d’entreprises. C’est d’avoir à l’esprit que ce ne sont pas des prestataires et qu’on ne peut pas leur imposer les mêmes choses qu’avec d’autres.

Alors bien sûr, il y a des formes de relations influenceurs qui vont aller un peu plus loin. Il y aura souvent un contrat, voire une rémunération aussi quand on va vraiment plus loin, quand on va coproduire du contenu ou même coproduire un produit directement. Mais quand même, il y a une grande partie de l’influence qui se joue aussi sur le degré de liberté de l’influenceur.

[Axelle] Alors moi, j’amènerais juste un petit bémol sur ça, puisque je trouve que ça dépend vraiment du niveau de professionnalisation des influenceurs. Je suis tout à fait d’accord avec cette notion-là au niveau des petits influenceurs et ceux qui ne sont pas du tout professionnels, par exemple. Et d’ailleurs, je dis toujours que suivant la rémunération et ce qu’on demande, on pose souvent la question de la rémunération.

Combien il faut payer pour un influenceur et quel travail on peut demander ? En fait, plus on va être exigeant sur ce qu’on attend, plus je trouve que c’est difficile de ne pas rémunérer. Même une rémunération qui n’est pas mirobolante, mais si on est très exigeant sur les attentes, c’est un travail auquel cas il faut que ce soit rémunéré.

Et concernant les influenceurs qui sont très professionnels, pour moi, quand j’ai fait du marketing d’influence avec eux, c’était un peu comme des prestataires. Mais par contre, pas prestataires classiques, parce que c’est un peu à mi-chemin. Parce que finalement, comme je leur laisse un degré de liberté et de challenger le dispositif que je pouvais leur proposer, il y avait un gros travail d’échange en amont avant d’arriver à la réalisation de l’opération, mais qui était essentiel pour qu’on trouve un commun d’accord sur les contenus attendus et ce qui allait être mis en place, et puis définir la date, des choses comme ça.

Mais dans certains cas, sur des gros influenceurs et puis des grosses opérations aussi, il y a forcément pas mal d’éléments qui doivent être cadrés et qui, quand même, s’approchent plus d’une relation avec un prestataire.

[Bryan] En fait, ça dépend vraiment du type d’influenceur. Est-ce qu’on est sur un nano, ce qu’on dit toujours, les nano, les micro, les macro. Ça dépend vraiment du type d’influenceur.

Et ça, c’est vrai qu’il faut avoir un juste équilibre en fonction de la personne avec laquelle on est en train d’échanger et surtout en fonction de la contrepartie, de ce qu’on attend vraiment en face de la relation. On ne peut pas avoir une seule et même façon de faire. Ça dépend vraiment de l’objectif et aussi de l’influenceur qu’on a en face.

Je te rejoins aussi là-dessus, tout à fait.

[Axelle] Complètement. Et pareil, sur le rendu, je rajoute juste un petit quelque chose, sur le rendu attendu, ce que j’ai pu observer, c’est que les influenceurs, comme ils ont leurs pattes et leur personnalité, il faut parfois un peu lâcher prise sur l’identité de la marque puisque quand on fait appel à des influenceurs, il faut accepter que le rendu ne soit pas charté comme on a l’habitude de faire sur tous les autres contenus. Et quand tu parlais des relations presse, là aussi, c’est un petit peu similaire.

C’est-à-dire que les relations presse ou la publicité comme du 4×3 ou des choses comme ça, c’est la marque qui envoie le visuel. Donc évidemment, le visuel, il est charté. Il répond à tous les codes de l’entreprise.

Sur l’influence, c’est différent. Donc, il faut accepter que la mise en scène ne soit pas forcément hyper raccord avec les mises en scène classiques. Mais encore une fois, si on a bien sélectionné son influenceur, s’il est dans le même secteur qu’on souhaite et qui répond à tous les objectifs qu’on voulait, il faut accepter que cette patte-là, ce soit la patte de l’influenceur parce que lui, c’est son travail à lui aussi d’avoir une cohérence dans ses contenus et lui, il doit s’assurer d’avoir une cohérence dans ses contenus.

Donc, il faut juste accepter un peu, parfois, de lâcher prise et que peut-être que l’influenceur, quand il va présenter quelque chose en story, il ne va peut-être pas forcément parler comme un professionnel le ferait dans l’entreprise.

[Bryan] C’est là où ça rejoint un petit peu ce qu’on… Oui, vas-y, Gwen. [Gwen] Excuse-moi. Non, je me disais peut-être que finalement, si l’entreprise n’accepte pas cette part de l’influenceur de faire de sa propre façon, de rester authentique, finalement, c’est peut-être que la marque n’est pas faite pour faire des relations influenceurs, finalement. Complètement. [Axelle] C’est que la marque n’a pas forcément compris tout l’intérêt de faire appel à des influenceurs. [Bryan] Oui, c’est exactement ce que je voulais revenir là-dessus. C’est un très bon indicateur, en fait, pour savoir si l’entreprise est prête à aller sur la question de l’influence pour mesurer son degré de maturité. C’est vraiment de s’assurer, est-ce qu’elle est prête à lâcher prise sur la façon dont on présente son produit et à accepter qu’elle n’ait pas la main à 100% sur la façon dont il sera présenté.

C’est un bon indicateur, je pense, à analyser avant de se lancer sur ce type d’opération.

[Axelle] Et derrière, en plus, le bénéfice, c’est que parfois les influenceurs le présentent d’une manière dont la marque n’avait pas du tout imaginée et qui, en fait, va se révéler être hyper intéressant à mettre en place pour d’autres compagnies. Donc, en fait, le lâcher prise, il peut être aussi très intéressant dans une démarche un peu empirique de savoir comment les gens s’approprient leurs produits, tout simplement. [Gwen] Justement, on t’en parlait au début de l’épisode, Axellele et Bryanne, tu viens juste d’en parler, concernant l’efficacité, l’impact sur la marque de travailler avec des influenceurs. Comment est-ce qu’on pourrait mesurer l’efficacité de ces actions ? [Axelle] Encore une fois, il faut revenir, à mon sens, aux objectifs et définir des métriques en lien avec ces objectifs. Soit on va rechercher de la notoriété et notamment, par exemple, recruter de nouveaux followers sur nos propres réseaux sociaux. Et à ce moment-là, les métriques, ce sera effectivement la couverture qu’a amené l’influenceur sur la marque.

Par exemple, typiquement, combien de personnes ont vu les stories et combien de personnes ont interagi sur une publication. Je le fais en version gros smile, on va dire. Ou combien de personnes sont venues sur le site et combien de personnes se sont abonnées au compte Instagram, par exemple, suite à une story avec l’influenceur.

Ça, ça peut être des choses basiques. Ensuite, ça peut être effectivement de la conversion produit. Et là, on va vraiment aller chercher des liens traqués qu’on aura fournis à l’influenceur.

Encore une fois, le process en amont d’une opération influenceur, il est hyper important parce que si on a défini un objectif de conversion, ça veut dire que chez nous, il faut qu’on mette en place des systèmes pour pouvoir analyser la performance de cette conversion-là. Donc, c’est à nous de fournir à l’influenceur un lien traqué qu’il devra mettre dans ses stories et que lui ne prenne pas un lien lambda du site, par exemple. Ce qui fait qu’on va pouvoir le traquer sur notre Google Analytics et définir vraiment la performance jusqu’au bout de l’achat en ligne, par exemple.

Et ensuite, le plus difficile vraiment à identifier, c’est la partie, justement, comment dire, crédibilité qui, là, est plus sur du long terme. Et ça, ça se fait plus par le biais d’enquêtes ou regarder aussi, par exemple, si on a, sur une année, si on a une évolution de nombre de fans, par exemple, sur une tranche d’âge définie qu’on n’arrivait pas à toucher. Et là, on sait qu’en ayant travaillé tel type et tel type d’influenceurs, on voit qu’il y a une vraie progression sur cet âge-là, par exemple, en termes de communauté de la marque elle-même.

Donc, voilà, il y a certaines notions qui sont aussi plus faciles à analyser que d’autres, mais je dirais qu’en règle générale, il y a quand même pas mal de métrics qui sont faciles à regarder pour déterminer si ça a été une bonne opération ou pas.

[Bryan] Après, c’est vrai que le sujet pour la mesure de performance sur la question de la conversion, ça marche assez bien pour des actes d’achat un peu impulsifs avec des paniers d’achat qui sont des paniers moyens qui ne sont pas très élevés. Par contre, toi, quand on a des cycles de vente un peu plus longs ou des cycles de la réflexion ou l’achat même peut être différé parce que ce n’est pas forcément le moment, là, c’est plus compliqué. Et c’est là où c’est important aussi, effectivement, comme on le disait précédemment, de bien savoir définir l’objectif qu’on attend de l’OP parce que, parfois, mesurer la conversion directe, ça va être quand même assez compliqué en fonction de ce qu’on cherche à valoriser.

Complètement. Ça, c’est… Enfin, voilà, il ne faut pas avoir…

C’est vrai qu’il y a un mythe un peu dans le numérique, c’est qu’on peut tout mesurer. C’est vrai. Mais, parfois, attribuer, en fait, une vente à telle opération, ce n’est pas aussi simple que ça parce que, en fait, une vente peut être faite grâce à plusieurs points de contact, un post d’un influenceur, une pub sur Facebook, une recherche dans Google.

Il peut y avoir trois, quatre points de contact avant que la vente se finalise. Et donc, voilà, l’attribution derrière, elle n’est pas aussi simple que ça n’y paraît.

[Axelle] Et ce qui ressort des enquêtes, c’est que, d’ailleurs, c’est plutôt un effet cocktail plutôt qu’un canal qui est vraiment… C’est le seul canal qui gère l’attribution. Non, c’est souvent l’effet cocktail d’avoir plusieurs…

Justement, plusieurs points de contact qui génèrent une conversion derrière. Donc, effectivement, il ne faut pas tout miser non plus sur les réseaux sociaux et… Sur les réseaux sociaux.

Sur le marketing d’influence. Et ça permet aussi d’amener une autre notion. Ce que tu viens de dire, c’est que, finalement, le marketing d’influence, il n’est pas forcément à réfléchir tout seul.

Il est à réfléchir sur un complément de dispositif de communication sur un projet au global, en fait. Et que le traiter comme ça, d’abord, c’est souvent plus performant. Et puis, ça permet, encore une fois, d’amener une caisse de résonance supplémentaire dans un projet global de communication.

[Gwen] Alors, on a pas mal parlé de toute la partie process, comment s’y prendre. Est-ce que tu aurais des erreurs à ne pas commettre, à nous partager ? [Axelle] Les erreurs, j’en ai parlé un peu tout à l’heure, c’est vraiment de rien cadrer. Ça, je dirais que c’est la première erreur. La deuxième, c’est d’envoyer plein de mails à des influenceurs non personnalisés parce que ça, ils en reçoivent énormément et du coup, vous n’allez pas forcément ressortir du lot.

Et je dirais que le conseil le plus simple, c’est que, finalement, un influenceur, c’est comme vous et moi. C’est-à-dire qu’il a besoin d’avoir un email où la personne s’est un minimum intéressée à lui avant, a un minimum compris ce qu’il faisait et lui a amené assez d’éléments pour lui donner envie de travailler avec vous. Donc, finalement, les conseils, c’est simplement considérer un influenceur comme n’importe quel prospect ou prestataire avec qui vous travaillez.

Et c’est important, dans ce cadre-là, d’avoir vraiment des échanges et d’avoir une relation aussi avec les influenceurs et pas juste de les voir comme des porte-produits insignifiants, finalement.

[Bryan] C’est hyper… Là, le dernier point que tu as mis en avant, c’est aussi quelque chose qu’on explique très souvent aussi aux personnes avec lesquelles on travaille. En fait, les relations influenceurs, ce n’est pas juste du one-shot, ce n’est pas juste une OP par-ci, par-là, sauf dans certains cas.

On essaie vraiment de les inciter à entretenir une vraie relation durable parce que, finalement, on peut en mener plusieurs dans la durée. On peut faire plusieurs OPs dans l’année. Et c’est vraiment hyper important d’abord de considérer l’influenceur, lui montrer qu’on s’est vraiment intéressé à lui et qu’on a compris qu’ils pouvaient avoir un intérêt commun à travailler ensemble.

Mais c’est surtout aussi de poursuivre la relation. Poursuivre la relation, ça ne veut pas dire faire une OP tous les mois, mais au moins prendre régulièrement des nouvelles comme on le ferait avec un client ou même avec des amis. Je ne dis pas que les influenceurs vont venir nos amis, quoique parfois ça peut arriver, mais il faut vraiment essayer de garder aussi ce lien dans la durée parce que, tôt ou tard, ça peut aussi avoir un intérêt pour imaginer de nouvelles choses ensemble.

Quitte à le faire rentrer dans notre univers, autant que ça se fasse dans la durée, que ça s’inscrive dans la durée.

[Axelle] Et puis souvent les influenceurs sont plutôt friands d’avoir une relation plutôt longue durée avec des marques où on sait par exemple qu’ils vont travailler pour la marque peut-être trois, quatre fois dans l’année plutôt qu’effectivement les one-shot. C’est quelque chose qui s’est beaucoup développé. Alors au début, on ne le voyait pas forcément beaucoup au début de l’influence et je trouve que ça s’est vraiment développé de plus en plus quand on voit par exemple…

Je prends souvent des exemples modes parce que dans l’influence, c’est quand même un secteur qui est très convoité dans l’influence. Mais par exemple, quand on voit l’énasituation avec la marque Jennifer qui font des collections chaque année et plusieurs opérations dans l’année, on sent que forcément l’influenceur, il a une relation particulière avec cette marque-là parce qu’il connaît bien les équipes, parce que du coup, il a déjà travaillé plusieurs fois, parce qu’il a des échanges réguliers. Donc forcément, ça crée de l’appétence pour la marque qui est beaucoup plus développée.

Et je pense que dans sa manière de présenter la marque, elle va la présenter différemment si c’est une marque avec laquelle elle connaît les personnes qui travaillent pour cette marque-là et avec qui elle a des échanges régulièrement plutôt qu’une marque qui a juste envoyé un produit et elle sait qu’il faut qu’elle porte pendant trois stories et mettre un lien. En fait, c’est juste un peu… C’est du bon sens quand on y pense plus généralement, mais c’est vraiment…

De construire une relation avec des influenceurs, c’est vraiment intéressant pour avoir cette relation privilégiée et puis des opérations qui soient plus qualitatives, je trouve.

[Gwen] Oui, tout à fait. Je voulais te poser une question que j’aime bien poser à la fin, juste avant la conclusion. Est-ce que tu aurais une anecdote professionnelle à nous raconter en lien avec le sujet du jour ? [Axelle] Quand je disais tout à l’heure que les influenceurs étaient un puits de connaissance, c’était vraiment le cas dans mon ancienne entreprise. Encore une fois, j’ai pu développer une collection grande taille en collaboration avec une influenceuse grande taille, du coup. Et c’était vraiment une opération de co-création, c’est-à-dire que vraiment l’influenceuse est venue pour co-créer des produits.

Et en fait, on a développé des produits qui répondaient à des vrais besoins en grande taille mode. Et en fait, je me suis rendue compte à quel point dans ce secteur de la grande taille et de la mode, en fait, on ne prenait pas du tout le temps d’écouter les vrais besoins et les vraies envies de la cliente finale. Et qu’en fait, en passant par cette influenceuse-là, on a récolté un nombre de données hyper intéressantes pour la construction produit qui étaient vraiment super intéressantes pour le développement des produits.

Et ensuite, on a été jusqu’à faire une boutique éphémère à Paris où on présentait la collection. Et donc, on a vu les clientes finales. Et en fait, j’ai vu à quel point non seulement cette notion d’engagement, elle était visible en physique, puisque les personnes venaient remercier l’influenceuse, remercier la marque.

Elles étaient toutes en train d’essayer les produits et dire mais c’est génial, ça, on ne l’a jamais vu sur d’autres produits. Ça, ça répond vraiment à notre besoin. Et là, je me suis dit, ouais, en fait, les influenceuses, ce n’est vraiment pas juste des personnes qui vont amener de la visibilité.

C’est avant tout des personnes qui ont une relation particulière avec leur audience et qui la connaissent extrêmement bien. Et c’est les premières à savoir quelles sont les attentes aujourd’hui de leur audience, en fait.

[Bryan] C’est marrant parce que c’est un peu de cette manière-là que se construisent aussi beaucoup de produits, des DNVB. Je sais que tu parles beaucoup de ce sujet-là. Et en fait, on est à peu près dans la même logique.

C’est-à-dire que ce n’est pas la marque qui va concevoir un produit et qui va le distribuer après. C’est la marque qui va écouter une cible bien particulière et qui va essayer de créer vraiment un produit qui répond en tout point aux besoins de son public cible. Et je trouve que c’est hyper intéressant et ce n’est pas quelque chose auquel on pense systématiquement quand on fait des relations influenceurs.

Ce côté puis de connaissance, je trouve que c’est vraiment hyper précieux comme approche aussi.

[Axelle] Et c’est pour ça qu’il y a beaucoup d’influenceuses qui montent leur marque maintenant. Je trouve que c’est un petit peu l’avenir du marketing d’influence. Du coup, ce n’est pas super l’avenir parce que pour les marques, ce n’est pas forcément une très bonne nouvelle que les influenceuses, finalement, soient très indépendantes sur le développement de leur business.

Mais quand on voit Justine Utho avec le Deodorant Respire, par exemple, on est complètement là-dedans. C’est-à-dire qu’elle, elle a démarré avec, elle avait une communauté mais pas énorme non plus. Je crois qu’elle avait 20 000 abonnés à peu près.

Mais en fait, ça lui a permis d’échanger et de voir le vrai besoin de cette communauté sur une partie bien-être au naturel et sur une partie, notamment Deodorant au naturel. Et c’est ça qui lui a permis de construire ses produits et de développer sa communication. Et c’est comme ça qu’a démarré toute l’aventure Respire.

[Bryan] Et parce qu’elle faisait aussi partie des cibles de son produit, en fait. Elle était complètement inclue, en fait, dans ses personnages. Et c’est ça qui est intéressant, justement, avec les influenceuses et les influenceurs dont on parlait juste avant.

C’est qu’elles-mêmes, en fait, ces personnes-là, elles font partie des cibles du produit. Donc, c’est encore plus riche et encore plus puissant, quoi.

[Axelle] Et je pense que les marques qui sont très importantes ont un petit peu délaissé cette partie terrain et cette partie testing, le fait de prendre des panels et d’interroger les gens. On est sur des choses qui sont beaucoup plus massives et beaucoup plus, comment dire, moins artisanales. C’est-à-dire que tout le monde a les mêmes cahiers de tendances, tout le monde a les mêmes inspirations qui viennent souvent des défilés.

Par exemple, encore une fois, je prends juste l’exemple de la mode, mais ça peut vraiment s’étendre à beaucoup de secteurs d’activité. Finalement, je trouve que la force des DNVB, effectivement, c’est de partir d’un besoin. Et pour partir d’un besoin, il faut interroger ses clients ou ses prospects finaux, finalement.

Les influenceurs, ce sont juste des laboratoires de testing, en fait. Dit comme ça, ce n’est pas très sympa pour les influenceurs, mais en fait, c’est très positif quand je le dis, même si le mot n’est pas très joli. Puis de connaissances, c’est beaucoup mieux, donc on va rester là-dessus.

Pour moi, les influenceurs sont vraiment des puits de connaissances qui sont très intéressantes pour les marques. Très bien.

[Gwen] Est-ce que tu pourrais conclure le sujet du jour en trois mots ou en trois phrases à retenir impérativement ? [Axelle] Je m’étais notée trois mots-clés. C’était d’avoir une démarche professionnelle et exigeante dans ces relations influenceurs. Professionnelle dans le sens où on a dit tout à l’heure que c’est important de cadrer et de réfléchir à ce qu’on veut faire comme opération influenceur et pas faire de l’influence pour de l’influence.

Vraiment réfléchir aussi bien aux objectifs et puis à ce qu’on veut analyser et sélectionner, encore une fois, avec exigence les influenceurs. Ensuite, c’est l’adaptabilité. C’est vraiment ce côté lâcher-prise dont on a parlé.

Du coup, les deux mots, c’était adaptabilité et lâcher-prise, mais l’adaptabilité, c’est plus de vraiment chercher des influenceurs qui soient le plus raccord avec la marque et puis de s’adapter à leur personnalité et leur laisser un degré de liberté, même si ce n’est pas forcément dans l’habitude de la marque. Et puis, le lâcher-prise, c’est justement accepter qu’on puisse ne pas tout maîtriser dans les relations influenceurs et c’est ce qui fait la beauté et c’est ce qui fait que les gens vont adhérer et vont découvrir la marque d’un autre angle. Cet autre angle, entre guillemets, c’est la part de personnalité de l’influenceur et même si ce n’est pas quelque chose que la marque avait envisagé, il faut vraiment prendre en considération que ça peut être une opportunité pour la marque.

Très bien.

[Gwen] Merci pour cette conclusion et merci pour cet épisode. Merci d’être venue au micro du pOD. [Axelle] Merci à vous deux pour l’invitation. C’était très sympa de parler du marketing d’influence. Moi, j’adore parler de ce sujet-là et je trouve que c’est parfois un sujet qui est…

Je trouve que les influenceurs se font souvent taper dessus alors que moi, j’ai un profond respect pour leur travail et je trouve qu’on oublie un peu que derrière les paillettes, il y a aussi un peu… Il y a aussi beaucoup, beaucoup de travail et je trouve que c’est un peu… Les influenceurs, c’est un peu comme les footballeurs.

On a toujours l’impression qu’il n’y a que des Neymars et autres footballeurs qui gagnent beaucoup d’argent pour faire finalement que du football mais on oublie qu’avant de gagner beaucoup d’argent, il y a aussi beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices.

[Bryan] Le sacrifice, je pense que c’est hyper important et ça rejoint très bien l’analogie avec le foot. On voit le résultat final mais on oublie en fait toute la construction au préalable. Très belle conclusion. [Gwen] Oui, c’est ce que j’allais dire. Très bien. Eh bien, je pense qu’on va pouvoir se quitter puisqu’on a largement explosé le compteur.

Je suis un peu bavarde. C’est un sujet que j’aime bien alors… Non, mais c’est très bien.

Au final, on aime bien aussi déborder et papoter dans le pOD. Bon, parfait. Eh bien, je vais pouvoir conclure cet épisode en vous disant tous les deux à bientôt et à bientôt à nos auditeurs également pour un prochain épisode du pOD.

Parfait. Bonne journée.

[Bryan] Bonne journée. [Gwen] Quelques mots avant de se quitter. Tout d’abord, vous pouvez retrouver cet épisode sur le blog de l’agence www.keepitsimple.fr rubrique pODcast ou sur nos réseaux sociaux. Ensuite, n’hésitez pas à nous faire vos retours sur le pOD en nous écrivant à l’adresse pODcast arrobas ouest point digital.

Nous serions ravis de savoir ce que vous aimez, ce que nous pourrions améliorer, les thématiques qui vous intéressent ou les invités que vous voudriez entendre. Merci beaucoup pour cet échange. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode du pOD.