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📊 Choisir et analyser ses indicateurs de performance sur les rĂ©seaux sociaux, avec Benjamin LaguĂ«s

Notes de l’épisode 10 du pOD : pour ce dixiĂšme Ă©pisode, nous Ă©changeons ensemble sur la question des indicateurs de performance sur les rĂ©seaux sociaux. Retrouvez ci-dessous les principaux Ă©lĂ©ments abordĂ©s durant cet Ă©pisode (pour rappel, ce sont des notes 😉), ainsi que diffĂ©rents liens et ressources utiles pour approfondir votre rĂ©flexion.

Vignette de l'Ă©pisode 10 du pOD, le podcast qui dĂ©cortique les problĂ©matiques des mĂ©dias sociaux avec une dose de stratĂ©gie, proposĂ© par l’agence Ouest Digital


Ecouter l’Ă©pisode

Vous souhaitez mettre en place des reportings clairs et qui contribuent rĂ©ellement Ă  amĂ©liorer vos performances social media ? Notre Ă©quipe dispose d’une expertise dans l’Ă©dition de reporting rĂ©seaux sociaux. On a hĂąte d’en Ă©changer avec vous !

Avant-propos

Pourquoi est-ce que l’on a choisi d’aborder ce sujet ? Selon nous, ce sujet est souvent mis de cĂŽtĂ© ou analysĂ© trĂšs partiellement. Pourtant, il est essentiel pour faire Ă©voluer la prĂ©sence des marques et amĂ©liorer la pertinence de nos recommandations. Ce sujet fait souvent peur, surtout si on n’est pas Ă  l’aise avec les statistiques. De plus, on ne sait pas par oĂč commencer, quels indicateurs analyser et pourquoi ? On vous dit tout dans cet Ă©pisode.

Pour cet Ă©pisode, nous avons proposĂ© Ă  notre Benjamin LaguĂ«s, spĂ©cialiste du sujet, d’intervenir. Il est co-fondateur de l’agence de communication digitale « Le bureau de Ganesh », formateur en communication numĂ©rique et journaliste pour l’Institut National de l’Audiovisuel.

Les intervenants sur cet Ă©pisode de podcast sont donc :

  • Gwen, chef de projet social media Ouest Digital
  • Bryan, co-fondateur Ouest Digital
  • Benjamin, invitĂ©.

Axe 1 – Indicateurs de performance : les fondamentaux

Un indicateur clĂ© de performance, aussi appelĂ© “Key Performance Indicator” (KPI), est une observation, un constat mis en chiffre. Ces statistiques servent Ă  guider les actions que nous menons pour un projet.

Sans ces statistiques, on navigue Ă  l’aveugle et on ne peut pas connaĂźtre les rĂ©sultats des actions que l’on a choisi de mener. – Benjamin 

Un indicateur clé de performance sert à : 

  • Constater les retours des actions que l’on mĂšne ;
  • Analyser nos actions en les comparant Ă  d’autres chiffres ;
  • Progresser dans le temps, en mettant en place des actions correctrices. Et donc Ă©viter de rĂ©aliser des actions inutiles

Axe 2 – Les diffĂ©rents indicateurs de performance (KPI) sur les rĂ©seaux sociaux

C’est dĂ©terminant de choisir ses indicateurs en fonction de ses objectifs stratĂ©giques. – Benjamin 

Avant toute chose, les indicateurs de performances que l’on choisit doivent ĂȘtre cohĂ©rents avec les objectifs de la marque. En effet, on ne va pas choisir les mĂȘmes indicateurs de performance :

  • si on a pour objectif de faire connaĂźtre notre marque (notoriĂ©tĂ©) : dans ce cas, le rĂ©flexe est de regarder le nombre d’abonnĂ©s et le nombre de personnes touchĂ©es par publication (ou par mois). Cela nous donnera une idĂ©e du nombre de personnes ayant Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  la marque.
  • ou si on a pour objectif de faire des ventes sur notre site internet (trafic et conversion) : regardez le nombre de clics sortants vers le site internet. Cela donnera une idĂ©e du nombre de personnes ayant Ă©tĂ© sur le site internet grĂące aux rĂ©seaux sociaux.

Evitez de choisir les indicateurs qui font plaisir ou qui agissent comme de la preuve sociale. Il est prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier ceux qui servent l’objectif de la marque. – Bryan

Choisir des indicateurs sont simples et faciles Ă  comprendre est crucial. Les plateformes proposent toute une palette d’indicateurs, mais ils ne sont pas tous cohĂ©rents avec nos objectifs, ni forcĂ©ment simples Ă  comprendre. Il est prĂ©fĂ©rable de sĂ©lectionner intelligemment quelques indicateurs que l’on pourra facilement analyser, plutĂŽt que de partir sur des analyses trop complexes et pas forcĂ©ment utiles.

📌 Voici quelques indicateurs de performance intĂ©ressants Ă  regarder : 

  • Nombre d’abonnĂ©s : Il permet de voir si l’audience de votre page se dĂ©veloppe. Mais attention, avoir beaucoup d’abonnĂ©s ne veut pas dire que votre animation fonctionne 😉
  • Taux de rĂ©tention : Il indique la capacitĂ© de votre page Ă  fidĂ©liser ses abonnĂ©s. Gagner de nouveaux abonnĂ©s c’est bien, mais les garder c’est mieux. Alors, attention Ă  ce taux. Plus il sera proche de 100%, mieux c’est.
  • Meilleurs formats / catĂ©gories de publications : Cet indicateur vous permettra de savoir ce qui plaĂźt Ă  vos abonnĂ©s et ce qui leur plaĂźt moins. Donc, si vous souhaitez fidĂ©liser vos abonnĂ©s, c’est Ă  regarder de prĂšs.
  • Impressions uniques (Ă©galement appelĂ©e portĂ©e ou couverture) : C’est le nombre de vues uniques sur vos publications, i.e. le nombre de personnes diffĂ©rentes ayant Ă©tĂ© touchĂ©es par vos publications. À savoir : une personne peut voir plusieurs fois une mĂȘme publication.
  • Taux d’engagement : C’est le rapport entre le nombre d’interactions sur une publication et le nombre total de personnes qui ont vu cette publication. Le taux d’engagement est un indicateur qualitatif Ă  suivre pour mesurer l’intĂ©rĂȘt envers vos contenus.

Une fois que vous avez sélectionné des indicateurs à suivre, nous vous conseillons de :

  1. se laisser le temps avant de tirer des conclusions hĂątives ;
  2. les analyser dans la durée afin de les comparer.

La valeur d’un indicateur tient dans sa comparaison. Par exemple, est-ce qu’un taux d’engagement Ă  3,5% est bon ? S’il est supĂ©rieur Ă  votre moyenne annuelle, oui il est bon. – Bryan

Un indicateur de performance, une statistique en soi, n’a pas d’utilitĂ©. Il est prĂ©fĂ©rable de les comparer, et toujours les calculer de la mĂȘme maniĂšre pour Ă©viter de fausser leur interprĂ©tation.

Axe 3 – Conseils et astuces pour exploiter ses KPI social media

Si vous voulez vous lancer dans ce sujet en toute simplicité : 

  • Choisissez deux ou trois indicateurs pour ne pas vous Ă©parpiller ;
  • SĂ©lectionnez des indicateurs simples que vous pourrez analyser facilement ;
  • Gardez-les dans le temps, car c’est en comparant vos propres chiffres de mois en mois que vous ferez les meilleures analyses ;
  • Connectez-les Ă  vos objectifs pour savoir si vos actions vont dans le sens de vos objectifs ;
  • InterprĂ©tez-les pour pouvoir vous amĂ©liorer.

Les moyennes ont ce gros problĂšme d’ĂȘtre des moyennes. Si on se compare Ă  des moyennes, on se compare forcĂ©ment avec des secteurs d’activitĂ©s complĂštement diffĂ©rents et aussi Ă  des entreprises de taille totalement diffĂ©rente. – Benjamin 

Nous vous conseillons d’éviter d’utiliser les Ă©tudes que l’on trouve en ligne, pour comparer vos chiffres. Utilisez plutĂŽt vos chiffres Ă  vous, et comparez-les de mois en mois. Cela vous aidera Ă  avoir des comparaisons comprĂ©hensibles et fiables.

Le mieux, c’est de partir sur des hypothĂšses. De tester et d’analyser de nouveau 3 mois plus tard et de rĂ©ajuster encore si besoin. – Benjamin 

Si vous souhaitez amĂ©liorer vos chiffres (ou du moins, essayer de le faire), il faut mener des actions correctrices en fonction des rĂ©sultats qui ressortent de vos indicateurs. Ça paraĂźt tout simple dit comme ça, mais il n’y a pas de secret. Il faut tester de nouvelles choses en permanence. Changez vos formats de publications si vous notez que certains formats n’apportent aucun engagement. Gardez ce qui fonctionne, mais ayez toujours en tĂȘte de vous amĂ©liorer en permanence.

Quels outils utiliser ?

Sur ce point, Benjamin a la mĂȘme approche que nous : il prĂ©fĂšre garder la maĂźtrise en exportant les donnĂ©es brutes dans un tableur. L’autre intĂ©rĂȘt est de crĂ©er ses propres indicateurs et de savoir comment ils ont Ă©tĂ© calculĂ©s. C’est une approche artisanale, au sens noble du terme.

A l’agence, on rĂ©cupĂšre Ă©galement les donnĂ©es brutes de nos clients, dont une partie de la collecte (environ 70%) est automatisĂ©e grĂące Ă  Supermetrics*. Ces donnĂ©es alimentent ensuite des rapports personnalisĂ©s et intelligibles pour nos clients, dĂ©veloppĂ©s dans Google Data Studio (gratuit).

Pour conclure ce sujet

Les 3 maßtres mots selon Benjamin pour analyser des indicateurs de performance : 

  1. Le choix : Il est important de sĂ©lectionner un nombre limitĂ© d’indicateurs pour ne pas s’éparpiller ;
  2. La pertinence : Il est important de sĂ©lectionner des indicateurs qui soient en lien avec vos objectifs sinon ça n’a aucune utilitĂ© ;
  3. Les « Vanity Metrics » (ou Indicateurs qui nous font nous sentir bien, des “indicateurs cĂąlins ») : Attention de ne pas tomber dans le piĂšge des Vanity Metrics. On trouve toujours des indicateurs qui sont bons, mĂȘme sur un mauvais mois. Mais mĂȘme s’ils nous font plaisir, il faut toujours choisir des indicateurs pertinents et non pas ceux qui sont bons, parce qu’ils nous font plaisir.

Enfin, voici un mĂ©mo fort utile Ă  garder sous le coude pour analyser ses performances sur les rĂ©seaux sociaux 😉

Infographie - Analyser ses performances sur les réseaux sociaux - © Agence Ouest Digital

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Source: <a href="https://www.keepitsimple.fr/indicateurs-performance-reseaux-sociaux-benjamin-lagues-974769">Keep it Simple - Analyser ses performances sur les rĂ©seaux sociaux – avec Benjamin LaguĂ«s (Le pOD, Ă©pisode #10)</a>

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Transcription de l’Ă©pisode

[Gwen] Bonjour et bienvenue sur LePod, le podcast qui dĂ©cortique les problĂ©matiques des mĂ©dias sociaux avec une dose de stratĂ©gie proposĂ©e par l’agence de Community Management Ouest Digital. Durant une vingtaine de minutes, nous Ă©changeons ensemble sur les mĂ©tiers liĂ©s Ă  la communication digitale. Savoir-faire, conseils, bonnes ou mĂȘmes mauvaises pratiques du mĂ©tier, on se dit tout, et on partage nos approches, nos trucs et astuces pour ĂȘtre le plus efficace au quotidien.

Dans l’Ă©pisode d’aujourd’hui, je suis accompagnĂ©e de Benjamin et de Bryan, et nous allons vous parler des indicateurs de performance sur les mĂ©dias sociaux. Quels indicateurs analyser, comment les interprĂ©ter et poser des hypothĂšses pour s’amĂ©liorer. Juste un dernier mot avant de vous laisser avec l’Ă©pisode.

Si vous avez l’habitude de nous Ă©couter, faites-nous vos retours sur LePod en nous Ă©crivant Ă  l’adresse podcast.west.digital. Nous serions ravis de savoir ce que vous aimez, ce que nous pourrions amĂ©liorer, les thĂ©matiques qui vous intĂ©ressent ou les invitĂ©s que vous voudriez entendre. Allez, je vous laisse avec l’Ă©pisode, c’est parti ! Bonjour et bienvenue dans ce dixiĂšme Ă©pisode du Pod.

Aujourd’hui, nous allons parler des indicateurs de performance sur les mĂ©dias sociaux. Pour aborder ce sujet, je suis bien entourĂ©e, toujours avec Bryan, mais Ă©galement notre invitĂ© du jour, Benjamin, qui est trĂšs attachĂ© Ă  ce sujet, puisqu’il rĂ©dige rĂ©guliĂšrement des articles sur le blog de son agence. Je vais te laisser te prĂ©senter.

Benjamin, c’est Ă  toi.

[Benjamin] Bonjour, je m’appelle Benjamin, comme tu l’as utilement rappelĂ©. Je travaille dans la communication numĂ©rique depuis dix ans Ă  peu prĂšs. Je viens de l’univers des agences.

Je travaillais auparavant Ă  Paris. J’avais travaillĂ© six ans, deux fois trois ans dans deux agences diffĂ©rentes. Je suis indĂ©pendant avec mon associĂ© Muriel depuis quatre ans.

On travaille Ă  Nantes, avec notre agence qui s’appelle le Bureau de GenĂšche, dans une coopĂ©rative qui s’appelle l’Ouvrebois de 44. On est vraiment indĂ©pendant avec un statut de salariĂ©. On chemine depuis quatre ans de maniĂšre autonome et indĂ©pendante dans la communication numĂ©rique.

[Gwen] TrĂšs bien, merci pour cette prĂ©sentation rapide. Pour commencer, on a choisi d’aborder ce sujet aujourd’hui, puisque cette partie de notre mĂ©tier est souvent mise de cĂŽtĂ© ou analysĂ©e, mais trĂšs partiellement. Pourtant, elle est essentielle pour faire Ă©voluer la prĂ©sence des marques et amĂ©liorer la pertinence de nos recommandations.

Elle fait souvent peur. C’est une partie oĂč on n’est pas souvent Ă  l’aise avec les statistiques. On se demande souvent par oĂč commencer, quels indicateurs analyser et dans quel cas, ou bien encore les comprendre, qu’est-ce qu’ils veulent dire, comment les interprĂ©ter, comment poser des hypothĂšses aprĂšs.

L’idĂ©e, c’est vraiment de rĂ©pondre Ă  la question « je trouve un rĂ©sultat, ce rĂ©sultat me paraĂźt nĂ©gatif, mais quelles conclusions en tirer et comment puis-je m’amĂ©liorer ? » Pas de panique, nous allons vous expliquer tout ça, aujourd’hui, en toute simplicitĂ©, comme d’habitude, avec des outils et des astuces. Commençons Ă  dĂ©couvrir ce sujet ensemble.

La premiĂšre question que j’aimerais te poser, Benjamin, pour poser les bases. Qu’est-ce qu’un indicateur de performance, que l’on appelle aussi KPI ?

[Benjamin] Les KPI, c’est l’acronyme anglais, mais on va le dire en français, les indicateurs clĂ©s de performance. On peut peut-ĂȘtre dire les choses plus simplement. Les indicateurs clĂ©s de performance, c’est des observations, des constats qui sont mis en chiffres en gĂ©nĂ©ral, plutĂŽt systĂ©matiquement d’ailleurs.

Ces statistiques servent, en thĂ©orie en tout cas, Ă  guider les actions que nous menons en communication, en marketing ou sur d’autres disciplines. C’est vraiment super important, puisque sans ces statistiques, ensuite, il y a tout un tas de questions sur le choix des statistiques, mais on y reviendra, on navigue Ă  l’aveugle. On ne peut pas vraiment savoir quels sont les rĂ©sultats des actions qu’on choisit de mener.

Est-ce que ça fonctionne, ça ne fonctionne pas ? Est-ce qu’il y a des choses qui fonctionnent, mais d’autres qui doivent ĂȘtre amĂ©liorĂ©es ? Est-ce qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas du tout, et donc il faut plutĂŽt rĂ©orienter ou arrĂȘter ?

Ces indicateurs clĂ©s de performance, en tout cas si on choisit les bons, nous permettent de constater, d’objectiver les choses et d’avancer avec les bons indicateurs, les bonnes sources, et donc de progresser chemin faisant.

[Gwen] C’est vraiment analyser ce qu’on fait et pouvoir tirer des conclusions aprĂšs. On va voir ça un peu plus en dĂ©tail pour aprĂšs. TrĂšs bien.

Ensuite, quels sont selon toi les indicateurs de performance qui sont intĂ©ressants Ă  Ă©tudier ? Tu peux prĂ©ciser aussi dans quels cas, parce que j’imagine que ça dĂ©pend des cas.

[Benjamin] Bien sĂ»r, pour ça, j’ai pris un exemple qui est fictif, mais il a tout son importance. Disons que je suis un commerçant qui vend des paires de chaussures. Je suis indĂ©pendant.

Et pour vendre plus, j’anime une page Facebook. C’est le rĂ©seau social le plus populaire en France et ailleurs, en tout cas dans beaucoup de pays. Donc j’ai installĂ© une page Facebook qui fonctionne plutĂŽt bien.

En tout cas, elle me semble bien fonctionner, notamment avec un indicateur qui est observĂ© par tout le monde qui est le nombre d’abonnĂ©s. Je continue pendant quelques mois Ă  animer ma page Facebook et je constate en ce moment que les ventes de paires de baskets de running fonctionnent bien. J’ai une croissance des ventes de mes paires de baskets de running.

Donc Ă©videmment, je suis heureux. Mais je cherche Ă  comprendre quelle est la source de cette croissance puisque je vais jouer sur ce levier. Si j’arrive Ă  comprendre quel est le levier qui me permet d’atteindre cette croissance.

Comme j’anime ma page Facebook de maniĂšre un peu amateur, puisque mon mĂ©tier n’est pas community manager ou animateur de page Facebook, je ne sais pas quelle est la source de cette croissance. MalgrĂ© ce constat de croissance de ventes de paires de running, je ne peux rien en faire. A l’inverse, si Ă  un moment je me pose, je regarde ma page Facebook et ses nombreuses statistiques, et que je regarde notamment le succĂšs de mes publications, ce que je publie au quotidien ou de façon hebdomadaire sur ma page Facebook, si je me rends compte par exemple que les publications qui ont trait aux baskets de running fonctionnent mieux que par exemple des publications qui promeuvent d’autres chaussures, des bottes, un exemple au hasard, je pourrais Ă©videmment faire un lien. LĂ , a priori, il y a quand mĂȘme un lien entre les succĂšs de ces publications-lĂ  et les ventes.

Ça ne veut pas dire que c’est la seule source, mais il y a un lien. A l’inverse, si je m’aperçois que ces publications sont celles qui fonctionnent le moins bien, lĂ  je me dis que c’est complĂštement dĂ©couplĂ©. La croissance des ventes de paires de baskets de running n’est pas liĂ©e Ă  Facebook.

Ensuite, on peut en tirer diffĂ©rentes conclusions. RĂ©orienter la page Facebook notamment, retravailler les choses. Ne serait-ce que cet unique indicateur de voir le succĂšs des publications me permet d’avoir un temps beaucoup plus rentable sur Facebook et de bien construire les choses, de mieux parfaire mon planning Ă©ditorial.

Je sais que vous en avez parlĂ© dans un prĂ©cĂ©dent podcast, il me semble. Ça, par exemple, c’est vraiment faire les bonnes choses au bon moment et Ă©viter de faire du travail inutile. Typiquement, je reprends le premier exemple.

Si je constate qu’effectivement, un, je vends mieux mes paires de baskets de running et que deux, les publications liĂ©es Ă  ces paires de baskets de running sont celles qui fonctionnent mieux, je vais rĂ©orienter mon planning Ă©ditorial, je vais insister plus sur ce sujet-lĂ , je vais creuser d’autres angles, etc. Puisque je sais que c’est une des sources, ce n’est pas forcĂ©ment la seule, de la croissance de mes ventes. C’est un exemple.

[Bryan] En fait, ce qu’il faut retenir, c’est que parfois quand on va analyser des indicateurs, on va poser des hypothĂšses, mais on n’a aucune certitude que le fait que les posts sur les chaussures de running fonctionnent bien, c’est ça qui a directement un impact. Bien sĂ»r, l’hypothĂšse semble assez juste par rapport Ă  ce qu’on observe, mais on n’a aucune certitude. On travaille quand mĂȘme beaucoup avec des hypothĂšses, mais ça va nous permettre de rĂ©ajuster, comme tu disais, et donc de faire peut-ĂȘtre Ă©voluer l’annĂ©e Ă©ditoriale.

Du coup, ce qu’il faut retenir, c’est que le choix des indicateurs, il faut qu’il soit cohĂ©rent avec nos objectifs sur les rĂ©seaux sociaux. C’est clair que si l’objectif, c’est de faire en sorte que les rĂ©seaux sociaux aident Ă  dĂ©velopper le chiffre d’affaires, bien sĂ»r que l’indicateur des posts qui fonctionnent le mieux va ĂȘtre intĂ©ressant parce que ça peut permettre de rĂ©orienter la ligne. Maintenant, si on a d’autres objectifs, comme la notoriĂ©tĂ©, la visibilitĂ©, peut-ĂȘtre qu’on va regarder autre chose.

Bien sûr.

[Benjamin] Tout Ă  fait, ça dĂ©pend. C’est tout Ă  fait ça. Je comptais en parler plus tard, mais parlons-en maintenant.

C’est vraiment dĂ©terminant de mettre en regard les indicateurs qu’on choisit en fonction de ses objectifs. Donc encore, faut-il avoir un objectif bien prĂ©cis. Ce n’est pas toujours le cas, mais ça, c’est vraiment la base du truc.

Avoir un objectif, un ou plusieurs d’ailleurs, et choisir ses indicateurs en fonction. C’est vraiment comme ça que ça fonctionne. Moi, j’ai une page Facebook, je reprends cet exemple-lĂ .

Ce qui m’intĂ©resse, c’est ma notoriĂ©tĂ©. La notoriĂ©tĂ©, ça intĂ©resse forcĂ©ment tout le monde. Donc, je vais regarder mon nombre d’abonnĂ©s.

Mais ce nombre d’abonnĂ©s, il dit assez peu de choses. Puisque c’est un indicateur en soi de la notoriĂ©tĂ©, ça, c’est incontestable. Mais ça ne me dit pas qu’est-ce que mes clients qui me suivent, ou en tout cas mes prospects qui me suivent sur Facebook apprĂ©cient.

Qu’est-ce qu’ils n’apprĂ©cient pas, comment je peux me positionner en termes de langage, en termes de sujet, etc. Donc, c’est vraiment ça, le dĂ©terminant, c’est un Ă©lĂ©ment de mĂ©thode fondamentale. Je pense que c’est vraiment le premier truc qu’il faut retenir.

Choisir ses indicateurs en fonction de ses objectifs. Donc, bien déterminer des objectifs à la base, par ailleurs.

[Bryan] On ne prend pas que les indicateurs qui nous font plaisir. Parce que c’est vrai que nous, on le voit souvent quand on parle avec des clients. On travaille les indicateurs qui sont les plus importants.

Et ce qui vient spontanĂ©ment en tĂȘte, c’est le nombre d’abonnĂ©s et le nombre de likes qu’on a sur nos publications. Parce que ça agit un peu comme une forme de preuve sociale. Mais au final, est-ce que ça sert vraiment l’objectif du client ?

Ce n’est pas forcĂ©ment judicieux de se restreindre qu’Ă  ceux-ci. Qu’Ă  ces indicateurs-lĂ . Donc, du coup, il faut vraiment essayer de se dire d’abord qu’est-ce que je veux faire de mes rĂ©seaux sociaux et aprĂšs, en consĂ©quence, je vais plutĂŽt m’attarder sur telle ou telle statistique.

[Benjamin] En fait, on rencontre les mĂȘmes cas. Nous aussi, on rencontre souvent des cas qui… En fait, le nombre d’abonnĂ©s, l’alpha et l’omĂ©ga des indicateurs, parfois quasiment le seul qui est exploitĂ©, parce que c’est le plus visible tout simplement.

Et c’est aussi une preuve, en tout cas c’est compris comme ça, une preuve que s’il y a beaucoup d’abonnĂ©s, ça marche. Vous avez plein d’exemples, j’en suis sĂ»r. Moi, j’en ai, que s’il y a beaucoup d’abonnĂ©s, ça peut ĂȘtre un indicateur positif, ça fonctionne parce qu’il y a beaucoup d’abonnĂ©s et une bonne croissance, mais parfois, les choses peuvent ĂȘtre dĂ©couplĂ©es aussi.

Vous pouvez avoir beaucoup d’abonnĂ©s, et les publications, surtout au regard de votre nombre d’abonnĂ©s, ne fonctionnent pas trĂšs bien. Ensuite, il y a plein de raisons. Il faut creuser, faire des hypothĂšses, comme tu disais, et creuser, analyser les choses.

Je dirais assez piégeux.

[Bryan] Le fait d’avoir beaucoup d’abonnĂ©s, c’est piĂ©geux dans le sens oĂč c’est difficile de parler Ă  tout le monde. Donc, plus la communautĂ© est restreinte, plus elle est qualifiĂ©e, plus c’est facile aussi de l’engager derriĂšre. Et c’est vrai que nous d’ailleurs, gĂ©nĂ©ralement, on n’aime pas trop quand les pages sont trop grosses, parce que ça veut dire qu’il faut ĂȘtre capable de produire des contenus qui vont parler Ă  l’ensemble des personnes qui thĂ©oriquement voient les publications.

Ce qui rend les choses beaucoup plus difficiles. Bien sĂ»r, on regarde les nombres d’abonnĂ©s parce que tous les clients nous le demandent. C’est d’ailleurs presque que ça qu’on retient dans les codiers.

Mais du coup, on va souvent regarder autre chose. Qu’est-ce que tu regardes au-delĂ  des abonnĂ©s, toi, pour voir la pertinence des contenus ?

[Benjamin] Nous, on s’attache beaucoup, c’est pour ça que j’ai pris cet exemple-lĂ , Ă  l’analyse des publications. On fait souvent un rubricage. On ne fonctionne pas toujours de la mĂȘme maniĂšre avec tous les clients, mais on regarde vraiment quel est le succĂšs statistique des publications en fonction de leur sujet et de leur angle, ou de la rubrique.

Sur un mois, ce n’est pas grand-chose, mais on fait des bilans, en gĂ©nĂ©ral, mensuels. Puis, on consolide les choses sur six mois, par exemple. Et lĂ , on a beaucoup de recul.

Et si sur six mois, on a la mĂȘme mĂ©thode, alors c’est important d’avoir la mĂȘme mĂ©thode parce que sinon, les comparaisons ne sont pas possibles. Donc, un, choisir les indicateurs au dĂ©but et s’y tenir dans la durĂ©e. Et observer les choses sur six mois, un an, aprĂšs tout, ça peut importe.

Plus vous avez de recul, plus c’est intĂ©ressant. Plus vous pouvez avoir d’enseignements intĂ©ressants. Donc, nous, vraiment, c’est la chose qu’on regarde prioritairement hors nombre d’abonnĂ©s.

C’est quelles sont les publications qui fonctionnent et quels sont les formats qui fonctionnent et quels sont les formats qui fonctionnent moins et les publications qui fonctionnent moins. Et avec un peu de recul, on a, en gĂ©nĂ©ral, des donnĂ©es assez claires. LĂ , on voit bien qu’ensuite, c’est Ă  nous d’interprĂ©ter les choses, mais on voit bien que ce format-lĂ , avec ce sujet-lĂ , en gĂ©nĂ©ral, ça fonctionne bien.

Donc, on peut en tirer des conclusions. C’est quoi, fonctionne-t-il bien ? Qu’est-ce qu’on peut dire de ça ?

En gĂ©nĂ©ral, c’est des comparaisons entre les posts eux-mĂȘmes. C’est-Ă -dire, si j’ai un post, je reprends l’exemple de la page Facebook parce qu’il est facilement comprĂ©hensible. J’ai une page avec 10 000 abonnĂ©s.

J’ai un post qui… une rubrique qui, en gĂ©nĂ©ral, fait 4 Ă  5 000 vues, enfin, impressions uniques. C’est plutĂŽt un bon rĂ©sultat.

Donc lĂ , je sais que si, pas dans un seul mois, encore une fois, sur 6 mois, 1 an, ça se vĂ©rifie systĂ©matiquement ou quasi systĂ©matiquement, et puis, Ă©videmment, il peut y avoir des accidents, mais ça, c’est pas important. Si la tendance se vĂ©rifie, lĂ , pour moi, si j’ai un reach, une portĂ©e de 40 Ă  50 %, je suis quand mĂȘme plutĂŽt content, notamment, surtout sur Facebook. A l’inverse, si je vois systĂ©matiquement que j’ai un reach de moins de 20%, moins de 10%, sur une rubrique en particulier ou un format en particulier ou les deux, lĂ , je vais rĂ©orienter les choses.

Je vais proposer d’autres choses Ă  mon client et lui dire, bon, on va laisser tomber cette rubrique ou laisser tomber ce format ou essayer de reformater les choses et on va retester, rĂ©examiner dans 6 mois, puis on verra.

[Bryan] Il y a deux choses qui sont intĂ©ressantes dans ce que tu dis. D’abord, c’est se laisser le temps avant de tirer une conclusion. C’est vrai que, nous, on le voit souvent.

On a des clients, on teste un nouveau format ou un nouveau sujet. On le fait une fois, ça ne marche pas et la conclusion, c’est qu’on arrĂȘte. Donc, il faut vraiment se laisser le temps.

Tu es plutĂŽt sur 6 mois, du coup.

[Benjamin] En gĂ©nĂ©ral, c’est ce qu’on fait parce que ça nous paraĂźt quand mĂȘme. AprĂšs, ça dĂ©pend du rythme de publication. Mais en tout cas, sur les gros clients pour lesquels on publie tous les jours ou en tout cas plusieurs fois par semaine, sur 6 mois, on a quand mĂȘme beaucoup de recul.

Si on publie une fois par mois, Ă©videmment, ça n’a pas la mĂȘme valeur. En tout cas, pour nous, c’est plutĂŽt ça parce que c’est une bonne durĂ©e, je trouve, parce qu’autant des reportings par mois sont nĂ©cessaires pour observer les choses Ă  chaud. Mais encore une fois, ça ne donne pas d’enseignement de longue durĂ©e.

Et un an, c’est quand mĂȘme tard aprĂšs avoir commencĂ© un cas. Donc, 6 mois, ça permet de faire un bilan d’Ă©tape. On appelle ça un bilan d’Ă©tape.

Et on le refait tous les 6 mois. Et puis, en le faisant, les choses se consolident.

[Bryan] Donc, se laisser le temps, c’est vrai que c’est important en tirant des conclusions. Et il y a un deuxiĂšme point que je trouve hyper intĂ©ressant qu’on oublie souvent quand on fait de l’analyse comme ça d’indicateur, c’est qu’en fait, la valeur d’un indicateur, elle rĂ©side dans sa comparaison ou dans son Ă©volution. En fait, nous, on a souvent le cas, les clients disent « Ah ben, super, on a un taux d’engagement de 3,5.

» Moi, je ne peux pas dire que si c’est bien ou pas. Par contre, de dire « On a un taux d’engagement de 3,5 pour ce mois-ci et c’est supĂ©rieur Ă  notre moyenne annuelle. » LĂ , ça devient intĂ©ressant parce qu’on se rend compte que finalement, il y a peut-ĂȘtre un mois qui a mieux performĂ©.

Donc, deuxiĂšme point, ce qui ressort de ce que tu dis, c’est vraiment qu’une valeur, la valeur d’un indicateur, elle tient dans sa comparaison.

[Benjamin] Sans ça, en fait, un indicateur de performance, donc en gĂ©nĂ©ral, un chiffre, une statistique, ne veut rien dire en soi. C’est effectivement un Ă©lĂ©ment fondamental Ă  retenir. Il faut vraiment le comparer et l’inscrire dans le temps.

D’oĂč l’utilitĂ©, encore une fois, parce que c’est vraiment fondamental de garder les mĂȘmes indicateurs dans le temps. Évidemment, ils peuvent Ă©voluer. Les plateformes eux-mĂȘmes font Ă©voluer leurs indicateurs, mais il faut vraiment garder 4, 5 indicateurs clĂ©s ou 3, 4, les mĂȘmes dans le temps.

[Bryan] les calculer toujours de la mĂȘme maniĂšre. Absolument. C’est un Ă©cueil aussi qu’on peut avoir, c’est le fait que, finalement, ce n’est pas toujours la mĂȘme personne qui fait le reporting.

Elle ne va pas toujours regarder forcĂ©ment le mĂȘme indicateur ou elle ne va pas calculer les indicateurs toujours de la mĂȘme maniĂšre. Et des fois, on peut avoir des Ă©carts et du coup, fausser l’interprĂ©tation des indicateurs. Tout Ă  fait.

Ok.

[Gwen] TrĂšs bien. Je ne sais pas si tu veux complĂ©ter, parler d’autres indicateurs qu’on n’a pas Ă©voquĂ©s.

[Benjamin] En fait, il y en a vraiment Ă©normĂ©ment. Si je ne parle que des rĂ©seaux sociaux, typiquement, vous le savez bien, je reprends l’exemple de Facebook parce que c’est le plus parlant de ce point de vue-lĂ , des indicateurs sur Facebook. Facebook en fournit, je ne sais mĂȘme pas le chiffre, c’est des dizaines d’indicateurs.

Je me demande mĂȘme si ce n’est pas des centaines. Peut-ĂȘtre pas, mais en tout cas, on doit approcher la centaine. Si on fait un export, on a


C’est vraiment des Excel, il y a de quoi devenir dingue avec des Excel comme ça. C’est quelque chose de positif puisque ça permet d’apprĂ©cier de maniĂšre fine les choses, mais c’est aussi un piĂšge puisqu’on peut tout de suite tomber dans le traquenard de j’ai un Excel de 200 colonnes devant moi, je vais essayer d’examiner intelligemment les choses et je vais me perdre dans un trou noir statistique et je ne vais rien en retirer. D’oĂč l’utilitĂ©, encore une fois, d’avoir des objectifs et des indicateurs clairs et peu d’indicateurs.

Ce n’est pas la peine de fonctionner avec des dizaines d’indicateurs. J’en ai pris un au hasard pour mon exemple que j’ai Ă©tĂ© sortir d’un Excel dans lequel je me suis plongĂ© avec plaisir. J’essaie de le retrouver.

C’est
 VoilĂ . Le nombre de fois, je ne le connaissais pas.

Le nombre de fois oĂč les publications d’une page ont Ă©tĂ© affichĂ©es sur l’Ă©cran d’un utilisateur toutes publications confondues. C’est un indicateur qui n’est pas forcĂ©ment inutile en soi. Je le rĂ©pĂšte pour bien ĂȘtre compris.

Nombre de fois oĂč vos publications d’une page ont Ă©tĂ© affichĂ©es sur l’Ă©cran d’un utilisateur toutes publications confondues. Donc c’est un chiffre, par exemple 500 ce mois-ci ou cette semaine, mes publications, quelles qu’elles soient, ont Ă©tĂ© affichĂ©es 500 fois sur l’Ă©cran d’un utilisateur. Ce n’est pas forcĂ©ment un indicateur inutile.

Dans une quĂȘte de notoriĂ©tĂ© et d’atteindre de nouveaux clients, ça a du sens. Mais si je reprends l’exemple qui est un exemple courant d’un commerçant indĂ©pendant, est-ce que vraiment cet indicateur va ĂȘtre intelligible pour ce type de profil qui n’a pas des heures devant lui pour faire un reporting clair ? Pas vraiment.

Donc lĂ , il faut vraiment choisir des indicateurs plus simples et surtout, encore une fois, les garder dans le temps. Mais lĂ , cet exemple que je cite, je pourrais en citer plein d’autres. Le Facebook est le roi en la matiĂšre pour donner des indicateurs qui sont parfois assez obscurs.

[Gwen] Alors du coup, maintenant qu’on a parlĂ© de quelques indicateurs clĂ©s intĂ©ressants, je voulais savoir s’il existait des outils pour nous aider Ă  compiler toutes ces donnĂ©es. Parce que comme tu dis, il y en a beaucoup, donc on les choisit. Mais aprĂšs, il existe certainement des façons simples de les compiler.

Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu de ça ?

[Benjamin] Alors nous, on n’a pas trop la religion des outils. En fait, on fait nos bilans vraiment de maniĂšre manuelle. On utilise les outils forcĂ©ment puisque c’est les indicateurs sont agrĂ©gĂ©s par les outils qui sont propres aux rĂ©seaux sociaux.

Puisque nous, on travaille beaucoup sur les rĂ©seaux sociaux comme vous. Mais ensuite, on fait vraiment les choses manuellement. J’ai aucun doute des agrĂ©gateurs de statistiques mais j’ai une confiance assez relative et surtout, on perd la maĂźtrise.

Moi, c’est ça qui m’embĂȘte de ce qu’on sĂ©lectionne et de comment tout ça est moulinĂ©. En gros, je fais assez peu confiance Ă  ce genre d’outils. Je prĂ©fĂšre faire les choses par moi-mĂȘme, exporter un Excel, faire mes calculs.

Ce n’est pas un bonheur, je le dis franchement mais au moins, je sais que c’est fiable.

[Bryan] Et surtout, tu sais comment tu as fait ton calcul. Si, par exemple, tu veux crĂ©er un nouvel indicateur et donc rapprocher deux variables, deux Ă©lĂ©ments, tu vas savoir prĂ©cisĂ©ment comment tu l’as construit et donc mieux l’interprĂ©ter. Quand tu as un outil qui est en main, on te dit votre portĂ©e est de temps mais tu ne sais pas prĂ©cisĂ©ment comment ils ont pensĂ© la portĂ©e.

Est-ce que c’est juste des impressions et ils ne te prĂ©cisent pas qu’il y a une diffĂ©rence ? Ils vont te dire le taux d’engagement s’Ă©tend mais on ne te dit pas ce qu’on met dans les interactions, ce qu’on met en dessous au dĂ©nominateur, est-ce qu’on met des impressions ou de la portĂ©e ? Est-ce que c’est par jour ou par poste ?

C’est vrai que nous, on a aussi un peu l’Ă©cole de plutĂŽt exporter de la matiĂšre brute et la retravailler Ă  la main. Donc toi, finalement, tu travailles plutĂŽt avec des tableurs.

[Benjamin] VoilĂ , c’est ça, c’est notre mĂ©thode. Donc encore une fois, il faut se l’envoyer. Les tableurs, ce n’est pas un bonheur mais c’est vraiment et on en tire des conclusions Ă  notre sens en tout cas beaucoup plus intĂ©ressantes pour les clients.

Donc c’est pour ça qu’on procĂšde comme ça et donc les outils, je donne un exemple mais sur des indicateurs qui sont vraiment en tout cas Ă  mon sens pas bons, les outils sont capables, certains outils, de vous dire sur ce mois x% de mentions ont Ă©tĂ© positives et x% de mentions ont Ă©tĂ© neutres et x% de mentions ont Ă©tĂ© nĂ©gatives. Alors ça, pour moi, je n’y crois pas du tout. C’est impossible pour un robot Ă  interprĂ©ter ça.

C’est impossible puisque un robot est incapable de comprendre l’ironie, le second degrĂ©, etc. Donc vous ĂȘtes sĂ»r que ces indicateurs sont faux. Donc ce n’est pas la peine.

Alors c’est fastidieux mais si vraiment le client veut avoir cet indicateur, de le faire Ă  la main. C’est fastidieux, il faut dire les choses honnĂȘtement mais c’est beaucoup plus fiable. Et donc pour l’analyse, c’est pareil, du coup, tu analyses tout toi-mĂȘme, tu ne passes pas par des outils des outils tiers en tout cas, non, je ne passe forcĂ©ment par Facebook Insight, Twitter, les outils propres aux rĂ©seaux sociaux Ă  partir desquels j’exporte, quand c’est possible, les donnĂ©es en Excel.

Ça m’est arrivĂ© de le faire mais on a arrĂȘtĂ© complĂštement parce qu’on voyait bien que ce n’Ă©tait pas fiable. Donc non, c’est vraiment 100% manuel en fait.

[Bryan] Le problĂšme de l’outil aussi c’est que si par exemple ton client est prĂ©sent sur un rĂ©seau que l’outil ne couvre pas, admettons demain tu as un client sur Pinterest, l’outil va peut-ĂȘtre te donner des stats sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Twitter mais pas Pinterest. Donc du coup, de toute façon, Ă  un moment donnĂ© tu te retrouves bloquĂ© et tu seras obligĂ© d’aller chercher la donnĂ©e.

[Gwen] Et toi Bryan, je sais que tu adores ce sujet aussi.

[Bryan] Moi c’est un peu comme Benjamin, je prĂ©fĂšre vraiment aller chercher la matiĂšre brute et la retravailler moi-mĂȘme, d’avoir vraiment le dĂ©tail des donnĂ©es sous les yeux. AprĂšs c’est sĂ»r que je suis d’accord qu’il faut aimer regarder les tables de Excel. Moi je fais ça le matin personnellement, j’aime bien, ça me met en bonne humeur.

Mais voilĂ , j’ai un peu tendance Ă  faire ça aussi. Par contre, sur les calculs, quand on fait beaucoup de reporting, surtout un par mois, je crois que vous c’est pareil, nous on en fait un par mois pour tous les clients, ça peut prendre du temps. Donc la donnĂ©e, je l’agrĂšge dans un tableur mais aprĂšs on va retravailler nos rapports avec Data Studio, donc un outil de Google qui permet finalement de calculer les indicateurs toujours de la mĂȘme maniĂšre.

À partir du moment oĂč les donnĂ©es sont bien structurĂ©es, les indicateurs sont systĂ©matiquement calculĂ©s de la mĂȘme maniĂšre ce qui fait qu’on peut vraiment bien les comparer et on est sĂ»r qu’ils ont Ă©tĂ© construits vraiment de façon identique. Il faut dĂ©velopper quand mĂȘme son rapport le premier, ça prend un peu de temps mais par contre, c’est vrai qu’une fois que c’est fait, quand on le fait souvent, c’est assez confortable.

[Benjamin] Alors il faut aimer ça, c’est un gain de temps mais c’est surtout un gain d’efficacitĂ©, ça c’est Ă©vident. Les enseignements Ă©ditoriaux notamment parce que c’est ce qui nous intĂ©resse sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas sont fiables, on en est sĂ»r. Comme tu dis, parce qu’on a fait les choses de maniĂšre artisanale mais au sens positif du terme et donc, on est sĂ»r du rĂ©sultat.

[Bryan] Et puis on peut vraiment comparer les choses sur des bases Ă©quivalentes, ça c’est quelque chose vraiment qui est important. Et puis le client lui, il a un reporting qui est toujours prĂ©sentĂ© de la mĂȘme maniĂšre aussi. Ça c’est un enjeu parce que nous, on discute entre nous des reportings qui vont servir nos recommandations mais derriĂšre, gĂ©nĂ©ralement, ils sont envoyĂ©s au client.

Il faut aussi qu’ils puissent ĂȘtre intelligibles pour le client et pour qu’ils soient intelligibles, il ne faut pas que la mise en forme et la structure et les indicateurs changent d’un mot Ă  l’autre. Donc il faut qu’il y ait quelque chose d’Ă©purĂ© et qu’ils se prĂ©sentent toujours de la mĂȘme maniĂšre parce que sinon, on les perd. Et l’enjeu, c’est de leur faire comprendre pourquoi c’est important d’analyser les stades.

Donc il ne faut pas trop trop les dégoûter.

[Benjamin] Oui, tout Ă  fait. Et d’autant qu’il faut, c’est un truc classique, vous envoyez le reporting, nous on le prĂ©sente mais ensuite, il circule. Le bouton transfĂ©rĂ©, ça existe sur les mails, ces bilans-lĂ  sont transfĂ©rĂ©s et donc, vous ne maĂźtrisez plus le contexte.

Donc c’est des gens qui le lisent sans prĂ©sentation orale et qui sont plus secs. Et donc, d’oĂč, je te rejoins complĂštement, il faut vraiment que les diffĂ©rents indicateurs soient clairs, spontanĂ©ment, surtout pour quelqu’un qui n’a Ă©videmment pas fait les calculs mais qui n’est pas expert du domaine. Il faut que ça ait du sens immĂ©diat.

[Gwen] Alors, on va pouvoir passer Ă  la derniĂšre partie oĂč on est plus sur vos petits conseils, les anecdotes, pourquoi pas. Alors tout d’abord, donc lĂ , on Ă©tait vraiment sur votre façon de faire, donc, pour vos clients. Je dis vous parce que du coup, vous aviez tous les deux Ă  peu prĂšs une mĂȘme façon de faire mais un peu diffĂ©rente aussi.

Donc, quel serait ton conseil, Benjamin, pour quelqu’un de novice qui ne s’y connaĂźt pas trop pour analyser ses rĂ©sultats sans prise de tĂȘte et de façon assez efficace, pas de façon trop fastidieuse quoi.

[Benjamin] Je reviens au dĂ©but de la discussion. En fait, si je reprends l’exemple de mon commerçant qui vend des paires de chaussures, donc, son mĂ©tier, c’est vendre des paires de chaussures. Ce n’est pas de regarder des indicateurs clĂ©s de performance sur ses rĂ©seaux sociaux.

je pars de cette base. Nous, c’est un peu toujours le raisonnement qu’on a. Alors, on ne s’adresse pas toujours Ă  ce mĂȘme type de profil mais c’est un raisonnement qui permet disons, d’avoir des choses claires.

Et donc, Ă  cette personne en particulier, je lui dirais, surtout, ne tombez pas dans le piĂšge. Il y a plein de piĂšges Ă  Ă©viter en fait. Mais le premier, c’est de choisir trop d’indicateurs et de changer d’indicateurs et les trois, connectez-les Ă  des objectifs prĂ©Ă©tablis.

Donc, Ă©videmment, lĂ , la discussion a lieu mais gĂ©nĂ©ralement, un profil comme ça va dire, mon objectif, c’est de vendre plus. OK, mais vendre plus, quel type de produit, selon quelle saison, etc. Et on va essayer de connecter intelligemment les choses.

Donc, ça, c’est vraiment les trois enseignements fondamentaux que je recommanderais. Nous, c’est comme ça qu’on fonctionne. Et par ailleurs, ne vous fiez pas forcĂ©ment Ă  la façon dont les rĂ©seaux sociaux prĂ©sentent les choses.

Il y a un exemple, il y en a plein, mais il y a un exemple qui a vraiment beaucoup frappĂ© et pour cause chez Facebook qui avait reconnu il y a quelques annĂ©es s’ĂȘtre trompĂ© sur les indicateurs de performance des vidĂ©os, ce qu’on appelle les vidĂ©os natives, celles qui sont publiĂ©es directement sur Facebook. Et il avait reconnu, je crois que c’Ă©tait en 2017, que cet indicateur de performance, donc le nombre de vues, Ă©tait surestimĂ© de 60 Ă  80 %. Donc, c’Ă©tait vraiment Ă©norme.

Et ça, ça remettait en cause tout un tas de business model qui avait Ă©tĂ© montĂ© sur les vidĂ©os Facebook. Donc, c’Ă©tait un gros problĂšme pour les gens qui avaient travaillĂ© lĂ -dessus, notamment les mĂ©dias, qui avaient beaucoup investi sur le sujet. Donc, ça, il faut avoir du recul par rapport Ă  ces indicateurs-lĂ .

Regardez la mĂ©thode, alors ça, c’est un petit peu de travail, mais Facebook, alors il me semble que ça a changĂ©, il faut vĂ©rifier, mais jusqu’Ă  il y a peu, Facebook comptait une vue sur ses vidĂ©os natives pour trois secondes de vidĂ©os natives. Donc ça, Ă©videmment, c’est un navigateur qui n’a, on va dire les choses franchement, aucune utilitĂ©. Si vous publiez une vidĂ©o ne serait-ce que de 30 secondes, qui est quand mĂȘme une vidĂ©o trĂšs courte, si la plupart des gens s’arrĂȘtent Ă  4 secondes, donc vous pouvez avoir 1000 vues, mais des gens qui s’arrĂȘtent Ă  4 Ă  5 secondes, ça n’a Ă©videmment aucune utilitĂ©.

Donc, il faut vraiment savoir interprĂ©ter par ailleurs les choses. LĂ , c’est un petit peu plus de travail fin, mais ne pas se contenter des chiffres qui sont donnĂ©s par les rĂ©seaux sociaux et essayer quand mĂȘme de creuser un peu et de voir comment tout ça est calculĂ©. Surtout que les plateformes aujourd’hui, elles donnent le dĂ©tail derriĂšre.

[Bryan] C’est-Ă -dire qu’elles vous disent vue de vidĂ©o 1000, mais aprĂšs derriĂšre, si on creuse, on peut avoir le dĂ©tail de vue de vidĂ©o Ă  25%, Ă  50%, Ă  75%. Donc, il faut vraiment aller au fond des choses. Tant qu’on est dans la partie conseils, ce que je pense que c’est important quand on veut se lancer, bon, ce n’est pas trop par oĂč commencer, donc on va choisir les indicateurs, ça on en a parlĂ©, mais on a toujours un peu besoin de se comparer et de savoir si nos stats sont bonnes.

Ça, c’est la question que tout le monde me pose, c’est est-ce que nos stats sont bonnes ? Qu’est-ce que tu penses des Ă©tudes pour se comparer ? VoilĂ , les Ă©tudes qui disent la performance moyenne d’une page Facebook en termes de taux d’engagement, c’est 5%.

Donc, en gros, si on est en dessous, on n’est pas bon et si on est au-dessus, on est bon. Qu’est-ce que t’en penses, toi ? Est-ce que tu aurais tendance Ă  le recommander Ă  un dĂ©butant ?

[Benjamin] Les moyennes ont ce gros problĂšme d’ĂȘtre des moyennes. Donc, on compare vraiment des business, on compare une grande marque agroalimentaire avec un commerçant de paire de chaussures et avec, je ne sais pas, un fermier, enfin, des exemples qui n’ont rien Ă  voir. Donc, ces moyennes-lĂ , ça donne une idĂ©e, mais je trouve que c’est vraiment trĂšs fragile comme indicateur.

Ce qui est beaucoup plus intĂ©ressant, nous, ce qu’on fait quand on peut, c’est qu’on compare Ă  des pages, je prends un exemple sur lequel on travaille en ce moment, une page LinkedIn, une grande marque d’agroalimentaire, et on compare sur des pages qui font le mĂȘme business, des grandes boĂźtes qui ont des tailles comparables. Un, qui font le mĂȘme business, et deux, qui ont des tailles comparables. Donc, en l’occurrence, des trĂšs grosses boĂźtes.

Par ailleurs, lĂ , nous, on a une page qui est spĂ©cifique Ă  un point de mĂ©tier de ce client, on ne compare pas sur les mĂȘmes boĂźtes qui font le mĂȘme business Ă  des boĂźtes qui ont une seule page, des grands groupes mondiaux qui ont une seule page. Vous voyez ce que je veux dire, c’est-Ă -dire qu’on compare vraiment les pages qui sont comparables. Un en taille, deux en sujet, et trois, si nous, on traite que, voilĂ , c’est une marque agroalimentaire qui traite de X sujets, enfin, qui fait X business, lĂ , en l’occurrence, on parle des semences professionnelles, on va travailler sur les pages qui traitent vraiment que de ce sujet-lĂ , et on va comparer Ă  ces pages-lĂ , histoire d’avoir des comparaisons comprĂ©hensibles et qui ont du sens.

Donc ça, c’est vraiment important et lĂ , c’est beaucoup plus fiable. Sur LinkedIn, en l’occurrence, on peut le faire, ce n’est pas le seul rĂ©seau social sur lequel on peut le faire parce que LinkedIn fournit ces chiffres-lĂ , ce qui est vraiment super pratique et lĂ , on a des indicateurs qui sont fiables. LĂ , on peut se comparer et interprĂ©ter le chiffre.

Je reprends ton exemple de 3,5% d’engagement. Est-ce que c’est bien, pas bien ? Au fond, je n’en sais rien du tout.

Si je me compare Ă  la concurrence, puisque disons les choses comme elles sont, mais avec des choses comparables, lĂ , on le sait, on peut se situer. Ok, je sais que la concurrence est plutĂŽt Ă  8,9, bon, j’ai quand mĂȘme une marge de manƓuvre de progrĂšs. À l’inverse, ça donne une tendance.

Si c’est des Ă©tudes sectorielles, lĂ , ça a beaucoup plus de sens, mais je n’en vois pas beaucoup.

[Bryan] Oui, il n’y en a pas beaucoup. Il y a un autre problĂšme au niveau des Ă©tudes, c’est qu’elles ne vont analyser que les mĂ©triques qui sont visibles. Si par exemple, tu veux comparer ton engagement Ă  ton concurrent, forcĂ©ment, tu ne vas pas le calculer de la mĂȘme maniĂšre.

Toi, tu vas le calculer avec des interactions qui sont invisibles mais que te donnent Facebook, genre les clics. Cette statistique-lĂ , tu ne la vois pas sur la page de ton concurrent. Il faut aussi construire son indicateur de comparaison sur des pages Ă©quivalentes.

Quand on n’est pas Ă©diteur d’une page, on n’a pas accĂšs Ă  l’adresse d’abonnĂ©s.

[Benjamin] on a accĂšs Ă  une toute petite minoritĂ©. En gĂ©nĂ©ral, ce qui se passe, c’est qu’on compare le nombre d’abonnĂ©s et l’engagement qui est calculĂ© d’une maniĂšre parfois douteuse. Je ne le jette pas Ă  la poubelle spontanĂ©ment parce que ça peut donner une idĂ©e mais je ne base pas du tout que sur cet indicateur.

Si il y a aussi un conseil Ă  retenir, c’est que ne faites pas ça seulement, en tout cas.

[Bryan] Toi, je suis honnĂȘte, je les jette totalement Ă  la poubelle les Ă©tudes. On compare plutĂŽt avec nos autres clients qui ont des caractĂ©ristiques similaires.

[Gwen] Quand tu peux faire ça, c’est pratique.

[Bryan] C’est le mieux. Quand on est dans une agence, c’est plus facile. Quand on est chez l’annonceur, on ne peut pas trop le faire.

[Gwen] Justement, je voulais demander quel serait ton conseil ? On a nos indicateurs, on sait comment analyser ces rĂ©sultats. Comment trouver des actions correctrices pour aller de l’avant et pour s’amĂ©liorer ?

Toujours assez basiquement parce que tu nous en as un peu parlĂ© dans la premiĂšre partie de comment toi, tu faisais. Pour quelqu’un qui voudrait le faire tout seul ?

[Benjamin] Le mieux dans ce cas, ce n’est pas le mieux, c’est ce qu’il faut faire. C’est ce qui est un point fondamental. C’est vraiment, comme tu disais, de partir sur des hypothĂšses.

Je vais communiquer sur ce sujet-lĂ  et sur ce sujet-lĂ  parce qu’il me semble que c’est des sujets que mon public recherche. Je vais analyser les choses trois mois plus tard. Si je m’aperçois que ce n’est pas le cas, comment faire ?

Il faut accepter qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas et qu’il faut rĂ©orienter. Ce n’est pas toujours simple, mais il faut l’accepter. Mon hypothĂšse n’Ă©tait pas bonne, il faut accepter la chose et je vais repartir sur d’autres hypothĂšses.

Essayer de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas. Ce n’est pas toujours le sujet qui est en cause parce qu’il y a le format, la façon dont je publie, le ton employĂ©, etc. Il y a plein de critĂšres Ă  analyser, mais en tout cas, repartir sur d’autres hypothĂšses et retester des choses.

De toute façon, le principe, c’est toujours de tester et de prolonger ce qui fonctionne, bien sĂ»r. Le principe, ce n’est pas de tout changer tout le temps, bien sĂ»r. Au contraire, de garder ce qui fonctionne et de le peaufiner, mais d’accepter aussi qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas et c’est parfois difficile, mais d’arrĂȘter, de repartir sur un bon pied avec d’autres hypothĂšses et rĂ©examiner plus tard.

[Bryan] C’est difficile, mais il faut aussi relativiser. On a cette chance dans notre mĂ©tier d’avoir beaucoup de statistiques qui nous permettent de faire Ă©voluer les choses, donc on peut tout de suite rĂ©ajuster s’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas parce qu’on n’a pas toujours dans les autres mĂ©tiers. LĂ , au moins, on n’avide pas Ă  l’aveugle.

[Gwen] Je pense qu’on mettra dans les notes de podcast les dĂ©finitions des diffĂ©rents indicateurs dont on a parlĂ©, comment on les calcule et tout ça parce que je pense qu’il y a des mots qui sont sortis spontanĂ©ment genre maitrise, Je pense que ça peut ĂȘtre utile pour certains.

[Benjamin] Oui, j’en ai une qui est assez parlante en la matiĂšre, qui est une vraie anecdote. Quand j’Ă©tais Ă  Paris, je bossais pour un grand client institutionnel, une administration qui est trĂšs connue des Français. On a commencĂ© Ă  travailler avec eux et sur les reportings, justement, les indicateurs clĂ©s de performance, ce qui a intĂ©ressĂ© sans surprise le client, c’Ă©tait la notoriĂ©tĂ©.

Non pas la notoriĂ©tĂ© en soi parce que ça, c’est un acteur qui est parfaitement connu de tout le monde, mais la notoriĂ©tĂ© sur Twitter en l’occurrence puisqu’on avait commencĂ© par Twitter, donc le nombre d’abonnĂ©s, la croissance du nombre d’abonnĂ©s. C’est un indicateur en soi, on en a parlĂ©. Nous, on a discutĂ©, on pensait qu’il fallait aller plus loin mais c’Ă©tait vraiment l’indicateur sur lequel il voulait se fonder et il n’en dĂ©bordait pas.

Donc on a fait les premiers reportings sur la croissance d’abonnĂ©s entre autres et du coup, en termes d’enseignements Ă©ditoriaux, on naviguait, lĂ  pour le coup, un petit peu Ă  l’aveugle parce qu’on ne savait pas vraiment, alors on pouvait regarder par nous-mĂȘmes mais lui, en tout cas, n’avait pas vraiment d’enseignement sur ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas, ce qui Ă©tait utile, ce qui n’Ă©tait pas utile, moins utile. Et puis un jour, le CM de ce client publie sur Twitter un truc, vraiment le truc qu’il ne fallait pas publier, une Ă©norme bĂȘtise, un appĂŽt Ă  Bad Buzz. Donc le Bad Buzz arrive tout de suite, on gĂšre la crise, ça se calme, bon ça se calme assez vite mais bon, c’Ă©tait quand mĂȘme une bonne frayeur qui a laissĂ© des dĂ©gĂąts et suite Ă  ça, on a discutĂ©, on a dit bon, c’est peut-ĂȘtre le moment de se reposer et on voit bien que regarder que la croissance d’abonnĂ©s, ça a quand mĂȘme un sens assez limitĂ© et ce qui est intĂ©ressant aussi, c’est de regarder les conversations puisque c’Ă©tait une administration de l’État qui est vraiment trĂšs sensible. Donc de regarder les conversations, quelles sont les critiques qui vous sont faites, quelles sont les questions qui vous sont adressĂ©es, etc.

Et ça, ça aide Ă  rĂ©orienter Ă©ditorialement les choses et Ă  justement Ă©viter ce genre de bĂȘtises lĂ , de choses trap. Donc suite Ă  cette discussion, l’exemple Ă©tait tellement Ă©norme, ce Bad Buzz a Ă©tĂ© tellement prĂ©judiciable Ă  l’institution qu’on s’est vite mis d’accord sur ok, maintenant on va agrĂ©menter nos reporting d’analyse de conversation qui ne sont pas un indicateur fourni d’emblĂ©e par les rĂ©seaux sociaux, ça lĂ  pour le coup, on remonte Ă  ce qu’on disait tout Ă  l’heure, il faut le faire de maniĂšre artisanale. Regarder chaque mois les mentions, qu’est-ce qu’on nous adresse comme message, essayer de cadrer un peu les choses, de voir quels sont les sujets, etc. Donc on a vraiment amĂ©liorĂ© trĂšs nettement nos reporting et ce qui nous permettait de savoir, encore une fois, Ă©ditorialement, parce que pour moi, c’est vraiment le point clĂ©, qu’est-ce qu’il fallait aborder comme sujet, qu’est-ce qui intĂ©ressait moins le public et comment il fallait les aborder.

Par exemple, dans des administrations sensibles ou des clients sensibles, ça compte beaucoup, la façon dont on s’exprime, les formats qu’on utilise, etc. Donc ça, c’est vraiment, ça a Ă©tĂ© vraiment un pivot, alors c’Ă©tait un mal pour un bien, en fait, qui nous a permis d’Ă©voluer vraiment d’un coup, mais de façon, vraiment, c’Ă©tait une marche assez haute, quoi, qui a Ă©tĂ© une prise de conscience chez le client, que nous on avait dĂ©jĂ , mais que les conversations et l’analyse calient et pas que statistiques de la notoriĂ©tĂ©, ça compte vraiment Ă©normĂ©ment dans le succĂšs de ce qu’on fait sur ce rĂ©seau social comme sur d’autres.

[Gwen] TrĂšs bien. Eh bien, merci pour cette anecdote.

[Benjamin] Donc voilĂ , je n’ai pas citĂ© le client parce que je n’ai pas envie de… C’est un souvenir douloureux, on va dire. Mais voilĂ , je pense que lĂ , c’est facile de le retrouver.

Mais voilĂ , c’est vraiment un… C’est des moments de crise, en fait, mais dont il faut profiter pour rĂ©orienter les choses. Ça a dĂ» vous arriver aussi.

Alors, dans la tempĂȘte, ce n’est pas le moment, mais aprĂšs, c’est vraiment des sources de progrĂšs. Nous, on l’a vraiment vĂ©cu comme ça. Une crise Ă©levateur, parfois.

Oui, tout Ă  fait, oui.

[Gwen] TrĂšs bien. Bon, il va ĂȘtre temps de passer Ă  la conclusion puisqu’on a dĂ©jĂ  largement dĂ©passĂ© le temps. Donc, comme Ă  chaque fois, est-ce que tu pourrais conclure ce sujet en trois mots ou en trois phrases ?

[Benjamin] Alors, le premier, moi, qui me semble vraiment important, c’est le choix. La sĂ©lection, on peut le dire autrement. Donc, vraiment sĂ©lectionner, que vous soyez un petit commerçant ou une trĂšs grosse boĂźte multinationale.

Dans tous les cas, c’est vraiment important de sĂ©lectionner ces indicateurs et d’en sĂ©lectionner un nombre limitĂ©. C’est trĂšs tentant, c’est un piĂšge. Il y en a plein, comme je l’ai dit, mais c’est un piĂšge de sĂ©lectionner trop d’indicateurs et de dire je vais me gaver de chiffres et je vais faire un peu d’esbrouf.

Il faut dire les choses honnĂȘtement. À un moment, les chiffres servent aussi s’il y en a trop Ă  obscurcir les choses, en fait. Et on a l’impression d’un succĂšs parce qu’on a un fort taux de croissance d’un indicateur puis le mois prochain, un fort taux de croissance d’un autre indicateur.

Donc, les choses sont incomparables et on est complĂštement noyĂ©. On ne peut pas tirer d’enseignements clairs. Donc, il faut trouver des indicateurs qui correspondent, qui serviront Ă  Ă©valuer l’objectif que vous vous ĂȘtes fixĂ©.

Sinon, vos indicateurs ne servent Ă  rien. Encore une fois, si moi, je suis commerçant de chaussures, j’ai reçu beaucoup de, je ne sais pas quoi, un type de chaussure, des sandales, je vais Ă©videmment mettre les indicateurs de performance au regard de mon objectif de vendre ces paires de sandales. Donc, je vais rĂ©orienter mon calendrier de publication et je vais regarder surtout quelles sont, si ces publications liĂ©es Ă  ce type de produit fonctionnent.

C’est un indicateur en soi qui va me permettre d’apprĂ©cier si oui ou non, les choses fonctionnent et de rĂ©orienter les choses. Évidemment, c’est toujours ça le but, de regarder les choses et de rĂ©orienter si nĂ©cessaire. Sinon, ce n’est pas utile.

Ce n’est pas juste, disons, un plaisir Ă  les indicateurs pour se faire plaisir et voir si ça fonctionne. C’est justement le dernier mot que je voulais mettre. Alors, je suis dĂ©solĂ©, c’est un mot anglais.

Les Vanity Metrics, on peut le dire en français, c’est les indicateurs pour se faire mousser. On va dire des choses comme ça. Ça, c’est hyper simple.

Vous trouverez toujours, mĂȘme si c’est un mois catastrophique, un indicateur qui est en forte croissance. C’est quasiment obligatoire, sauf vraiment si tout va mal, mais c’est rare. Donc ça, c’est les indicateurs, c’est le plus gros piĂšge dans lequel tomber, c’est de choisir les indicateurs qui nous font plaisir.

C’est un peu les indicateurs cĂąlins. On va se faire plaisir, ça rassure, mais ça ne nous donne aucune information utile. Un, parce qu’on les change chaque mois et qu’on ne peut pas les comparer, on en a dĂ©jĂ  parlĂ©.

Et deux, parce qu’en fait, on le choisit uniquement parce qu’il est bon. Et en fait, un indicateur, il ne faut pas uniquement le choisir, pas du tout le choisir parce qu’il est bon, il faut le choisir parce qu’il est pertinent au regard de l’objectif et surtout, encore une fois, conserver ses indicateurs dans le temps. Donc voilĂ , c’est vraiment les trois mots que je pense qui me semblent importants, ce qu’on a rĂ©pĂ©tĂ© un peu pendant tout le post-cast.

Mais si vraiment, c’est quelque chose Ă  retenir, c’est ça. Choisissez des indicateurs pertinents au regard de l’objectif et ne tombez pas dans le piĂšge de choisir des indicateurs qui vont bien parce qu’ils vont bien. C’est un piĂšge typique.

[Gwen] TrĂšs bien. Alors voilĂ , merci pour ta prĂ©sence aujourd’hui. Merci Ă  toi aussi, Bryan.

[Bryan] C’est vrai.

[Gwen] Nous, on se retrouve trÚs bientÎt pour un prochain podcast. Benjamin, pourquoi pas, un de ces quatre, se revoir pour une prochaine thématique. Je vous dis bonne journée à tous les deux.

Bonne journĂ©e Ă  nos auditeurs et Ă  trĂšs bientĂŽt pour un prochain Ă©pisode du Pod. Quelques mots avant de se quitter. Tout d’abord, vous pouvez retrouver cet Ă©pisode sur le blog de l’agence www.keepitsimple.fr, rubrique podcast, ou sur nos rĂ©seaux sociaux. Ensuite, n’hĂ©sitez pas Ă  nous faire vos retours sur le Pod en nous Ă©crivant Ă  l’adresse podcast arrobasouest.digital. Nous serions ravis de savoir ce que vous aimez, ce que nous pourrions amĂ©liorer, les thĂ©matiques qui vous intĂ©ressent ou les invitĂ©s que vous voudriez entendre. Merci beaucoup pour cet Ă©change. Je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt.

À trĂšs bientĂŽt pour un nouvel Ă©pisode du Pod.

 

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À propos Gwendoline Moreau

Je conseille et accompagne les clients de l’agence Ouest Digital (entreprises, collectivitĂ©s et associations) dans le dĂ©veloppement de leur prĂ©sence sur les mĂ©dias sociaux. Je contribue Ă©galement Ă  la stratĂ©gie de communication social media de l'agence et Ă  la crĂ©ation de nouveaux projets internes.

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