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đŸ€˜ Rencontre avec Eric Perrin, un Responsable Communication « d’enfer »

Aujourd’hui, nous vous proposons une nouvelle interview du pOD : une rencontre avec Eric Perrin, Responsable communication du Festival Hellfest Open Air. Retrouvez ci-dessous les principaux Ă©lĂ©ments abordĂ©s durant cet Ă©pisode de notre podcast dĂ©diĂ© au social media, ainsi que diffĂ©rents liens et ressources utiles pour dĂ©couvrir notre invitĂ© et son mĂ©tier.

Écouter l’épisode

 

Qui est Eric Perrin ?

Pour ce nouvel Ă©change, nous vous proposons de rencontrer Eric Perrin. C’est lui qui se cache derriĂšre, notamment, la stratĂ©gie social media du Festival de musiques extrĂȘmes : le Hellfest. Nous sommes allĂ©s Ă  sa rencontre pour parler de lui, de son parcours, de son quotidien et de sa relation avec les rĂ©seaux sociaux et la musique.

Sa passion pour le mĂ©tal remonte Ă  l’adolescence. Il se destinait Ă  une carriĂšre dans l’informatique, comme beaucoup d’adolescents fans de jeux vidĂ©o. C’est pourquoi aprĂšs le Bac, il part en DUT services et rĂ©seaux de communication, avec une spĂ©cialitĂ© en dĂ©veloppement web et graphisme. Lors de son premier stage, il mixe ses Ă©tudes et sa passion pour la musique, en participant Ă  l’organisation d’un festival itinĂ©rant.

Il poursuit ensuite en licence informations et communication et dĂ©couvre le monde des associations Ă©tudiantes. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’il commence Ă  apprendre Ă  organiser des concerts : faire une affiche, la programmation, trouver des prestataires techniques, une salle, etc.

Puis, lors de son master en communication, il effectue deux stages en community management et c’est son stage de fin d’études qui lui ouvre les portes du Hellfest, en tant qu’assistant chargĂ© de communication et de production. AprĂšs plusieurs expĂ©riences professionnelles dans le milieu de l’évĂ©nementiel musical, il est de retour au Hellfest depuis 2020 en tant que Responsable communication.

Et croyez-moi, les anecdotes d’Eric sur son mĂ©tier et son quotidien au Hellfest, sont toutes plus intĂ©ressantes les unes que les autres.

Les intervenants sur cet Ă©pisode de podcast sont :

Au programme de cet Ă©pisode

Vous ĂȘtes Community Manager ou Social Media Manager, et vous avez envie de dĂ©couvrir les parcours professionnels de vos confrĂšres et consƓurs ?

Dans cet Ă©pisode, voici ce que nous partageons avec vous :

  • Le parcours d’Eric et comment il en est arrivĂ© Ă  exercer ce mĂ©tier
  • Son quotidien en tant que Responsable Communication d’un festival qui attire 60 000 personnes par jour
  • Ses missions & son organisation, notamment en matiĂšre de rĂ©seaux sociaux
  • Ses relations avec ses Ă©quipes, prestataires et partenaires
  • Ce qu’il aime le plus dans son mĂ©tier

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Transcription de l’épisode

[Gwen] Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, et bienvenue sur le Pod. Nous sommes ravis de vous retrouver avec un nouvel Ă©pisode Interview. Pour cet Ă©change, nous sommes allĂ©s Ă  la rencontre d’Eric Perrin, qui gĂšre les rĂ©seaux sociaux du renommĂ© Hellfest.

Il nous a parlĂ© de lui, de son parcours, de son quotidien et de sa relation avec les rĂ©seaux sociaux et la musique. Sa passion pour le mĂ©tal remonte Ă  l’adolescence. Il se destinait Ă  une carriĂšre dans l’informatique, comme tout adolescent fan de jeux vidĂ©o.

C’est pourquoi, aprĂšs le bac, il part en DUT, services et rĂ©seaux de communication, avec une spĂ©cialitĂ© en dĂ©veloppement web et graphisme. Lors de son premier stage, il mixe ses Ă©tudes et sa passion pour la musique en participant Ă  l’organisation d’un festival itinĂ©rant. Il poursuit ensuite en licence Information et Communication et dĂ©couvre le monde des associations Ă©tudiantes.

C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’il commence Ă  apprendre Ă  organiser des concerts, faire une affiche, la programmation, trouver des prestataires techniques, une salle, etc. Puis, lors de son master en communication, il effectue deux stages en Community Management et c’est son stage de fin d’études qui lui ouvre les portes du Hellfest en tant qu’assistant chargĂ© de communication et de production. AprĂšs plusieurs expĂ©riences professionnelles dans le milieu de l’évĂ©nementiel musical, il est de retour au Hellfest depuis 2020 en tant que responsable communication.

Et croyez-moi, les anecdotes d’Eric sur son mĂ©tier et son quotidien au Hellfest sont toutes plus intĂ©ressantes les unes que les autres. Allez, je vous laisse avec l’épisode pour en dĂ©couvrir plus. Bonjour Ă  toutes et Ă  tous.

Aujourd’hui, je suis avec Bryan. Bonjour Bryan.

[Bryan] Bonjour Gwen. [Gwen] Tu vas bien ? [Bryan] Trùs, trùs bien. On est dans un lieu qui est plutît cool. On va pouvoir en parler un petit peu d’ailleurs aujourd’hui.

Vraiment, ça vaut le détour.

[Gwen] Oui, c’est vrai, c’est trĂšs joli. Et effectivement, on n’est pas ici par hasard. On est ici parce que nous sommes venus Ă  la rencontre d’un invitĂ©.

Donc, bonjour Eric.

[Eric] Bonjour. [Gwen] Tu vas bien ? [Eric] Eh bien, super. [Gwen] Merci beaucoup Ă  toi de nous accueillir ici. [Eric] Eh bien, c’est avec grand plaisir. [Gwen] Je peux te laisser dire oĂč est-ce que tu nous accueilles ? [Eric] Eh bien, oui, on est au siĂšge de Hellfest Productions. C’est l’association qui organise le festival Hellfest Ă  Clisson tous les ans depuis 2006. Ce sont nos bureaux de production Ă  l’annĂ©e qui permettent de nous rĂ©unir avec tous les salariĂ©s permanents, de chapeauter un peu toute l’organisation du festival.

Parce que mĂȘme si le festival a lieu qu’une fois par an, pendant quatre jours, c’est un travail de longue haleine et de toute l’annĂ©e, voilĂ . D’autant plus qu’il y a maintenant plusieurs activitĂ©s qui s’y rattachent. Donc, oui, c’est un peu notre QG, on va dire.

Notre lieu aussi d’un peu de vie, oĂč on peut accueillir aussi des bĂ©nĂ©voles, des partenaires, des mĂ©cĂšnes, notamment Ă  l’occasion de petites soirĂ©es. C’est un lieu qui nous permet de nous retrouver et de plancher, on va dire, toute la partie organisationnelle qui incombe au festival.

[Gwen] Super. On aura l’occasion d’en reparler de toute cette partie sur ton travail. Donc dĂ©jĂ , pour commencer, je vais te laisser faire une petite prĂ©sentation.

Si tu peux nous donner ton prĂ©nom, on l’a dĂ©jĂ  eu, ton nom, l’entreprise dans laquelle tu travailles. Du coup, ça, on le sait dĂ©jĂ . Mais depuis combien de temps tu es lĂ ?

Et puis ton poste et rapidement à quoi ça consiste? On rentrera plus dans le détail aprÚs.

[Eric] Ouais, donc je suis Éric Perrin, salariĂ© depuis janvier 2020 au sein de Hellfest Productions, l’association qui organise le Hellfest. Et je suis directeur communication du festival, avec plusieurs casquettes aussi, une partie un peu aussi programmation, parce que je m’occupe maintenant aussi des premiers slots sur les scĂšnes principales du festival en collaboration avec Ben, le patron du Hellfest. Et donc voilĂ , j’ai un rĂŽle, on va dire, de chapeauter tout ce pĂŽle communication Ă  l’intĂ©rieur du festival qui va, on va dire, de la gestion, toute la partie des supports qu’on peut trouver sur le web, sites internet, rĂ©seaux sociaux, la communication plus classique print avec tout ce qui est programme, affichage, voilĂ , chat d’espace aussi.

Et une partie aussi relation presse, voilĂ , relation avec les mĂ©dias. Et puis notamment aussi une partie, on va dire, avec notre Ă©quipe de graphistes qu’on a en interne, parce qu’on a une particularitĂ© au Hellfest, c’est qu’on a deux salariĂ©s Ă  temps plein qui sont vraiment sur la partie graphique, ce qui nous donne un peu une flexibilitĂ© et un confort pour permettre de produire des contenus toute l’annĂ©e et aussi toute une ligne de merchandising qui nous permet d’ĂȘtre prĂ©sent toute l’annĂ©e sur des temps forts et sur des temps un peu moins forts, on va dire, pour le Hellfest.

Donc voilĂ , j’ai sous ma responsabilitĂ© trois personnes en direct, donc une personne qui est plus sur la partie opĂ©rationnelle de la communication, qui est Alphonse, qui est chargĂ© de communication, et je travaille aussi avec Greg et Mosh, qui sont nos deux graphistes, qui sont sur la partie graphique, un qui est plus spĂ©cialisĂ©, on va dire, print, et l’autre qui est plus sur la partie vidĂ©o, animation, motion, voilĂ .

[Gwen] Ok, super complet. [Eric] Ouais, assez complet, et ce qui est aussi intĂ©ressant dans ce mĂ©tier, c’est que mĂȘme si on a un temps fort dans l’annĂ©e, il y a aussi des temps forts diffĂ©rents dans la communication, comme on le sait dans la plupart des Ă©vĂ©nements. Donc je suis pas mal aussi en lien avec la partie, avec mes collĂšgues Ă  la billetterie, pour notamment tout ce qui est gestion de l’annonce des mises en vente, puisque chez nous, c’est un gros temps fort, on va dire, comme on est trĂšs attendus. En lien aussi avec mes collĂšgues, bien sĂ»r, la programmation, pour rĂ©cupĂ©rer toutes les informations, pour que nous derriĂšre, on puisse valoriser justement ce travail de dĂ©frichage et de programmation.

Et puis une partie, on va dire, plus axĂ©e sur aussi la partie Ă©vĂ©nementielle, que j’ai rĂ©cupĂ©rĂ©e un peu aussi en cours d’annĂ©e, pour toute l’organisation de la warm-up, notamment. Donc c’est une tournĂ©e un peu, un tour de France, on va dire, du Hellfest, qu’on organise courant, dans le premier trimestre de l’annĂ©e qui suit un Hellfest, on va dire. Et qui nous permet de garder ce lien et cette relation qu’on a aussi avec les festivaliers, ce cĂŽtĂ© humain qu’on essaie d’entretenir.

Donc le but de la warm-up, en fait, c’est de partir avec un tourbus, les deux artistes, et on sillonne un peu les salles de France et de Navarre en proposant une soirĂ©e qui plonge un peu dans l’ambiance du Hellfest, mĂȘme si on ne peut pas ramener tous les dĂ©cors dans un tourbus. On essaie au maximum de faire profiter de l’ambiance du Hellfest aux mĂ©talleux qui sont dissĂ©minĂ©s un peu partout en France. Et ça permet aussi Ă  celles et ceux qui n’ont pas rĂ©ussi Ă  avoir des places quand mĂȘme d’avoir un bout de Hellfest prĂšs de chez eux.

[Gwen] Et est-ce que lĂ , du coup, c’est un accĂšs libre ? [Eric] Alors oui, c’est plus des salles, on va dans des salles type SMAC, des scĂšnes de musiques actuelles qui sont un peu rĂ©parties sur tout le territoire. Et c’est le prix d’un concert classique. Donc on est sur un aperçu de ce que peut ĂȘtre le Hellfest, notamment en termes de programmation artistique, de ce qu’on a envie de dĂ©fendre aussi comme valeur et comme projet artistique.

Donc voilĂ , c’est un aperçu de ce que peut ĂȘtre le Hellfest. Mais bien sĂ»r que notre cƓur de mĂ©tier, c’est un Ă©vĂ©nement pendant 4 jours avec 60 000 personnes par jour. Donc voilĂ , c’est difficile de transposer un peu partout en France et on ne veut pas non plus rentrer dans cette logique d’en faire un dans chaque ville.

[Gwen] Ça marche. Je te propose qu’on revienne sur la partie Hellfest aprĂšs. Puisque nous, ce qui nous intĂ©resse aussi, c’est toi, ton parcours et qu’est-ce qui a fait qu’aujourd’hui, t’en es lĂ .

Du coup, est-ce que tu peux me parler un petit peu de ton parcours, je ne sais pas si dĂ©jĂ , dĂ©jĂ , petit, tu pensais qu’un jour tu pourrais faire ce travail aujourd’hui, ou en tout cas quelque chose qui s’en rapproche, mĂȘme si tu n’as pas une idĂ©e super prĂ©cise Ă©tant petit.

[Eric] Alors non, pas du tout. Moi, je m’étais plus imaginĂ© une carriĂšre, j’ai rĂȘvĂ© d’ĂȘtre pilote, pilote de chasse parce que j’ai un pĂšre militaire et j’ai toujours Ă©tĂ© fascinĂ© par les avions, tout ça, et en fait, je n’ai pas pu aller dans cette voie. Par contre, j’ai un peu eu le dĂ©clic de la musique fin collĂšge, dĂ©but lycĂ©e, avec toute la vague nĂ©o-metal Ă  l’époque, les Corning Biscuit, Deftones, Linkin Park, etc.

Tous les Slipknot, tout ça, je suis tombĂ© en plein dedans Ă  fond. J’avais le baladeur Ă  l’époque, le compact disque, et encore le CD, j’ai fait la transition CD MP3, mais j’avais le compact disque dans le sac, et quand tu prenais des boss en vĂ©lo, ça sautait. J’ai l’impression de parler comme un boomer.

J’ai 35 ans, je prĂ©cise. DĂ©but des annĂ©es 2000, toute cette pĂ©riode-lĂ , hyper riche dans cette scĂšne mĂ©tal, ce renouveau du nĂ©o-metal. Je suis tombĂ© un peu dedans, j’ai fait un bac ES au lycĂ©e, et je me dessinais plus une carriĂšre dans l’informatique puisque j’aimais bien les ordinateurs aussi, j’étais tombĂ© dans la partie jeux vidĂ©o, et puis ça n’a pas trop matchĂ© la partie informatique.

AprĂšs le bac, je suis parti dans un dĂ©butĂ© services et rĂ©seaux de communication. On Ă©tait Ă  l’époque, l’iPhone n’existait pas vraiment encore, donc les sites internet c’était surtout ordinateurs, trafiquer encore tout ce qui Ă©tait HTML, PHP, tout ça. Je suis parti dans cette voie dĂ©veloppement web, mais aussi une partie graphisme dans cette formation qui Ă©tait assez complĂšte.

C’était assez intĂ©ressant, ça a permis de voir tous les mĂ©tiers liĂ©s au web, donc ça va du graphisme au dĂ©veloppement, ou mĂȘme jusqu’au rĂ©seau, comment fonctionne un rĂ©seau informatique, etc. Je devais faire un stage Ă  la fin de ce fameux DUT, que j’ai fait Ă  Blois, en rĂ©gion centre. À l’époque, je commençais aussi Ă  traĂźner un peu plus en concert, Ă  avoir des potes qui faisaient de la musique, etc.

Donc, je traĂźnais pas mal dans les petits concerts, les petits cafĂ©s, etc. Et je me disais, c’est cool quand mĂȘme si j’arriverais un peu Ă  mixer ce cĂŽtĂ© mĂ©tier et passion, on va dire. J’avais toujours quand mĂȘme cet objectif de trouver un mĂ©tier qui me plaisait, mĂȘme si je ne savais pas encore quoi Ă  l’époque.

Et donc, je suis arrivĂ©, j’ai trouvĂ© un stage dans une structure qui n’existe plus, mais qui s’appelait Culture au Centre, une structure montĂ©e par la rĂ©gion Centre-Val-de-Loire, qui organisait un festival itinĂ©rant qui s’appelait Eccentrique, dans toute la rĂ©gion centre. Et ça mĂ©langeait art de rue, cirque, musique, exposition. C’était un peu un meeting pot de plusieurs choses qu’on peut retrouver dans la culture en gĂ©nĂ©ral, cinĂ©ma aussi, etc.

C’est un festival qui Ă©tait gratuit, qui se dĂ©plaçait de ville en ville chaque week-end. j’étais tombĂ© un peu par hasard en me baladant Ă  OrlĂ©ans, la ville oĂč je suis originaire. Et donc, j’ai un peu au culot, j’ai un peu postulĂ© sans trop savoir non plus ce que c’était, ce que ça faisait et tout, et puis j’ai Ă©tĂ© acceptĂ©.

Donc, ça m’a permis d’avoir un peu un pied dans cette partie culturelle, Ă©vĂ©nementielle, de comprendre aussi qu’il y avait tous les mĂ©tiers au niveau de la culture, il y avait vraiment un visier, des assos, des structures qui organisaient des choses. C’était vraiment un mĂ©tier d’organiser des Ă©vĂ©nements. Donc, j’ai un peu compris ce systĂšme-lĂ .

AprĂšs ce premier stage, ce premier pied, on va dire, dans le milieu de la culture, je me suis dit qu’il y avait peut-ĂȘtre un truc intĂ©ressant. Moi, je suis plus axĂ© musique, cinĂ©ma, ou art de la rue, etc. Je me suis dit qu’il y avait peut-ĂȘtre des structures aussi qui organisent des festivals, des concerts, et puis ils ont besoin de gens pour travailler dans la com, puisque du coup, la formation Ă©tait un peu axĂ©e sur la partie communication.

C’est comme ça qu’au fur et Ă  mesure, je suis arrivĂ© dans ce milieu-lĂ . J’ai enchaĂźnĂ© ensuite avec une licence infocom traditionnelle Ă  Bordeaux. C’est lĂ  oĂč je suis rentrĂ© un peu plus dans le milieu de l’associatif, parce qu’à Bordeaux, c’était en 2009, fin des annĂ©es 2000, il y avait un peu un vivier associatif qui se montait, avec pas mal d’organisations de concerts dans des cafĂ©s, dans des petites salles.

À l’époque, dans l’asso Ă©tudiante de licence, il y avait un projet d’organisation de concert. Je suis rentrĂ© dans l’asso Ă©tudiante en me positionnant sur ce projet, en me disant que j’ai envie d’apprendre comment on organise un concert, comment ça se passe, etc. Ça a matchĂ©.

Je me suis retrouvĂ© Ă  ĂȘtre Ă  la tĂȘte de ce projet. Il faut faire la fiche, gĂ©rer la programmation, trouver des prestataires techniques, une salle, etc. Apprendre un peu les ficelles du mĂ©tier de l’organisation d’un concert.

Ça a Ă©tĂ© une belle premiĂšre expĂ©rience, avec des petits ratĂ©s, on ne va pas se mentir, mais c’est comme ça aussi qu’on apprend. AprĂšs, j’ai enchaĂźnĂ© avec un master communication. C’est lĂ  oĂč je me suis dit que j’avais vraiment envie de faire ça, de travailler dans une structure culturelle, musicale, et de faire un peu la com’ parce que ça me plaisait aussi ce cĂŽtĂ© graphique, promouvoir un concert, expliquer pourquoi il faut venir, etc.

Je ne suis pas quelqu’un non plus de train manuel, donc la partie technique, ça ne me branchait pas trop. Je ne suis pas bon musicien non plus, donc niveau artistique, il n’y avait rien à faire. Donc voilà, il me restait la com’ là-dessus.

J’ai enchaĂźnĂ© un master de communication toujours Ă  Bordeaux. C’est Ă  la fin, juste avant le master, je devais faire un stage en licence dans le milieu du travail. J’ai trouvĂ© un stage Ă  la mairie d’OrlĂ©ans qui organisait Ă  l’époque un festival qui s’appelait Jourji, qui Ă©tait organisĂ© dans un lieu du centre-ville.

C’est un festival de 5000 personnes. C’est lĂ  oĂč j’ai pu commencer Ă  faire notamment du community management puisque c’était 2010, c’était un peu l’époque dĂ©but de Facebook. On a commencĂ© Ă  dĂ©couvrir ce que c’était Facebook, ça venait des Etats-Unis, c’était gĂ©nial.

Tout le monde avait ça Ă  la fac aux US, donc on commençait Ă  comprendre qu’il y avait des choses Ă  faire sur Facebook, qu’on pouvait utiliser ça comme un nouveau vecteur de communication, utiliser les rĂ©seaux pour parler aux gens, leur dire tel Ă©vĂ©nement, etc. C’est lĂ  oĂč j’ai aussi appris des bases en vidĂ©o, en motion, etc. Et puis aprĂšs, en 2011, premiĂšre annĂ©e de master, j’ai enchaĂźnĂ© avec un autre stage dans un festival qui s’appelait Terre du son.

J’avais commencĂ© Ă  entendre parler d’un petit festival de mĂ©tal qui avait lieu Ă  cĂŽtĂ© de Clisson, qui faisait beaucoup de bruit justement en 2010 parce que c’est l’annĂ©e oĂč une affiche Ă©tait sortie avec je me souviens encore de la campagne de com, c’était un espĂšce de loup-garou qui Ă©tait dans les champs de blĂ© et qui avait fait un peu hurler les associations chrĂ©tiennes traditionnalistes menĂ©es notamment par Christine Boutin qui avait fait pas mal de bruit dans le milieu politique. Et il y avait un dĂ©putĂ© Ă  l’époque Patrick Roy, avait dĂ©fendu justement le Hellfest Ă  l’AssemblĂ©e Nationale avec un discours assez poignant et assez


enfin qui est encore disponible en ligne si vous voulez l’écouter. VoilĂ , qui dĂ©fendait justement l’exception culturelle française, le fait qu’on avait la chance d’avoir en France une scĂšne mĂ©tal hyper riche avec des groupes comme Le JĂ©ram, Asisteria et un festival qui commençait Ă  prendre de l’ampleur en Europe qui s’appelait le Hellfest et qui avait lieu tous les ans Ă  Clisson. Donc c’est lĂ  oĂč je suis commencĂ© Ă  tomber un peu lĂ -dedans Ă  m’enseigner Ă  faire le Hellfest donc j’avais pas beaucoup de soins Ă  l’époque donc aller en festival c’était un peu compliquĂ© et puis c’était loin de Bordeaux, en dessous de Nantes, voilĂ , etc.

Et on s’est quand mĂȘme chauffĂ© avec des potes pour y aller en 2011 donc c’est lĂ  oĂč je suis arrivĂ© en festivalier. Alors pour la petite info du coup je m’étais dit bah ouais pour 2011 je vais aussi faire mon stage de premiĂšre annĂ©e de master lĂ -bas peut-ĂȘtre ça pourrait ĂȘtre cool donc c’est lĂ  oĂč j’ai rencontrĂ© pour la premiĂšre fois Johan Le Neuvet donc qui est le co-fondateur du Hellfest VoilĂ  j’avais fait un petit entretien avec lui malheureusement ça avait pas pu le faire parce que au niveau de mes dates de stage c’était un peu compliquĂ© et puis je m’étais dit mon objectif c’est quand mĂȘme de faire un stage lĂ -bas, un de ces quatre quoi et je me suis dit c’est pas plus mal je vais y aller en festivalier comme ça je vais dĂ©couvrir un peu le festival d’un point de vue vraiment public et puis ça me donnera certainement des armes et des infos pour l’annĂ©e d’aprĂšs pour retenter ma chance donc je l’ai fait en festivalier 2011 Ă  cĂŽtĂ© de ça je suis allĂ© en stage dans un festival qui s’appelle Terre du Son Ă  Tours donc ça m’a permis encore d’acquĂ©rir une nouvelle compĂ©tence de dĂ©couvrir un peu plus creuser encore ce cĂŽtĂ© plus management enfin community management relations presse aussi un peu et puis vient 2012 derniĂšre annĂ©e de master stage de six mois Ă  faire donc un peu plus gros avec un mĂ©moire et tout etc Ă  rendre et donc c’est lĂ  oĂč j’ai tentĂ© direct ma chance Ă  Hellfest et j’ai Ă©tĂ© acceptĂ© Ă  l’époque donc c’est un peu cette pĂ©riode qui m’a fait rentrer vraiment dans le Hellfest je suis arrivĂ© avec plein d’idĂ©es parce qu’à l’époque on travaillait encore avec une street team donc comme le festival n’était pas complet il fallait aussi le faire dĂ©couvrir un peu Ă  tout le monde donc en fait on avait dans chaque ville de France un rĂ©fĂ©rent communication qui dĂ©posait des flyers allait coller les affiches dans les bars dans les magasins un peu rock skate, les sketch shop etc qui allait Ă  la sortie des concerts distribuer des flyers etc donc c’était vraiment un peu les petites mains de Londres qui allaient promouvoir et prĂȘcher la bonne parole du festival donc une des missions de mon stage en 2012 c’était de gĂ©rer cette Ă©quipe donc c’était hyper intĂ©ressant et puis toujours dans cette Ăšre de dĂ©veloppement des rĂ©seaux sociaux qui prenaient de plus en plus de place et que je suivais un peu aussi pas mal donc c’est lĂ  oĂč je me suis dit il y a peut-ĂȘtre un truc Ă  faire sur les festivals comment on peut couvrir un festival sur les rĂ©seaux parce que nous on avait, une fois que le festival commence il n’y a plus tellement d’objectif de ramoter les gens et de vendre du billet, c’est plus de comment on arrive Ă  leur faire vivre le truc mais Ă  l’époque tout le monde n’avait pas encore de smartphone l’habitude mobile n’était pas comme elle est maintenant mais il y avait quand mĂȘme ce truc de se dire on va essayer de faire suivre un peu le festival Ă  travers les rĂ©seaux sociaux comme une sorte de fil rouge c’était l’époque aussi un peu oĂč les blogs existaient encore pas mal mais c’était un peu en dĂ©but de chute parce que justement tout le monde commençait Ă  arriver un peu sur les rĂ©seaux et puis voilĂ  et donc aprĂšs aprĂšs ce super stage Welfest il Ă©tait temps de chercher du boulot j’ai trouvĂ© un taf au Zenith de Paris en tant qu’assistant communication et commercial donc j’ai fait ça pendant un an ça m’a permis de dĂ©couvrir un peu plus le monde de la musique dans une salle Ă  travers le fonctionnement avec des producteurs, des agents donc des producteurs qui organisent des concerts dans des salles donc comprendre un peu tout l’écosystĂšme de la musique donc j’ai fait un an lĂ -bas, bon aprĂšs c’est Paris ça m’a pas forcĂ©ment plu, la ville en elle-mĂȘme donc je suis vite parti au bout d’un an et je suis parti aprĂšs dix mois au Canada pour faire un permis vacances travail donc ça m’a permis de un peu de dĂ©couvrir une nouvelle culture une nouvelle façon de penser, de fonctionner etc j’ai continuĂ© dans des petits assos lĂ -bas d’organisation de concerts pour garder un peu ce lien avec la musique et je suis revenu en 2015 en France, c’est lĂ  oĂč je suis revenu sur OrlĂ©ans j’ai travaillĂ© en tant que chargĂ© de projet dans une agence Ă©vĂ©nementielle et je suis revenu au bout d’un an dans le milieu de la musique j’ai commencĂ© en janvier 2016 Ă  l’Astrolab Ă  OrlĂ©ans qui est une salle de concert, non plus une SMAC labellisĂ©e par l’état en tant que chef communication et parallĂšlement chaque annĂ©e moi je revenais au Hellfest, m’occuper des rĂ©seaux sociaux parce que j’avais, je croyais vraiment dur comme fer que les rĂ©seaux prenaient de plus en plus de place, ça se voyait d’annĂ©e en annĂ©e ma mission, j’avais de plus en plus de choses Ă  rĂ©gler, Ă  la fois gĂ©rer des photographes, puis aprĂšs des vidĂ©astes puis aprĂšs des community managers donc c’était toujours hyper intĂ©ressant de garder ce lien, moi ça me permettait de garder un pied Ă  l’étrier aussi au Hellfest et je ne dĂ©sespĂ©rais pas non plus un jour de rejoindre l’équipe parce que le festival grossissait et avait de plus en plus de besoins et du coup en octobre 2019 Ben m’a proposĂ© un poste Ă  la communication au Hellfest pour reprendre Ă  temps plein tout ça donc je l’ai acceptĂ©, j’ai dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Nantes et en arrivant en janvier 2020, voilĂ , deux mois avant le Covid et c’est aprĂšs encore une autre histoire

[Bryan] Et ce poste, justement la communication, c’était une crĂ©ation de poste ou il y avait dĂ©jĂ  quelqu’un qui Ă©tait en place avant ? [Eric] Oui, il y avait quelqu’un qui Ă©tait en place mais vu le volume de travail que ça demandait et que ça occupait, ça a demandĂ© une crĂ©ation de poste Donc de doubler le poste par la mĂȘme personne Oui, parce que c’était plus possible de gĂ©rer ça tout seul en plus c’était Alex qui travaillait sur la partie communication et aussi fan club avec le cult Ă©vĂ©nementiel aussi donc avec le cĂŽtĂ© warm-up ça faisait beaucoup trop de choses Ă  gĂ©rer en mĂȘme temps donc du coup on a coupĂ© le poste en deux, moi j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© la partie com lui il avait gardĂ© la partie Ă©vĂ©nementielle donc lĂ  depuis, entre temps on a remodelĂ© encore ce poste lĂ  parce qu’Alex est parti donc c’était vraiment une crĂ©ation de poste et ça a d’autant eu plus de sens avec toute la crise Covid qu’il y a eu derriĂšre, oĂč ça demandait d’ĂȘtre vraiment sur le pont pendant le Covid on n’a pas non plus Ă©tĂ© inactifs parce qu’on a proposĂ© le Hellfest from Home on a imaginĂ© plein de choses pour garder le contact avec les festivaliers donc je suis arrivĂ© Ă  un passage un peu clĂ© et aprĂšs derriĂšre on a enchaĂźnĂ© sur une double Ă©dition donc lĂ  ça a encore dĂ©cuplĂ© la taille du festival et son ampleur donc voilĂ . [Bryan] Double Ă©dition en 2022 avec deux week-ends [Eric] Ouais c’est ça exactement, deux week-ends pour un peu rattraper les pertes du Covid et puis aussi un peu cette idĂ©e de revenir plus fort aprĂšs une grosse crise donc ouais ça a changĂ© pas mal de choses depuis 2020 on va dire [Bryan] Alors quand on regarde ton parcours et quand on t’écoute, on voit que t’as toujours Ă©tĂ© proche du Hellfest, le stage t’as Ă©tĂ© beaucoup bĂ©nĂ©vole justement sur la partie rĂ©seaux sociaux coordination photo, vidĂ©astes etc. J’imagine que quand on t’a proposĂ© le poste c’était un aboutissement ? [Eric] Ouais c’était un peu bizarre parce que j’étais pas du tout dans la mĂȘme situation qu’aujourd’hui j’étais installĂ© sur OrlĂ©ans j’avais juste un appartement enfin voilĂ  je m’étais un peu lancĂ© dans une autre vie et lĂ  du coup ça remettait quand mĂȘme pas mal en
 de choses en question donc j’ai pas dit oui tout de suite bizarrement mĂȘme si effectivement c’est comme un truc que t’attends plus au bout d’un moment et finalement oui en discutant avec des copains avec des copains ici aussi qui m’ont dit non mais c’est fait pour toi quoi vas-y Ă  un moment t’as plus trop le dĂ©clic et donc il faut que les gens te remettent un peu Ă  ta place et puis j’ai fait oui non mais c’est bon je viens donc voilĂ  mais ouais ça a Ă©té  je l’attendais pas vraiment et du coup je suis arrivĂ© comme ça dessus [Bryan] et du coup il y a quand mĂȘme une grosse partie rĂ©seaux sociaux dans tout ce que t’as pu faire qu’est-ce qui te plait le plus justement dans ce type de mission pour le Hellfest mĂȘme pour les autres [Eric] expĂ©riences que tu as eues auparavant je me considĂšre un peu comme les yeux et les oreilles du festival tu vois c’est un peu ce cĂŽtĂ© relation proximitĂ© avec le public que j’aime bien c’est toujours un peu sentir les attentes, les prĂ©occupations on a toujours Ă©tĂ© un festival assez transparent avec notre public ça a Ă©tĂ© une des stratĂ©gies de Ben vraiment depuis l’édition un peu catastrophique de 2007 on a eu de la boue, de gros problĂšmes d’organisation etc oĂč il y a vraiment une confiance du public Ă  avoir et je pense qu’on l’a eu avec toute cette transparence on n’a jamais rien cachĂ© on a toujours Ă©tĂ© on a toujours assumĂ© quand on a fait des conneries ou quand il y a eu des choses Ă  modifier et je pense que c’est vraiment une des forces du festival c’est de toujours se remettre en question et de jamais se reposer sur ses lauriers on fait toujours nous des post festival on demande vraiment aux gens c’est quoi vos points forts, vos points faibles de cette annĂ©e et on regarde vraiment tous les commentaires on les lit vraiment Ă  100% mĂȘme si il y en a qui sont plus agrĂ©ables Ă  lire que d’autres on essaie vraiment de garder cette proximitĂ© et c’est ce que j’aime bien, c’est avoir vraiment garder ce pouls du public parce que voilĂ , une masse de 60 000 personnes quand tu la vois en rĂ©el, tu te dis je ne sais pas ce que les gens pensent et donc les rĂ©seaux sociaux ça permet d’avoir un peu un estimatif parce que maintenant je trouve que maintenant les rĂ©seaux, on se plaint beaucoup lĂ -dessus, et quand on est content on le dit rarement, c’est un peu comme quand tu vas au restaurant et tu vas plus facilement laisser un avis nĂ©gatif plutĂŽt qu’un bon avis lĂ -dessus donc c’est un peu comme ça malheureusement mais ça permet quand mĂȘme d’avoir un peu cet effet de loop qui permet de dire ok, Ă  l’instant T il y a peut-ĂȘtre 10% du public qui pensent qui ont ce sentiment, donc ça veut dire que il y a quand mĂȘme une majoritĂ© silencieuse mais peut-ĂȘtre qu’ils pensent aussi la mĂȘme chose, donc il faut aussi se mettre un peu Ă  la place du public des fois et c’est les rĂ©seaux qui permettent de garder un peu ce lien aprĂšs ça n’empĂȘche pas qu’il faut garder aussi un lien rĂ©el et humain avec les gens pour vraiment ressentir tout ça, parce que des fois effectivement tu peux te faire dĂ©passer par ce que tu lis sur internet et tu dis c’est une catastrophe cette annĂ©e et puis en fait non, quand tu relativises ça va finalement [Bryan] Alors effectivement, c’est bien que tu soulignes le fait que ça te donne une idĂ©e de ce que pensent les gens, mais c’est pas reprĂ©sentatif de ce que pense tout le monde et effectivement ce qu’on a l’habitude de lire sur internet il ne faut pas considĂ©rer que c’est une gĂ©nĂ©ralitĂ© c’est souvent d’ailleurs les mĂ©contents, les mĂ©contentes qui vont s’exprimer en premier toujours est-il que dans ce que tu dis, j’ai quand mĂȘme la sensation que ça compte beaucoup dans l’évolution du festival ce que pensent les participants, les participantes parce que ça va nourrir aussi la maniĂšre dont vous allez concevoir les Ă©ditions suivantes et est-ce que ça nourrit aussi la maniĂšre dont vous communiquez est-ce que ça va venir nourrir des axes de communication des choses sur lesquelles parfois vous vous dites qu’il y a peut-ĂȘtre des incomprĂ©hensions est-ce que ça va avoir un impact aussi sur la communication des annĂ©es suivantes [Eric] Oui bien sĂ»r, parce que on a toujours voulu garder cette proximitĂ© avec le public, on a essayĂ© d’humaniser un peu le festival Ă  travers la personne de Ben parce qu’à un moment il fallait ĂȘtre aussi il fallait dĂ©fendre le projet quand il y avait des critiques quand aprĂšs il y avait des expliquer un peu la progression du festival maintenant on est tellement gros que ça devient compliquĂ© cette posture d’humanisation c’est pour ça que Ben a voulu se dĂ©tacher un peu de l’image du festival et que je suis arrivĂ© sur la partie qui porte parole, qu’on essaie de mettre en avant aussi de plus en plus les membres de l’équipe en fonction de leur mĂ©tier parce que c’est toujours les personnes qui font le mĂ©tier qui expliquent le mieux je trouve mais oui bien sĂ»r ça nourrit effectivement la stratĂ©gie parce qu’on essaie de garder ce cĂŽtĂ© ok on est gros mais on reste quand mĂȘme des humains derriĂšre et on n’est pas une on est une association, c’est une particularitĂ© aussi du festival, on n’est pas une multinationale on n’appartient pas Ă  un groupe Ă©tranger ou des actionnaires etc, on n’a pas des gens qui nous imposent des choix dans l’organisation du festival ça c’est vraiment primordial et on veut que ça se ressente aussi dans la communication on veut montrer qu’on est libre de nos choix et que notre seul juge je dirais c’est le public, c’est notre seul actionnaire entre guillemets, qui nous impose des dĂ©cisions, ça va ĂȘtre le public parce qu’on est Ă  son service Ă  100% et nous l’objectif c’est que les gens repartent avec la banane Ă  la fin des 4 jours en tout cas des images qu’on voit ça a l’air d’ĂȘtre le cas on s’en sort pas trop moi c’est mon petit truc pendant le festival j’essaie de me prendre 5 minutes et j’essaie de trouver le point le plus haut sur le festival et de voir les gens et de regarder un peu de loin comment ils rĂ©agissent et en gĂ©nĂ©ral t’as un peu cette masse de 60 000 personnes mais quand tu regardes chaque personne tu vois qu’elle passe un bon moment et ça donne un sens aussi Ă  ton travail parce que des fois tu peux ĂȘtre coupĂ© justement dans les mĂ©tiers de la communication on passe souvent notre temps derriĂšre un Ă©cran et on a besoin de rĂ©el pour voir aussi quel effet ça a c’est pour ça aussi qu’on garde ce cĂŽtĂ© warm-up aussi, ça permet d’avoir les retours en direct des gens que les gens te disent merci c’est hyper cool [Gwen] moi j’aimerais bien revenir sur ton post tu nous disais tout Ă  l’heure que tu es directeur communication c’est ça ? [Eric] alors j’aime pas le mot directeur [Gwen] c’est trĂšs formel [Eric] on est rĂ©partis par pĂŽle, tu vois t’as la technique t’as la partie partenariat l’administratif etc comme dans une boĂźte normale et moi je chapote vraiment le pĂŽle communication [Gwen] est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton quotidien et de tes diffĂ©rentes missions mĂȘme si tu les as dĂ©jĂ  rapidement Ă©voquĂ©es au dĂ©but et nous dire un petit peu ce que chacune reprĂ©sente sur tes journĂ©es ou tes semaines ou ton annĂ©e je sais pas trop comment tu t’organises [Eric] je vais plutĂŽt parler en annĂ©e parce que chaque jour est diffĂ©rent c’est ça aussi dans ce mĂ©tier ce qui est bien c’est qu’on s’ennuie jamais en fait on a plusieurs phases dans l’annĂ©e d’un Ă©vĂ©nement donc on a on a trois phases quand on organise un Ă©vĂ©nement en termes de communication donc c’est l’avant le pendant et l’aprĂšs tout simplement donc je vais commencer par l’avant donc effectivement nous on fait un gros break au mois d’aoĂ»t pour se remettre dĂ©jĂ  de l’édition donc en septembre quand on arrive on part un peu de zĂ©ro, on a l’objectif du festival Ă  la fin de l’annĂ©e et c’est lĂ  oĂč on met en place toute la stratĂ©gie pour l’annĂ©e Ă  venir, on a la chance d’avoir un modĂšle qui est assez bien rodĂ© depuis maintenant on va ĂȘtre sur la 18Ăšme Ă©dition on a pas besoin de remettre tout en question et tout Ă  plat quand on revient on a un schĂ©ma qu’on suit et qu’on rĂ©adapte bien sĂ»r en fonction de chaque Ă©dition mais globalement nous on se prĂ©pare sur septembre on met en place toute une nouvelle charte graphique que ce soit pour des documents officiels pour on va dire pour toute la com et tout c’est lĂ  oĂč moi je commence un peu Ă  sonder mes diffĂ©rents partenaires et prestataires que j’ai que ce soit pour l’impression des programmes, que ce soit pour la partie vidĂ©o pendant le festival que ce soit pour l’achat d’espace aussi notamment c’est un peu une phase de bilan, prĂ©paration aussi de l’édition prochaine on arrive aprĂšs sur le mois de novembre oĂč nous on prĂ©pare l’annonce du festival donc c’est lĂ  oĂč on va dĂ©voiler les 180 groupes qui vont ĂȘtre Ă  l’affiche donc c’est un moment trĂšs important dans la vie du festival parce que c’est le deuxiĂšme moment aprĂšs le festival en lui-mĂȘme oĂč les gens nous attendent ils veulent savoir ce qu’il va y avoir au programme cette annĂ©e comme nous aussi on a la particularitĂ© de vendre tous nos billets une semaine aprĂšs l’édition en question voilĂ  on est il faut aussi qu’on s’occupe et les gens qui ont achetĂ© leurs billets en juillet ils veulent savoir ce qu’ils vont avoir au mois d’octobre d’aprĂšs ça veut dire qu’il y a une grosse particularitĂ© c’est que les gens achĂštent leurs billets sans connaĂźtre la programmation l’exception du Hellfest en France c’est qu’on a cette confiance des festivals qui achĂštent leurs billets pour l’édition d’aprĂšs quasiment une semaine, dix jours aprĂšs l’édition en question pour l’édition d’aprĂšs et le font sans connaĂźtre les groupes en connaissant juste la date du Hellfest on a cette chance mais c’est aussi du coup une pression assez importante car il ne faut pas les dĂ©cevoir gĂ©nĂ©ralement on n’arrive pas trop Ă  les dĂ©cevoir en fonction des rĂ©sultats qu’on voit et ouais c’est une grosse attente des festivals et de connaĂźtre un peu la programmation nous on joue un peu avec ce cĂŽtĂ© pronostic on est plein dans la pĂ©riode oĂč les gens se font un peu leur affiche de rĂȘve je vois que tel groupe joue dans tel festival ça veut dire qu’il se rendait le fest c’est vraiment devenu des pros du fonctionnement des tournĂ©es c’est assez marrant Ă  voir et puis on essaie un peu d’évĂ©nementialiser j’aime pas trop ce terme non plus on rĂ©flĂ©chit maintenant Ă  l’annonce et qu’il se passe un truc pas juste la poster sur le rĂ©seau il y a deux ans on a pu faire un live twitch l’an dernier on avait scindĂ© un peu l’annonce en deux pour avoir le double effet qui se coule cette annĂ©e on est en train de rĂ©flĂ©chir Ă  des choses, je ne peux pas trop vous dire lĂ  dessus mais on rĂ©flĂ©chit Ă  une autre forme de comment on pourrait annoncer la programmation et donc voilĂ  ce qui nous amĂšne Ă  la fin de l’annĂ©e en question et c’est lĂ  oĂč on va rentrer un peu plus dans la partie opĂ©rationnelle Ă  partir de janvier c’est lĂ  oĂč on va avoir les questions techniques et opĂ©rationnelles pour le festival, oĂč est-ce qu’on sera installĂ©s quel objectif qu’est-ce que ça va ĂȘtre l’objectif en termes de com Ă  faire nous on a aussi une problĂ©matique c’est qu’entre novembre et juin il ne se passe plus rien parce qu’on n’a plus de billets Ă  vendre on remet une vente de billets en janvier mais on a un peu ce trou en termes d’actualitĂ© et c’est pour ça qu’on a aussi montĂ© ce projet de warm-up pour combler un peu ce trou pour ĂȘtre prĂ©sent et montrer qu’on est toujours lĂ  et puis aprĂšs on arrive sur la partie exploitation du festival c’est lĂ  oĂč on se dit qu’est-ce qu’on veut mettre en avant on regarde aussi ce qui se passe sur les rĂ©seaux les contenus qui fonctionnent ça a pas mal bousculĂ© les choses depuis deux ans avec l’arrivĂ©e des rĂ©els Ă  fond, des formats courts des shirts, des tiktoks donc c’est plein de nouvelles façons de travailler et comme c’est un secteur qui va extrĂȘmement vite moi je m’interdis un peu de faire ma stratĂ©gie en janvier j’attends presque avril quasiment le dernier moment parce qu’il se peut que tu aies une rĂšgle qui change sur Instagram, j’en sais rien, il y a un nouveau format qui sort ah bah ouais, il faut se positionner direct dessus donc ça demande un peu de gymnastique [Gwen] c’est ça [Eric] mais aprĂšs c’est hyper intĂ©ressant parce que d’annĂ©e en annĂ©e on arrive Ă  produire des contenus diffĂ©rents on a lancĂ© aussi depuis deux ans une chaĂźne Twitch donc ça demande pas mal de boulot d’un point de vue Ă©ditorial comment on construit l’émission avec les animateurs ce qu’on veut mettre dedans comment c’est Ă  sonder les artistes qui seraient dispo pour venir en interview j’ai aussi un gros travail sur la partie relations presse gĂ©rer un peu les accrĂ©ditations des diffĂ©rents mĂ©dias, mĂȘme si je suis aidĂ© par un attachĂ© de presse donc il y a toute cette partie Ă  gĂ©rer et puis aprĂšs pendant le festival c’est l’aboutissement, donc tu cours un peu partout entre les sollicitations d’interview les Ă©quipes Ă  chapeauter les consignes Ă  donner, etc je fais plus sur la scĂšne filmer une vidĂ©o et la poster, ça je le fais plus mais j’ai des personnes maintenant qui sont vraiment dĂ©diĂ©es lĂ  dessus mais je chapeaute quand mĂȘme le truc on reste toujours en alerte de regarder s’il n’y a pas un Ă©vĂ©nement qui se passe on essaie d’écrire au maximum les contenus qu’on va publier on sait que sur tel groupe on va faire tel rĂ©el parce qu’ils ont un jeu de scĂšne, des costumes, etc mais on se garde par un peu de libertĂ© parce que sur un Ă©vĂ©nement tu ne sais jamais ce qui va se passer donc il faut aussi s’adapter Ă  l’évĂ©nement il peut se passer un truc un Ă©norme wall of death le chanteur va dans le public ça fait un truc de ouf ça c’est impossible Ă  prĂ©voir et il ne faut pas que ça soit prĂ©visible [Gwen] il faut avoir du monde sur toutes les scĂšnes [Eric] ça demande pas mal de planning un peu tricotĂ© dans tous les sens mais on ne se rĂ©partit pas par scĂšne on essaie d’avoir plutĂŽt des zones comme ça on se garde un peu cette libertĂ© il se passe des choses dans le public nous on a la chance d’avoir un festival qui est trĂšs visuel avec instagram on a des dĂ©cors il y a du feu il se passe des choses mĂȘme en dehors de la scĂšne on essaie aussi de valoriser c’est aussi notre marque de fabrique c’est de montrer que le Hellfest c’est pas juste des groupes sur une scĂšne c’est aussi un univers, une atmosphĂšre un monde qu’on offre au public donc ça il faut le valoriser Ă  travers les contenus sur les rĂ©seaux et puis aprĂšs il y a cette phase on enchaĂźne du coup avec la vente une fois que le festival est terminĂ© avec la vente de la billetterie et aussi on a bossĂ© un peu en amont sur une nouvelle charte pour l’édition d’aprĂšs l’idĂ©e c’est dĂ©jĂ  de projeter sur l’édition d’aprĂšs et d’avoir vraiment de montrer un peu quelle va ĂȘtre la thĂ©matique de l’édition d’aprĂšs parce que la thĂ©matique donne aussi un peu des idĂ©es de se dire tiens ici il y a telle couleur c’est Ă  dire qu’il y a tel groupe mĂȘme si c’est trĂšs compliquĂ© distiller des indices on essaie de pas trop le faire parce que des fois c’est nous amener dans des voies qu’on n’arrive pas Ă  suivre mais on aime bien donner ces petits indices parce que des fois ça marche, des fois ça marche pas [Gwen] la prog elle est pas arrĂȘtĂ©e Ă  ce moment lĂ  [Eric] il y a des pistes, les gros groupes sont dĂ©jĂ  un peu arrĂȘtĂ©s mais on veut pas trop justement dĂ©voiler la surprise mais en mĂȘme temps on veut les faire un peu mariner c’est un petit jeu mais c’est un truc qui est aussi apprĂ©ciĂ© des festivaliers et c’est une des contraintes nous aussi c’est qu’à la fin du festival il faut que le visuel de l’annĂ©e prochaine soit dĂ©jĂ  il faut que la charte soit dĂ©jĂ  pensĂ©e on sait dans quelle direction on va aller donc ça demande aussi du travail en amont en mĂȘme temps que tu prĂ©pares l’édition d’aprĂšs donc tu deviens un peu schizophrĂšne alors attends je parle de 2024 je sais plus lĂ  tu vois je sais qu’on va commencer Ă  discuter de l’édition 2026 Ă  partir de mars parce qu’il faut qu’en juin 2025 on puisse commencer Ă  communiquer sur 2026 c’est un peu s’ils perdent la tĂȘte mais voilĂ  [Bryan] du coup ça veut dire quand mĂȘme si je reviens sur ce que tu disais tout Ă  l’heure sur les pĂ©riodes de communication c’est qu’une fois que vous avez dĂ©voilĂ© la programmation vous avez quand mĂȘme un gros trou en termes de communication puisque vous avez vendu les billets vous avez communiquĂ© sur la prog surtout que la prog de ce que je comprends elle est pas vraiment sĂ©quencĂ©e tu as des festivals oĂč ils vont sĂ©quencer la communication essayer d’étaler un petit peu finalement vous Ă  partir de janvier jusqu’à juin il y a un gros trou ça veut dire que le warm-up dont tu parlais tout Ă  l’heure ça a Ă©tĂ© aussi pensĂ© pour occuper le terrain sur la pĂ©riode de creux [Eric] ouais ça a Ă©tĂ© pensĂ© comme ça nous ça nous permet de de l’avoir de l’actualitĂ© de faire voyager ce nom Hellfest on va dire et puis mĂȘme pour le public ça permet de faire monter un peu gentiment la pression de toujours garder un peu d’intĂ©rĂȘt pour le festival parce qu’on est dans un monde oĂč maintenant j’ai l’impression que si tu postes rien pendant 4 jours tout le monde t’a oubliĂ© donc il faut maintenir un peu cette cette pression sur les rĂ©seaux donc il faut que tu aies de l’actualitĂ© et tu vois on peut pas le faire juste en en misant sur la programmation en disant bah ouais tiens t’es l’artiste etc il joue chez nous bah oui bah on a compris on a vu l’affiche en novembre donc il faut aussi crĂ©er de nouvelles choses et pour que tu puisses continuer Ă  exister c’est important [Bryan] parce que c’est vrai que quand on regarde vos rĂ©seaux la diffĂ©rence d’autres Ă©vĂ©nements c’est que il y a un engagement continu de la part de la communautĂ© d’autres Ă©vĂ©nements et c’est pas forcĂ©ment une critique nĂ©gative c’est juste la difficultĂ© liĂ©e Ă  l’évĂ©nementiel lui-mĂȘme finalement ils vont exister 2 mois avant le jour J puis quelques jours aprĂšs pour faire le bilan puis aprĂšs plus rien ils ont vraiment du mal Ă  garder le lien alors ils trouvent toujours des idĂ©es de communication mais c’est la communautĂ© elle-mĂȘme qui n’est pas forcĂ©ment qui rĂ©pond pas forcĂ©ment vous quand on regarde la communication je suis allĂ© regarder tout au long de la semaine on enregistre dĂ©but octobre mĂȘme dĂ©but octobre les gens sont encore au taquet ils commentent ils se remĂ©morent des souvenirs on vous prĂ©sentait les bĂ©nĂ©voles les gens les remercient et en fait j’ai regardĂ© tout au long de l’annĂ©e il y a un engagement constant et c’est ça qui est quand mĂȘme assez fort sachant qu’en plus les billets sont dĂ©jĂ  vendus donc comment vous arrivez Ă  garder ce lien au delĂ  de la partie au warm-up dont tu parlais pour justement occuper le terrain mais comment d’un point de vue Ă©ditorial vous pensez vos contenus pour garder ce lien tout au long de l’annĂ©e [Eric] ouais ben on a vraiment le fil rouge c’est garder ce lien effectivement comme tu dis et ça demande pas mal d’investissement parce qu’en plus des rĂ©seaux on a aussi un forum je pense qu’on a des derniers mĂȘme organisations Ă  garder un forum tout le monde passe un peu sur reddit ou autre donc on a un forum avec moins de personnes qu’avant mais il y a encore une communautĂ© hyper active sur le forum et depuis 3 ans j’ai lancĂ© un discord aussi qui fonctionne hyper bien qui pour moi est un peu l’extension aussi du forum mais j’essaye justement d’imbriquer ces deux outils parce que je trouve qu’il y a du bon dans les deux parties et on est vraiment dans ce lien avec la communautĂ© le discord et le forum c’est l’essence mĂȘme de ce qu’est une communautĂ© c’est des gens qui se rassemblent autour d’une passion et il y en a pour certains leur passion c’est leur moment dans l’annĂ©e c’est leur moment de joie de leur apothĂ©ose ils attendent toute l’annĂ©e pour ça il faut le garder prĂ©cieusement et le chĂ©rir parce que c’est vraiment cette communautĂ© qui nous a aidĂ© dans les moments durs qui sera lĂ  dans d’autres moments oĂč ça ira pas mais aussi dans les moments bien il faut aussi la rĂ©compenser on essaie de la garder et d’autant plus que c’est compliquĂ© parce que nous maintenant on a une capacitĂ© de 60 000 personnes par jour, on vend 55 000 passes 4 jours une semaine aprĂšs le festival et ces passes partent en 20 minutes il y a quasiment le triple de personnes qui veulent venir au Hellfest donc en fait la problĂ©matique qu’on a c’est qu’on a des gens qui ne peuvent pas venir d’annĂ©e en annĂ©e parce que ils n’ont pas eu de chance, ils n’ont pas rĂ©ussi Ă  avoir leur billet ou financiĂšrement ou pour d’autres raisons donc c’est aussi trĂšs compliquĂ© ce dĂ©tail fait qu’on a des nouveaux gens qui arrivent tout le temps donc ça c’est super cool aussi pour renouveler le public pour garder un public qui est quand mĂȘme assez jeune pas un public qui vieillit d’annĂ©e en annĂ©e mais ça empĂȘche un peu d’avoir cette continuitĂ© dans le public c’est Ă  dire des gens qui vont venir 5, 8, 10 Ă©ditions d’affilĂ©e on en a encore quelques-uns mais de plus en plus la moyenne c’est tu fais 2, 3 Ă©ditions du Hellfest et aprĂšs c’est trĂšs compliquĂ© d’avoir des billets donc c’est aussi une des problĂ©matiques lĂ -dessus on voudrait on veut quand mĂȘme garder ce feu sacrĂ© un peu le Hellfest c’est quand mĂȘme un Ă©vĂ©nement important c’est devenu aussi un peu une porte sur l’univers du mĂ©tal en France avant tu avais plutĂŽt des magazines ou des chaĂźnes pas trop en tĂ©lĂ© mais des magazines qui t’ouvraient un peu les portes du mĂ©tal maintenant c’est la porte d’entrĂ©e, ça devient en fait tu viens au Hellfest ensuite tu dĂ©couvres ce qu’est le mĂ©tal donc il faut aussi on se retrouve un peu avec les gardiens du temple sans trop le vouloir et on ne voulait pas ĂȘtre dans cette position mais on essaye de faire ce qu’on peut pour aussi montrer qu’il y a d’autres choses dans le mĂ©tal, il y a d’autres festivals d’autres groupes, d’autres assos qui se bougent toute l’annĂ©e, qui font des concerts donc oui ça veut dire faire pas mal de contenu Ă  l’annĂ©e ça veut dire qu’il faut bien se creuser la tĂȘte, essayer de de garder un peu ce cĂŽtĂ© on imagine Ă  telle pĂ©riode sur quoi on va pouvoir communiquer on se fixe en fait des pĂ©riodes mensuelles on se dit que le mois de novembre ça va ĂȘtre l’annonce de la programmation, en dĂ©cembre on va pouvoir un peu avoir ce cĂŽtĂ© peut-ĂȘtre mettre en avant le merchandising parce qu’il y a les fĂȘtes de NoĂ«l en janvier il y a la vente des billets en fĂ©vrier on se dit ok il y a la warm-up qui arrive, mars on est sur la warm-up avril ok on arrive sur le festival partie infopratique donc on va plus commencer Ă  creuser comment venir au camping, comment venir avec tel transport etc, mois de mai on a dĂ©voilĂ© les horaires des concerts, comment ça va faire votre running order etc, et puis on essaye de trouver des contenus un peu fil rouge toute l’annĂ©e c’est pour ça que lĂ  justement on a des contenus liĂ©s notamment aux concerts de l’édition passĂ©e, des portraits de bĂ©nĂ©voles etc donc on essaye de trouver un peu des des contenus qui peuvent se caler par-ci par-lĂ  pour garder un peu ce flux constant lĂ -dessus, et puis bien sĂ»r aprĂšs t’as une montĂ©e en puissance quand mĂȘme qui est indĂ©niable dĂšs le mois de juin oĂč voilĂ  le montage commence Ă  prendre de plus en plus de place, donc on essaie de faire un petit reportage sur le montage on essaye de aussi il y a peut-ĂȘtre des news qui arrivent sur le festival, genre un artiste qui annule, une information importante Ă  faire place au public etc, donc on essaye de trouver aussi des slots de libre pour pouvoir communiquer lĂ -dessus mais oui effectivement on essaye de on veut qu’il y ait une continuitĂ© parce que comme je le disais, maintenant les rĂ©seaux et le fait de comment fonctionnent les algorithmes aussi, c’est que si tu deviens trop silencieux sur une pĂ©riode en fait tu recommences quasiment Ă  zĂ©ro tout ton travail d’engagement et de que les gens aussi interagissent avec tes pages [Bryan] c’est ça la plus grosse gymnastique c’est d’arriver Ă  se caler sur ses temps morts tu parlais un petit peu tout Ă  l’heure du fait que le LFS c’est devenu un peu une porte d’entrĂ©e sur la musique mĂ©tal est-ce que du coup dans cette logique lĂ , vous avez des contenus qui ont vocation Ă  faire dĂ©couvrir ce type de musique Ă  des personnes qui ne la connaissent pas forcĂ©ment [Eric] alors ouais on le fait via le prisme de notre programmation c’est Ă  dire que tu vois par exemple lĂ  cette annĂ©e on a eu Metallica Fighters c’est un peu les tĂȘtes de gondole on va dire mais en fait nous notre travail aussi et le travail des programmateurs c’est de ok on a des gros headliners prestigieux etc connus de tous ça c’est mortel et tout mais les slots donc les horaires de passage des groupes il y a des choses super bien dĂšs le dĂ©but parce que nous le festival commence Ă  10h30 le premier concert et le dernier se termine Ă  2h du matin donc en fait t’as quasiment 10 groupes par jour et par scĂšne donc 180 groupes au total donc si t’es un aficionado qui se dose des concerts t’en as qui arrivent dĂšs 10h30 pour voir des concerts jusqu’à 2h du matin et en fait nous on se casse vraiment la tĂȘte pour avoir des artistes de qualitĂ© dĂšs le matin des artistes qui sont moins connus mais qui sont vraiment trĂšs prometteurs et on a pu le voir des groupes qu’on avait programmĂ©s Ă  10h du matin Ă  la Warzone maintenant qui commencent Ă  faire des grandes salles, des units etc donc c’est hyper cool de voir qu’on a on a saisi le truc au bon moment et on a misĂ© sur le bon cheval mais pour la partie dĂ©couverte on essaye plutĂŽt de prendre justement les artistes pas connus et de les mettre en avant sur les rĂ©seaux ce groupe lĂ  vous allez voir si vous ĂȘtes fan de tel groupe, tel groupe, tel groupe vous allez l’adorer, on essaie de trouver des petits marqueurs qui permettent de d’attraper le public et aprĂšs on espĂšre que le public va faire son travail un peu de dĂ©couverte de creuser un peu chacun va faire un peu sa petite playlist et son running order et sa sĂ©lection pour le week-end [Gwen] On parlait depuis tout Ă  l’heure de la communautĂ© hyper engagĂ©e que vous avez aprĂšs je crois que vous avez un travail aussi d’aller chercher la communautĂ© aux plus jeunes puisque cette annĂ©e j’ai entendu parler d’un truc que je ne connaissais pas avant c’est le Hellfest Kids [Eric] ouais [Gwen] du coup tu peux nous en parler ça un petit peu [Eric] pourquoi vous avez lancĂ© ça et bah ouais parce qu’on est effectivement donc on a lancĂ© cette annĂ©e le Hellfest Kids qui est un un mini Hellfest on va dire pour les pour les enfants donc on a organisĂ© ça le mercredi parce que nous le festival ouvre le jeudi il ouvre aussi le mercredi mais que pour la partie camping pour que les festivaliers puissent commencer Ă  s’installer que nous ça permet aussi de rĂ©guler les flux donc on a organisĂ© ça le mercredi donc je crois que c’était le 23 juin [Bryan] oui le mercredi du concert de l’évĂ©nement [Eric] et donc en fait ça avait lieu sur la commune de GĂ©tignĂ© Ă  l’espace Bellevue et alors cette idĂ©e est un peu venue dĂ©jĂ  avec la rencontre avec Aldebert, Guillaume Aldebert qui est un grand fan de metal mĂȘme s’il fait des chansons pour enfants il a depuis sorti un projet vraiment trĂšs axĂ© metal donc en fantillage 666 et donc il rĂȘvait de jouer au Hellfest un jour et nous on lui a dit que le faire jouer sur Hellfest c’était un peu compliquĂ© parce qu’on a pas un public d’enfants non plus et le mettre sur une journĂ©e avec d’autres artistes ça pourrait peut-ĂȘtre pas matcher au niveau de l’enchaĂźnement donc on a imaginĂ© cette formule de Hellfest Kids qui avait lieu qui Ă©tait gratuite pour les enfants de CP, de l’agglomĂ©ration de Clisson-SĂ©vremenne en fait donc ça a compris quasiment une bonne dizaine d’écoles axĂ©es sur les classes de CP donc la tranche d’ñge 6-7 ans et ça a permis Ă  chaque enfant de venir avec deux accompagnateurs donc soit des frĂšres, des soeurs, des parents etc et donc on a ramenĂ© quasiment 3000 personnes sur cette journĂ©e donc c’était un beau challenge c’est un festival dans le festival on va dire et ça s’est super bien passĂ© effectivement nous c’est un nouvel axe parce qu’on a je pense atteint maintenant la vitesse de croisiĂšre du Hellfest on va pas augmenter la jauge on va rester sur cette formule de 4 jours donc on aime bien aussi nous dĂ©jĂ  les nouveaux challenges et on rentre un peu dans cette pĂ©riode de maintenant bon il y a un peu ce cĂŽtĂ© transmission, qu’est-ce qu’on va laisser aussi en hĂ©ritage on va dire dans 10-15-20 ans et je pense que la jeunesse c’est un peu l’axe qu’on veut travailler quand on veut laisser un hĂ©ritage donc on s’est dit est-ce qu’un festival comme ça ça permettrait pas d’éveiller des passions des curiositĂ©s de l’intĂ©rĂȘt pour un public qui peut-ĂȘtre dans 10-15 ans voudra venir au Hellfest et le point de dĂ©part aussi c’est que c’est une musique qui n’est pas trĂšs populaire chez les plus jeunes le mĂ©tal on est plus sur une tranche d’ñge entre 30 et 50 ans on va dire, on le voit aussi dans la frĂ©quentation du public, nous la moyenne d’ñge c’est aux alentours de 37 ans donc on est quand mĂȘme sur une moyenne d’ñge ĂągĂ©e par rapport Ă  la moyenne française parce qu’en France on est tu vois on est plus sur 18-20 ans pour donner une idĂ©e donc on est un festival de vieux presque je dirais par rapport aux autres mais on sent quand mĂȘme qu’au niveau de la jeunesse il y a un peu un intĂ©rĂȘt je pense pour cette musique par l’effet cathartique par ce cĂŽtĂ© trĂšs visuel quand tu es sur scĂšne tu vois des mecs avec des guitares avec plein de cordes des batteurs qui font des trucs de fous sur scĂšne, les chanteurs toujours plus charismatiques les uns que les autres et ça plaĂźt un peu aux kids je pense qu’il y a vraiment un cĂŽtĂ© trĂšs visuel hyper intĂ©ressant dans le mĂ©tal, mĂȘme si tu comprends pas les paroles, mĂȘme si la musique elle peut paraĂźtre un peu complexe et trĂšs Ă©nervĂ©e, ben quand tu grattes un peu cette couche, ben t’arrives Ă  un truc hyper intĂ©ressant nous c’est le constat qu’on a eu quand on Ă©tait gamin quand on est tombĂ© lĂ -dedans donc ouais l’idĂ©e c’est un peu d’aller vers ces nouvelles ce nouveau public, alors on va pas non plus faire un Hellfest vraiment que pour les gamins pendant 4-5 jours c’est vraiment pour planter un peu des petites graines et peut-ĂȘtre dans quelques annĂ©es il y aura des futurs rockers, peut-ĂȘtre mĂȘme sur scĂšne voilĂ  et puis aussi ça se traduit sur les rĂ©seaux notamment cette annĂ©e on a mis pas mal de paquets sur TikTok, on a voulu vraiment moi j’ai eu un peu de mal Ă  saisir dĂ©jĂ  le concept de TikTok c’est peut-ĂȘtre plus ma gĂ©nĂ©ration dĂ©jĂ  mais moi je suis plus Instagram Facebook Ă  l’ancienne et je vois que maintenant sur TikTok on est sur des contenus beaucoup plus spontanĂ©s moins travaillĂ©s, enfin qui sont quand mĂȘme travaillĂ©s mais moins scriptĂ©s etc et donc c’est pour ça que moi j’ai vraiment engagĂ© quelqu’un cette annĂ©e pour vraiment qui est dĂ©jĂ  habituĂ© Ă  cette plateforme et qui a un peu ce sens de comment marche TikTok et donc on a eu des super retours en termes d’engagement sur TikTok et je pense que maintenant TikTok on sait que c’est trĂšs axĂ© quand mĂȘme pour les populations plus jeunes donc j’espĂšre que ça a permis aussi de son cĂŽtĂ© d’acquĂ©rir un nouveau public un intĂ©rĂȘt dĂ©jĂ  pour le public mĂȘme si on est conscient qu’aujourd’hui un gamin de 18 ans a pas forcĂ©ment les moyens de venir Ă  Welfest parce qu’on a aussi le festival le plus cher de France mais peut-ĂȘtre que ça lui donnera de l’envie dans quelques annĂ©es et en attendant peut-ĂȘtre qu’il va aller en concert prĂšs de chez lui dans d’autres petits festivals etc et puis un jour son goal ultime ça sera de venir chez nous [Bryan] Oui ça va, vous avez de TikTok pour maintenir le lien avec cette personne lĂ  et Ă  un moment donnĂ© l’aider Ă  [Eric] lui donner envie de franchir le cap. Ouais c’est ça et puis lĂ  je vois TikTok le contenu qui a le mieux marchĂ© c’est un Ă©norme wall of death qu’on a fait dĂšs jeudi avec un groupe et ouais parce qu’il y a un cĂŽtĂ© impressionnant, ça rappelle que t’as des rĂ©fĂ©rences Ă  la pop culture etc donc nous on a tout le bagage je pense pour faire des contenus hyper marquants et en adĂ©quation avec TikTok et on va essayer de plus en plus d’aller sur ce terrain lĂ . [Bryan] Tout Ă  l’heure on parlait de Twitch enfin vraiment on l’a mentionnĂ© qu’est-ce qui fait que vous vous ĂȘtes lancĂ© sur Twitch parce qu’on voit quand mĂȘme que c’est assez prĂ©sent dans votre communication cette plateforme. [Eric] Ouais moi c’est vraiment un projet que j’ai portĂ© depuis le dĂ©but alors pas Ă  l’heure de mon arrivĂ©e, j’ai un peu eu le dĂ©clic de Twitch pendant le confinement je pense un peu comme tout le monde j’ai un peu dĂ©couvert cette plateforme Ă  ce moment lĂ  alors moi je suis trĂšs jeu vidĂ©o aussi mais regarder quelqu’un jouer au jeu vidĂ©o c’était pas du tout mon dĂ©lire en fait quand j’ai compris que oui en fait tu le regardes comme ça t’apprends des nouvelles choses de nouvelles façons de jouer etc j’ai commencĂ© Ă  comprendre et puis j’ai vu aussi c’est un peu la pĂ©riode sur Twitch oĂč il y a eu un peu ce changement de stratĂ©gie de commencer Ă  faire des Ă©missions tu vois des talks, de faire des trucs dans la vraie vie bref de sortir un peu de la chambre d’ado du stĂ©rĂ©otype du gamin qui joue Ă  Counter Strike ou Ă  LOL et maintenant il y a des productions de plus en plus sophistiquĂ©es il y a des plateaux comme Popcorn il y avait le stream aussi Ă  l’époque donc j’ai senti vraiment qu’il y a eu un truc un tournant en Twitch et je me suis dit bah tiens ça pourrait ĂȘtre intĂ©ressant que nous on arrive avec cet angle musical avec, enfin je voyais pas beaucoup de contenu musique en fait sur Twitch alors que pourtant la musique elle est vraiment omniprĂ©sente sur Twitch, t’as des streamers qui font des playlists il y a toujours un fond musical qui traĂźne la musique c’est aussi un quelque chose qui rassemble les gens donc je me disais vraiment il y a peut-ĂȘtre un truc Ă  faire sur le cĂŽtĂ© musique et comment on allait le rentrer un peu dans le cĂŽtĂ© festival, Hellfest et tout et je me suis dit bah on reçoit plein d’artistes pendant le Hellfest ils ont des heures Ă  tuer des fois oĂč ils savent pas quoi faire bon ils font de la promo bien sĂ»r pour leur tournĂ©e pour leur album etc pourquoi on les inviterait pas dans un studio on les fait parler un peu sur leur actu sur leur lien avec le Hellfest et puis ça permettrait un peu de d’amener aussi le Hellfest Ă  des gens qui ne sont pas sur le festival. Moi j’ai toujours eu cette stratĂ©gie dans les rĂ©seaux pour le Hellfest c’est de, on est complet on peut pas accueillir malheureusement tout le monde au Hellfest il faut aussi qu’on montre et qu’on leur fasse partager un peu le Hellfest chez eux c’est pour ça aussi qu’on a un partenariat avec Arte depuis des annĂ©es qui diffuse pas mal de concerts oĂč on a des scores absolument incroyables sur Arte on diffuse aussi nous quelques petits concerts d’artistes justement qu’on veut mettre en avant et je me disais bah ouais avec Twitch il y a carrĂ©ment le moyen d’avoir ce cĂŽtĂ© talk comme ça nous ça nous permet aussi de valoriser des gens de l’équipe des gens avec qui on travaille, des artistes etc et puis d’avoir un peu ce moi j’ai un peu la rĂȘve de stade 2 t’es au milieu de Roland Garros et puis tu vois ce qui se passe derriĂšre donc au dĂ©but moi j’ai dit ouais on va faire un truc au milieu du site, tu vas aller concernĂ© bon aprĂšs il y a la rĂ©alitĂ© oĂč tu fais bon en fait on va refaire un truc dans un Algeco c’est dĂ©jĂ  trĂšs bien pour ce qu’on fait mais ouais on a montĂ© un studio avec un dĂ©cor moi je me suis entourĂ© d’une Ă©quipe technique et d’Hugo aussi Ă  la partie Ă©dito qui ont dĂ©jĂ  un bon pied voilĂ  toute l’annĂ©e dans Twitch qui connaissent aussi les mĂ©caniques et le fonctionnement de tout ça donc ça a permis que nous dĂšs la premiĂšre annĂ©e on ait une belle production sur la partie Twitch qu’on essaie d’amĂ©liorer d’annĂ©e en annĂ©e et ouais j’espĂšre que c’est un projet qu’on va pouvoir maintenir parce que c’est aussi beaucoup d’investissement pour nous, c’est des moyens assez importants en termes de vidĂ©os de techniques etc de matĂ©riel Ă  transporter sur le site parce que nous il n’y a rien le reste de l’annĂ©e on ne peut pas construire un studio qui reste toute l’annĂ©e tout propre et tout, non non nous c’est dans des des algĂ©cos avec un dĂ©cor qui se monte, qui se dĂ©monte etc et la prouesse technique de l’accĂšs Ă  internet ? ouais alors ça ça va, on a la fibre qui arrive sur le site depuis quelques annĂ©es donc ça permet d’avoir quand mĂȘme un confort de travail lĂ  dessus quoi, mais ça n’empĂȘche pas qu’on a des coupures des fois, c’est un peu les alĂ©as d’ĂȘtre sur un festival quoi [Bryan] et quand du coup vous fabriquez une Ă©dition sur Twitch, est-ce que derriĂšre vous arrivez Ă  rĂ©-exploiter des portions d’interviews justement dans votre communication avec des petites capsules vidĂ©os que vous allez remettre sur TikTok, sur Instagram il y a aussi cette logique de recyclage [Eric] on a commencĂ© Ă  le faire justement cette annĂ©e pour booster un peu les vues sur les replays notamment, donc ça a bien marchĂ© on va essayer de refaire un peu plus dans les prochaines Ă©ditions pour justement peut-ĂȘtre les utiliser toute l’annĂ©e pour qu’il y ait vraiment un retour parce que malheureusement il y a plein de festivaliers qui passent Ă  cĂŽtĂ© parce qu’ils sont au festival l’idĂ©e c’est pas de les saouler pendant le festival Ă  regarder sur Twitch on profite des concerts qu’il y a en face de toi et donc ouais on essaie vraiment d’avoir ce cĂŽtĂ© replay de plus en plus quoi [Bryan] alors ça fait quand mĂȘme beaucoup de choses Ă  faire j’ai comptĂ©, il y a presque 8 rĂ©seaux animĂ©s ouais c’est vrai vous ĂȘtes combien pour gĂ©rer ça alors on va essayer peut-ĂȘtre de dĂ©couper parce que j’imagine que c’est pas tout au long de l’annĂ©e le mĂȘme staff mais de maniĂšre permanente vous ĂȘtes combien pour gĂ©rer les rĂ©seaux et puis quand on se rapproche du festival ça monte Ă  combien alors quand je dis combien c’est committee manager mais aussi photographe, vidĂ©aste parce que lĂ  on est quand mĂȘme sur un volume de contenu qui est assez important comment c’est organisĂ© tout ça [Eric] justement j’ai fait les comptes cette annĂ©e c’est vrai qu’on est quand mĂȘme pas mal donc nous Ă  l’annĂ©e on est deux effectivement Ă  gĂ©rer les rĂ©seaux donc maintenant c’est d’autant plus Alphonse qui a la main vraiment de A Ă  Z sur les principaux rĂ©seaux je priorise quand mĂȘme dans l’annĂ©e Facebook, Instagram Treads un petit peu Twitter aussi mais mĂȘme si on sent que c’est un peu voilĂ  Twitter on sait tous que c’est un peu compliquĂ© j’ai la chance d’avoir sur le Discord et le Forum une Ă©quipe de bĂ©nĂ©voles modĂ©rateurs qui eux du coup en Ă©change d’un pass pour le festival animent ces rĂ©seaux toute l’annĂ©e moi je les considĂšre vraiment comme des bĂ©nĂ©voles comme s’ils servaient des biĂšres pendant le festival c’est vraiment pour moi ils sont valorisĂ©s pareil d’ailleurs je leur passe le bonjour s’ils nous Ă©coutent mais voilĂ  c’est des gens qui sont investis toute l’annĂ©e qui donnent un peu de leur temps ça peut ĂȘtre 100 minutes dans une journĂ©e plus dans une autre etc pour entretenir qui sont un peu des modĂ©rateurs donc c’est plus des gardiens du temps plutĂŽt que des animateurs pour ne pas en parler mĂȘme si c’est une partie aussi animation qui est proposĂ©e avec des petits quiz des jeux concours etc qu’on essaie de mettre en place donc ouais on est deux personnes Ă  l’annĂ©e moi je chapote un peu plus maintenant l’aspect stratĂ©gique on va dire je mouette les mains dans le cambouis Ă  faire les posts, publier etc faire les stories, je l’ai fait pendant des annĂ©es donc je suis bien content de laisser ça maintenant laisser la main on se renforce avec un stagiaire aussi qui permet aussi d’apporter une vision un peu plus jeune on va avoir un profil on va essayer de trouver quelqu’un avec un profil un peu plus jeune donc s’il y a des jeunes qui m’entendent et qui veulent postuler et qui sont Ă  l’aise sur les rĂ©seaux venez taper Ă  notre porte et l’idĂ©e c’est d’amener un contenu, une vision aussi un peu plus jeune sur ces rĂ©seaux et puis de lui faire dĂ©couvrir une grosse machine en termes de rĂ©seau et de stratĂ©gie et puis la pĂ©riode d’exploitation du festival c’est lĂ  oĂč on se renforce Ă  fond donc moi j’ai une Ă©quipe de 6 photographes officiels qui ont Ă  la fois cette mission de faire des photos d’archives pour nous nos archives pour faire des dossiers dans le reste de l’annĂ©e imprimer des photos etc pour nos campagnes de com etc et aussi pour alimenter les flux Instagram notamment avec des carousels Facebook etc bref on leur fait un peu une une wish list on va dire de photos Ă  prendre de contenus qu’on a besoin et eux viennent dĂ©rusher du coup dans le bureau quand ils ont peu de temps ils viennent dĂ©rusher une cinquantaine de photos comme ça nous aprĂšs on les rĂ©utilise au fur et Ă  mesure [Bryan] en fait c’est centralisĂ© dans le bureau sur le site du Hellfest dans l’évĂ©nement et aprĂšs c’est vous qui allez dispatcher les contenus [Eric] donc eux vont dĂ©rusher je vais reprendre un peu l’organisation plutĂŽt au niveau pyramidal donc moi je suis toujours sur la partie sommet sur la partie com pendant le festival mĂȘme si j’ai plein d’autres missions Ă  cĂŽtĂ© je commence Ă  dĂ©lĂ©guer un peu plus j’ai donc mon collĂšgue Alphonse qui lui va chapeauter toute la partie cm donc on a 4 cm 4 community managers qui se relaient parce qu’en fait on fait des rotations vu l’amplitude horaire aussi ça demande aussi pas mal de travail qui eux vont alimenter les rĂ©seaux avec les contenus justement vidĂ©os et photos qui font aussi un peu de veille voir s’il n’y a pas des sujets qui remontent en fonction de l’actualitĂ© ou c’est une problĂ©matique qui Ă©merge au moins ça permet Ă  nous de l’identifier sur les rĂ©seaux donc ils ont cette partie veille et Ă  la fois publication j’ai aussi une Ă©quipe de 6 photographes qui est chapeautĂ©e par Greg l’un de mes graphistes qui va rĂ©cupĂ©rer les photos commencer Ă  faire les beaux carousels qu’on trouve sur notre compte qui va aussi commencer le travail d’archivage et on a un pĂŽle vidĂ©o de quasiment 10 personnes qui se constituent de 6 cadreurs 3 monteurs et une chargĂ©e de production donc ce pĂŽle vidĂ©o est assez important parce qu’il gĂšre Ă  la fois l’after movie qu’on sort 2 jours aprĂšs le festival ça c’est une volontĂ© que j’ai maintenant c’est de sortir l’after movie le plus vite possible qui font des rĂ©caps journaliers donc c’est des petits rĂ©caps de 30 secondes, 40 secondes c’est des mini after movies par journĂ©e et qui sont aussi chargĂ©s de produire des rĂ©els tout le week-end sur des thĂ©matiques prĂ©cises donc des formats en 9-16 vraiment trĂšs axĂ©s sur des thĂ©matiques une thĂ©matique sur l’ouverture des portes une autre sur l’ambiance Ă  la warzone une autre sur tout ce qu’on sert en termes de bouffe et de boisson sur le festival et qui nous sortent aussi un peu des plans, je dirais qu’on appelle entre guillemets des one shots, donc c’est des beaux plans par exemple un beau plan de drone au ralenti je sais pas un truc de ouf qui se passe dans le pit des contenus qu’on n’arrive pas Ă  saisir en amont mais qui sur le moment ont du sens et qui mĂ©ritent d’ĂȘtre publiĂ©s et donc voilĂ  ça fait une Ă©quipe de 10 personnes aprĂšs on est dĂ©jĂ  16 plus 4 on est dĂ©jĂ  20 personnes on a toute l’équipe Twitch ils sont facilement une bonne douzaine, parce qu’on a 4 animateurs on a 4 personnes en rĂ©gie 2 personnes en Ă©dito un rĂ©gisseur en plus on arrive sur des grosses Ă©quipes lĂ  dessus donc une autre quinzaine de personnes Ă  gĂ©rer donc oui ça fait du monde [Bryan] le staff comme le jour J ça doit ĂȘtre [Eric] ça fait quelque chose et du coup moi je m’appuie beaucoup sur des responsables par pĂŽle, un responsable CM un responsable photo, comme ça en termes d’information je suis pas noyĂ© dans des demandes ah bah oui il me manque une chaise des trucs comme ça ça en gĂ©nĂ©ral c’est plus des dĂ©cisions stratĂ©giques que je dois prendre on a la possibilitĂ© de monter sur scĂšne avec Metallica est-ce qu’on ferait ? bah oui on y va carrĂ©ment donc voilĂ , je reste plus sur le cĂŽtĂ© dĂ©cisionnaire en bout de chaĂźne ok [Gwen] et du coup pendant le festival tu travailles 24h sur 24 [Eric] ouais les nuits sont courtes en gĂ©nĂ©ral j’ai plus de vol le dimanche mais oui j’ai aussi la partie j’ai une Ă©quipe aussi Ă  l’espace presse qui est autonome, qui gĂšre les interviews, les pannings des artistes et des mĂ©dias, les confĂ©rences de presse donc je suis aussi rĂ©fĂ©rent pour eux je fais beaucoup de kilomĂštres en vĂ©lo j’ai un vĂ©lo Ă©lectrique depuis 3 ans ça me sauve la vie nous on est allĂ© visiter le site c’est vrai que c’est tout petit il y a une centaine d’hectares quand tu rajoutes les parkings, le camping etc donc il faut ĂȘtre bien Ă©quipĂ© [Gwen] j’avais une autre question sur la partie pendant le festival c’est comment vous faites pour gĂ©rer la modĂ©ration avec le flux de commentaires que vous devez avoir sur tous les rĂ©seaux [Eric] oui c’est un petit challenge je pense que comme tous les cms du monde, j’utilise des filtres sur certains mots clĂ©s, les enjures etc on a du spam aussi de temps en temps, ça c’est le plus chiant c’est vraiment des robots qui publient des liens dans tous les centres c’est un peu la purge Ă  enlever on arrive pareil avec les mots clĂ©s aprĂšs nous sur la modĂ©ration on est quand mĂȘme assez light je ne suis pas dans une stratĂ©gie dĂšs que je vois un commentaire nĂ©gatif de le supprimer, au contraire je prĂ©fĂšre qu’on le laisse parce que ça permet aussi Ă  la communautĂ© de rĂ©agir et certains d’apporter un autre point de vue ce que tu dis c’est n’importe quoi moi j’y suis, j’ai pas vu ça on a la chance quand mĂȘme d’avoir une communautĂ© qui s’auto rĂ©gule [Bryan] c’est ce que j’allais dire, vous n’avez pas forcĂ©ment besoin d’intervenir ça va se faire tout seul [Eric] je pense que ce n’est pas une bonne idĂ©e de tout vouloir supprimer dĂ©jĂ  ça te met dans un rythme impossible Ă  tenir sur le long terme et je pense que le travail justement c’est de si tu as une bonne communautĂ© c’est elle qui fera ce travail de modĂ©ration et je pense que c’est le meilleur indicateur de travail de savoir si on fait bien son boulot c’est la communautĂ© qui rĂ©pond Ă  ta place [Bryan] c’est l’essence mĂȘme des rĂ©seaux sociaux c’est de crĂ©er la conversation on ne peut pas ĂȘtre 100% d’accord avec un programme avec des choix de l’organisateur donc c’est aussi bĂ©nĂ©fique que les gens puissent s’exprimer parce que c’est ça aussi qu’on cherche sur les rĂ©seaux au delĂ  de la visibilitĂ© c’est vraiment de crĂ©er cette communautĂ© [Eric] on essaie un peu plus de rĂ©pondre aux commentaires mais ça c’est trĂšs compliquĂ© aussi parce que ça peut vite ĂȘtre sans fin mais ça permet aussi d’avoir un meilleur engagement aussi donc on travaille lĂ  dessus mais j’essaie de rester quand mĂȘme dans une posture oĂč nos rĂ©seaux restent quand mĂȘme un espace de libertĂ© si t’es pas content tu peux l’exprimer au contraire ça nourrira quand ça reste constructif bien sĂ»r ça par contre je suis intolĂ©rant sur la partie je suis plutĂŽt intraitable sur la partie commentaire nĂ©gatif avec des insultes quand ça part dans des conversations qui sont pas constructives ça vraiment je tranche sans pitiĂ© on va dire mais globalement on arrive Ă  avoir des commentaires assez constructifs donc c’est assez intĂ©ressant lĂ  dessus [Bryan] j’ai une question par rapport au site mĂȘme du LFS est-ce qu’il a Ă©tĂ© conçu pour ĂȘtre instagramable parce que honnĂȘtement moi quand j’y suis allĂ© je me suis dit c’est pas possible ils ont dĂ» se dire qu’il faut absolument qu’on ait un site qui soit qui renvoie quelque chose Ă  un univers et qui puisse donner envie d’ĂȘtre pris en photo parce que clairement on a vraiment envie de le prendre en photo dĂšs qu’on se balade dessus [Eric] ouais bah non c’était pas l’objectif premier parce que nous les travaux donc ce site on est dessus depuis 2012 depuis l’édition 2012 donc l’annĂ©e oĂč je suis arrivĂ© en stage et non le but ça a Ă©tĂ© avant tout de ça a Ă©tĂ© d’abord dans un effet pratique c’était ce que le challenge d’un festival c’est de repartir Ă  zĂ©ro chaque annĂ©e donc nous d’avoir des infrastructures qui restent qui sont solides, qui ne bougent pas d’annĂ©e en annĂ©e c’est vraiment un confort de travail ça nous permet de gagner du temps, c’est aussi un gain financier parce que ça Ă©vite de payer, nous ce qui nous plombe en fait entre guillemets en dĂ©penses c’est les montages et dĂ©montages, parce que c’est des coĂ»ts humains en plus c’est du matĂ©riel Ă  transporter ça gĂ©nĂšre aussi forcĂ©ment de la pollution de l’impact lĂ  dessus donc d’avoir des infrastructures qui restent toute l’annĂ©e c’est vraiment un avantage prĂ©cieux et on le voit maintenant, ça commence Ă  payer maintenant parce que de plus en plus de festivals y viennent parce qu’au dĂ©but tout le monde disait ça sert Ă  rien vos dĂ©cors et tout vous dĂ©pensez de l’argent dans des dĂ©cors ça sert Ă  rien faut mieux mettre ça dans l’artistique ou sur scĂšne etc et ça a Ă©tĂ© lĂ  dessus une stratĂ©gie de Ben qui a eu vraiment cette vision maintenant il faut aussi que on a autre chose Ă  regarder Ă  cĂŽtĂ© de la scĂšne il n’y a pas juste la scĂšne qui compte il y a aussi toute l’ambiance et l’atmosphĂšre et ça on s’est un peu inspirĂ© de festivals amĂ©ricains comme Coachella, comme Tour Hollande aussi qui ont pris ce pari d’ĂȘtre dans l’expĂ©rience et maintenant ça paye, parce qu’on le voit maintenant nous on est le seul festival Ă  ĂȘtre complet dĂ©jĂ , de base et ĂȘtre complet sans annoncer la programmation c’est vraiment un truc qui n’arrive pas et je pense que l’avenir nous donnera raison lĂ  dessus parce que les problĂ©matiques futures vont ĂȘtre qu’on a un problĂšme de renouvellement des tĂȘtes d’affiches c’est vraiment une problĂ©matique Ă  l’heure actuelle les vieilles gloires du rock’n’roll les dinosaures sont en train de disparaĂźtre et on n’a pas de nouveaux groupes aussi fĂ©dĂ©rateurs que il y a toujours des nouveaux groupes qui arrivent et qui font des trĂšs grosses salles maintenant c’est super mais on n’a plus ce groupe un peu vĂ©nĂ©rĂ© par toutes les gĂ©nĂ©rations maintenant les gros groupes sont un peu plus clivants il y en a certains ça ne va pas plaire aux plus vieux d’autres ça ne va pas plaire Ă  tel style donc on va ĂȘtre amenĂ© Ă  avoir des choix de programmation qui sont peut-ĂȘtre un peu plus discutables qui font moins l’unanimitĂ© et par contre ce qui fera toujours l’unanimitĂ© c’est l’ambiance du festival, c’est le cĂŽtĂ© expĂ©rience et maintenant la critique qu’on a c’est on est le Disneyland du metal mais on n’a aucun problĂšme avec ça, on l’accepte avec grand plaisir et justement c’est ce que les gens veulent aussi c’est arriver dans un lieu oĂč en fait tu te coupes du monde extĂ©rieur et tu vis une parentĂ© entre guillemets enchantĂ©e pendant 4 jours ça je veux bien croire les participants surtout dans le monde dans lequel on Ă©volue maintenant on a besoin d’avoir ce rĂȘve on essaie de l’offrir pendant quelques jours au festival je comprends [Bryan] alors j’ai une question sur quelque chose que tu disais tout Ă  l’heure par rapport Ă  la stratĂ©gie des formats que vous allez adapter en vue de l’évĂ©nement oĂč tu disais on attend avril pour poser un peu la stratĂ©gie social media de l’évĂ©nement comment toi tu fais tu t’organises pour tenir Ă  jour des diffĂ©rentes tendances des Ă©volutions, des rĂ©seaux comment tu t’y prends [Eric] je traĂźne dĂ©jĂ  pas mal de temps sur mon tĂ©lĂ©phone donc ça vient tout seul on va dire mais oui je lis beaucoup, je fais beaucoup de veille mon Ă©quipe aussi sur un peu les contenus qui fonctionnent, je regarde aussi ce que font d’autres festivals, nous avril c’est un peu la pĂ©riode oĂč aussi commencent les festivals donc je regarde ce que font le premier gros c’est Coachella moi ça me donne toujours un peu une tendance Coachella de voir un peu comment ça fonctionne aprĂšs on est trĂšs Ă©loignĂ© de l’univers Coachella, nous, ou Hellfest mais il y a des contenus des fois qui fonctionnent aussi dans les deux mais ouais on essaie de voir un peu comment les choses vont Ă©voluer et puis je te dis il y a ce cĂŽtĂ© Ă©volution des plateformes qui est imprĂ©visible donc il faut savoir s’adapter assez rapidement dĂšs qu’il y a un changement et tout et la problĂ©matique aussi qu’on a c’est qu’on n’a pas vraiment d’interlocuteur nous pour ces plateformes je pense que c’est le problĂšme de tout responsable communication maintenant les plateformes veulent garder un peu leur indĂ©pendance et leur secret de fabrique donc on n’a pas de lien vraiment avec moi je n’ai pas d’interlocuteur chez Meta par exemple si il y en a un qui m’écoute pourquoi pas c’est un peu la problĂ©matique qu’on a c’est que des fois on est face Ă  des murs des problĂšmes techniques qu’on ne peut pas rĂ©soudre notamment je vois par exemple, je voulais ouvrir depuis un moment la page communautĂ© comme tu as sur Instagram ça faisait un an que je voulais l’ouvrir et lĂ  on a pu le faire qu’à la fin de l’étĂ© comme ça du jour au lendemain on a pu l’ouvrir et je ne sais pas pourquoi donc c’est des trucs comme ça qui apparaissent en fonction des dĂ©ploiements ou autre et puis j’aime bien aussi garder on aime bien cette idĂ©e de l’indĂ©pendance au LFS donc moins je suis dĂ©pendant aussi des rĂ©seaux que je me porte c’est pour ça qu’on est content d’avoir encore des forums, des discord parce qu’on se dit un jour si pour x ou y raison Instagram ça devient n’importe quoi et tout le monde se barre au moins je ne serais pas triste d’avoir perdu ma page j’ai quand mĂȘme une communautĂ© qui me suit sur d’autres plateformes [Bryan] vous ĂȘtes dans une logique de ne pas mettre tous les oeufs dans le mĂȘme panier et de garder Ă  l’esprit que finalement sur les rĂ©seaux sociaux on n’est que locataire c’est Ă  dire que [Eric] c’est un peu le piĂšge que je trouve que pas mal de crĂ©ateurs de contenu se sont un peu enfermĂ©s dedans ok c’est cool j’ai une page Ă  un million d’abonnĂ©s mais du jour au lendemain mon business tombe Ă  l’eau donc c’est un peu je trouve que c’est un peu vivre avec une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au dessus de sa tĂȘte mais nous on a l’avantage vraiment de on a multipliĂ© un peu les plateformes aprĂšs ça demande plus de travail c’est sĂ»r mĂȘme si on a deux ou trois plateformes un peu privilĂ©giĂ©es on sait qu’un jour si il y en a une qui tombe c’est pas grave on a une page Facebook Ă  600 000 abonnĂ©s je vois la page Instagram elle est Ă  340 000 donc on arrive un peu Ă  se stabiliser lĂ  dessus je ne sais pas fermer le compte twitter justement parce que j’espĂšre qu’un jour on arrivera Ă  avoir un fonctionnement un peu plus normal sur cette plateforme et puis il y a aussi chaque plateforme a vraiment son usage maintenant j’essaie de garder des contenus pour telle ou telle plateforme parce que je vois que les rĂ©elles TikTok, Instagram Ă  fond pour Facebook ça ne marche pas du tout les stories c’est Instagram les tweets les infos qu’il faut sortir tout de suite ça va ĂȘtre plutĂŽt sur Trade ou Twitter notamment j’essaie de rĂ©flĂ©chir vraiment en me disant parce que je vois il y a plein d’autres festivals ou organisations qui publient la mĂȘme chose partout et non il faut en fait rĂ©flĂ©chir plutĂŽt par plateforme qu’est-ce qui marche sur cette plateforme, qu’est-ce qu’on fait sur cette plateforme, qu’est-ce qu’on fait etc. ça demande encore plus de boulot mais malheureusement il faut faire ça et c’est pour ça aussi que j’ai laissĂ© tomber des trucs comme Snapchat, j’ai laissĂ© tomber des trucs comme Reddit parce qu’à un moment on n’a pas non plus mĂȘme si on est Ă  un grand festival on ne peut pas ĂȘtre partout c’est clair [Gwen] Moi j’ai une question Ă  te poser qui me vient de ma collĂšgue MarlĂšne parce que quand j’ai prĂ©parĂ© l’épisode j’ai sondĂ© mes collĂšgues pour savoir si elles avaient des questions Ă  poser ou que j’aurais pas pensĂ© et pour info MarlĂšne c’est une trĂšs grande fan du Hellfest et du monde du mĂ©tal en gĂ©nĂ©ral et du coup instant confession, elle voulait savoir ça fait quoi de travailler pour l’une des plus grandes communautĂ©s au monde l’une des communautĂ©s les plus engagĂ©es du monde [Eric] ça fait ça change pas la vie non plus c’est hyper cool c’est gĂ©nial parce qu’en fait ce qui est intĂ©ressant c’est de voir que c’est une communautĂ© qui nous soutient donc on sait qu’en cas de coup dur on pourra compter sur elle et puis c’est aussi une communautĂ© qui nous rend beaucoup de voir les messages de remerciements ça fait vraiment chaud au coeur et les faire remonter aprĂšs Ă  toute l’équipe aussi parce que chacun vit un peu dans sa bulle tu te rends en question des fois et puis tu passes un quart d’heure sur les commentaires et tout va mieux on a la chance quand mĂȘme on a quand mĂȘme des commentaires positifs mais ouais aprĂšs c’est une responsabilitĂ© aussi on sait qu’on a pas le droit Ă  l’erreur qu’on a attendu autant d’ans et on travaille ensemble c’est juste que notre curseur vraiment c’est notre prioritĂ© c’est la satisfaction du public c’est vraiment notre cheval de bataille notre cap on va dire [Bryan] oui et puis comme tu disais tout Ă  l’heure ça donne du sens au travail de dire c’est le public d’abord on pense Ă  leur intĂ©rĂȘt en prioritĂ© c’est vrai que pour te lever le matin c’est quand mĂȘme autre chose [Eric] et puis on travaille dans un secteur assez atypique moi j’ai pas de problĂšme Ă  me lever le matin c’est assez agrĂ©able [Bryan] moi j’ai une question qui va faire partie des derniĂšres vous ĂȘtes plein alors que la programmation n’est pas annoncĂ©e vous avez beaucoup de contenu Ă  disposition est-ce que du coup vous ĂȘtes amenĂ© Ă  faire de la publicitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux donc de payer les plateformes pour valoriser un contenu spĂ©cifique [Eric] ouais on le fait un peu sur les contenus alors moi je mets un peu de sous sur l’after movie pour complĂ©ter un peu les vues parce que l’after movie c’est un peu notre pub c’est notre vitrine que la vitrine soit vue par tout le monde on en fait aussi sur la partie warm-up parce que c’est un projet qui est plus transversal on est pas sur des groupes qui remplissent des stades on est plutĂŽt sur de la dĂ©couverte donc il y a un peu plus de travail Ă  faire de d’amener Ă  faire connaĂźtre ces groupes lĂ  et le projet aussi on est sur une disparitĂ© rĂ©gionale donc en fonction des gĂ©ographiques je veux dire plutĂŽt en fonction des rĂ©gions c’est plus compliquĂ© par exemple dans le sud il y a moins de mĂ©talleux que dans le nord que dans l’ouest etc donc on essaye de proposer on fait un peu plus de pub sur les Ă©vĂ©nements notamment sur les soirĂ©es warm-up et tu as des plateformes sur lesquelles tu en fais plus que d’autres ? oui principalement on fait sur Meta donc Instagram et Facebook et donc c’est ton Ă©quipe qui gĂšre aussi cette partie lĂ  ? [Bryan] oui tout Ă  fait ok cool alors lĂ  j’aurais pas misĂ© lĂ  dessus mais effectivement sur la partie warm-up ça m’étonne pas [Eric] effectivement [Bryan] qu’il y ait un enjeu [Eric] on en fait aussi sur la partie merchandising parce qu’on a un pĂŽle merchandising assez important au Hellfest parce que le merchandising c’est aussi une source de revenus indĂ©niable du Hellfest parce que je rappelle nous on a un festival 100% indĂ©pendant on n’a pas que 20 000 euros de subvention du conseil rĂ©gional sur un budget de 40 millions d’euros donc autant vous dire que c’est une goutte d’eau je pourrais mĂȘme pas donner le pourcentage ouais c’est moins de 1% voilĂ  du coup ça veut dire que nous le financement du festival il se fait Ă  travers la billetterie Ă  travers la consommation sur le festival donc les bars la restauration et en troisiĂšme position on a le merchandising donc c’est un outil vraiment pour subvenir aux besoins de l’association pour construire de nouveaux projets pour salarier les gens pour programmer les artistes aussi donc nous on fait un peu plus de publicitĂ© maintenant sur le merchandising parce qu’on a aussi une nouvelle stratĂ©gie qui se met en place oĂč on veut apparaĂźtre comme une marque un peu alors on n’est pas au niveau Vans ou Carhartt ou autre par exemple mais on veut ĂȘtre une marque voilĂ  quand t’aimes le mĂ©tal en France sache qu’au Hellfest on fait aussi des produits de merch si tu veux exposer aussi le fait que tu es en Hellfest voilĂ  on propose des produits donc lĂ  on a une et c’est intĂ©ressant parce que c’est un axe un peu plus commercial vraiment on est sur du marketing plus rĂ©gulier vraiment comment on va arriver Ă  vendre des produits en fonction des saisons en fonction des nouveautĂ©s etc profiter des des actualitĂ©s comme les soldes etc des choses comme ça quoi [Bryan] oui c’est un autre mĂ©tier finalement [Eric] c’est un autre mĂ©tier qu’on commence Ă  dĂ©couvrir et Ă  apprendre et lĂ  voilĂ  on va changer de site internet aussi de merch d’ici la rentrĂ©e on a pour objectif un jour on espĂšre peut-ĂȘtre de faire de la vente de la prĂ©commande de merchandising parce que nous le merchandising c’est vraiment une on a beaucoup d’attente sur le festival parce qu’on a beaucoup de succĂšs sur le merch les gens veulent ramener un souvenir, un trophĂ©e du Hellfest donc il y a une vraie demande lĂ -dessus et on essaie d’apprendre un peu les ficelles de ce mĂ©tier et c’est hyper intĂ©ressant parce que c’est des nouvelles stratĂ©gies Ă  mettre en place on rĂ©flĂ©chit Ă  faire des shootings photos, des shootings vidĂ©os donc on regarde un peu ce que font d’autres marques comment on peut s’inspirer des contenus et c’est un autre mĂ©tier total de l’organisation de concerts aprĂšs il ne faut pas que ça devienne notre activitĂ© principale mais c’est une activitĂ© complĂ©mentaire et surtout c’est pour ça qu’on a crĂ©Ă© des rĂ©seaux Ă  part on a crĂ©Ă© une page Instagram Ă  part, une page Facebook on a sĂ©parĂ© l’entitĂ© merchandising de l’entitĂ© festival parce que pour nous ça n’a pas de sens tout le monde n’est pas forcĂ©ment acheteur de merch donc on ne veut pas saouler les gens avec des t-shirts s’ils veulent juste s’intĂ©resser au festival [Bryan] et vous faites quand mĂȘme des ponts oui on en fait quand on annonce [Eric] le merch de l’édition en question quand on va lancer du merchandising on va aussi faire un pont, on essaie de sĂ©lectionner un peu les contenus sur lesquels on peut croiser la page enfin les rĂ©seaux Hellfest parce que c’est notamment, on a fait une collab avec on a fait une collection rugby l’an dernier Ă  l’occasion de la coupe du monde de rugby et on avait fait un shooting avec les bĂ©nĂ©voles des bĂ©nĂ©voles du du sac de glissons le club de rugby de glissons qui Ă©taient hyper contents d’y participer et puis du coup on a fait une petite vidĂ©o, un petit rĂ©el un peu cool et ça a permis de on s’est dit bah voilĂ  on travaille avec le sac de glissons, regardez ils sont dans la vidĂ©o etc donc voilĂ  [Gwen] trĂšs bien moi il me reste deux questions Ă  te poser, la premiĂšre c’est est-ce que tu aurais une anecdote un peu dingue Ă  nous raconter qui t’est arrivĂ©e dans ton quotidien pro que tu aimerais nous partager [Eric] j’imagine qu’il y en a plein ouais il y en a un paquet il y en a un paquet est-ce qu’il y en a une qui sort du lot ouais je dirais une pendant le covid lĂ  justement, moi je venais d’arriver donc ça faisait 3-4 mois donc ouais j’ai du faire le compliquĂ© d’annulation du festival dĂ©jĂ  ça c’est pas mal et l’annĂ©e d’aprĂšs on a fait un gros communiquĂ© sur parce qu’on avait pas de visibilitĂ© sur l’édition 2021 et on sentait quand mĂȘme que ça sentait pas trĂšs bon mais niveau politique rien ne se passait, voilĂ  on avait vraiment aucun signal du ministĂšre de la culture, enfin c’était vraiment inquiĂ©tant quoi et donc on donc Ben avait eu l’idĂ©e de on fait une lettre Ă  la ministre et on la publie sur les rĂ©seaux et moi je m’étais dit ouais non mais ça va pas marcher, enfin ça va ĂȘtre un coup d’épĂ©e dans l’eau et en fait ouais on a fait une belle lettre, voilĂ , que Ben a rĂ©digĂ©e qu’on a agrĂ©mentĂ©e etc et puis en fait ça a explosĂ© sur les rĂ©seaux, tout le monde l’a relayĂ© et tous les acteurs de la culture vraiment on a senti qu’ils Ă©taient derriĂšre nous et en fait on a eu le sentiment genre ouais mais nous on peut pas trop le dire parce que on a des subventions, on veut pas perdre nos trucs et tout et puis on est pas assez puissants et tout, ben faites-le Hellfest vous ĂȘtes les seuls Ă  pouvoir ben taper dans la porte quoi parce que c’est vous qui, dĂ©jĂ  sur la libertĂ© de ton sur sur comment dire sur le fait qu’on pouvait se permettre de dire ce qu’on pensait et donc c’est lĂ  oĂč j’ai saisi la puissance du festival et de me dire ouais en fait on est quand mĂȘme un gros truc et parce que ouais si ça a rĂ©ussi Ă  dĂ©bloquer derriĂšre plein de choses des rĂ©unions, des comment dire des rencontres avec le ministĂšre et tout, malheureusement ça a pas pu permettre de trouver une solution pour organiser un Hellfest en 2021 mais je sais que ça a permis de faire bouger les lignes, que plein de festivals ont quand mĂȘme pu se tenir dans des conditions un peu prĂ©caires mais voilĂ  ça a un peu permis de sauver un peu les choses donc je me dis c’est cool, on a fait une action quand mĂȘme qui a eu un impact bĂ©nĂ©fique sur tout le monde [Bryan] Tu m’étonnes [Eric] Tout ça avec une lettre publiĂ©e sur Instagram C’est lĂ  que tu rencontres la puissance [Bryan] des rĂ©seaux Et puis tu mesures la proximitĂ© avec la communautĂ© C’est ça C’est bien comme entrer en matiĂšre [Gwen] C’était pas mal [Bryan] C’était pas mal [Gwen] Et du coup ma derniĂšre question c’est est-ce qu’il y aurait quelqu’un que tu aimerais entendre au micro du pod Ă  ta place un jour ? [Eric] Bonne question Non non j’ai pas trop d’idĂ©es en tĂȘte Un pro, ouais je rĂ©flĂ©chis je rĂ©flĂ©chis qui c’est qui pourrait, j’ai pas quelqu’un qui m’inspire ou autre Ouais peut-ĂȘtre quelqu’un qui tu vois qui s’occupe un peu de la com d’un gros artiste tu vois un peu avoir l’autre versant un peu sur scĂšne, voilĂ  comment tu gĂšres la notoriĂ©tĂ© d’un artiste sur les rĂ©seaux ça serait intĂ©ressant, j’ai pu ĂȘtre en lien avec les Ă©quipes de Metallica cette annĂ©e et c’était hyper constructif j’ai appris plein de choses voilĂ  comment ils fonctionnent sur les rĂ©seaux etc donc moi j’ai pas pu les rencontrer vraiment mais on a pu Ă©changer un peu et c’était assez intĂ©ressant donc ouais d’avoir quelqu’un qui gĂšre un artiste important, voilĂ  comment tu construis une stratĂ©gie avec un artiste, ça pourrait ĂȘtre cool quoi L’autre versant, c’est ça [Gwen] Et bien merci beaucoup [Bryan] Merci Ă  vous, merci Eric pour ton accueil et pour tes rĂ©ponses, j’ai appris Ă©normĂ©ment j’ai jamais fait le Hellfest mais ça m’a donnĂ© envie d’y aller alors que ce n’est pas du tout mon style de musique mais ça m’a vraiment donnĂ© envie d’y aller [Gwen] Je pense que c’est vrai que le Hellfest c’est un festival oĂč tu peux avoir envie d’y aller mĂȘme si c’est pas ton style [Eric] de musique [Gwen] C’est un peu ce qu’on reproche maintenant [Eric] c’est qu’il y a tellement de monde qui vient et qui n’est pas forcĂ©ment adepte du style que certains de la communautĂ© justement se sentent un peu dĂ©possĂ©dĂ©s et nous on essaie, c’est un des objectifs c’est de montrer que maintenant c’est un effet positif aussi pour la communautĂ© parce que ça permet de casser les stĂ©rĂ©otypes, ça permet de populariser mine de rien cette musique et ça permet qu’elle puisse continuer Ă  vivre que ça soit, ça permet d’avoir un peu un ruissellement ça fait une dizaine d’annĂ©es maintenant qu’on voit que le nombre de festivals explose en France liĂ© au mĂ©tal donc c’est hyper intĂ©ressant, c’est Ă  dire que ça intĂ©resse plein de gens de s’impliquer lĂ -dedans de faire de la musique d’organiser des concerts de vendre des disques, de dĂ©velopper un label etc donc il y a tout un Ă©cosystĂšme qui vit aussi grĂące aux festivals et c’est hyper valorisant aussi pour nous de voir qu’on permet Ă  une culture de perdurer en France [Gwen] Merci beaucoup Ă  toi, c’était incroyablement intĂ©ressant et puis peut-ĂȘtre un de ces jours [Eric] et bien peut-ĂȘtre oui c’est vrai [Gwen] merci Ă  toi, bonne journĂ©e [Eric] bonne journĂ©e [Gwen] Allez, je vous laisse et vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt pour un nouvel Ă©pisode du POD
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